bandeau texte musicologie
Caen, 3 avril 2019 —— Alain Lambert.

« Baudelaire : Les fleurs Maladives » un opéra rock en grande forme !

Baudelaire : Les fleurs Maladives 

La formule du titre est tirée de la dédicace des Fleurs du mal à Théophile Gautier, le « poète impeccable », le double sage de l'écrivain maudit, Charles Baudelaire, qui bouscula la poésie du xixe siècle. C'est du moins ainsi qu'une troupe d'étudiants en arts du spectacle de l'Université de Caen l'ont compris et ont décidé il y a plus d'un an d'en faire un spectacle musical mêlant théâtre, chanson et danse. En parallèle aux enseignements suivis, au sein de l'asso « L'art régnait », Laura Henicker à la mise en scène, à la chorégraphie, et Clément Bussy à la mise en scène et aux musiques ont choisi les poèmes, écrit les textes des différentes scènes et inventé une scénographie avec Margaux Lemaire.

Depuis quinze jours, ils étaient au Sillon, la salle de la MJC du Chemin Vert qui accueille des résidences d'artistes en échange d'une présentation de spectacle dans ce quartier populaire de Caen. Pour finaliser la mise en scène, les décors, la scénographie, les costumes, faire une générale le dimanche et donner la première vraie représentation le mercredi, avant la représentation à la Maison de l’Étudiant à la fin du mois.

Baudelaire : Les fleurs Maladives Photographie © Chloé Prud'Homme.

Les quatre comédiens chanteurs principaux, Solène Blot (la Cantatrice mi muse mi mort), Cassandre Paquay de Plater (Jeanne Duval l'amante), Max Leneveu (Théophile Gautier l'ami), Vincent Huguet (Charles) ont le sens du jeu et un grain de voix bien personnel, qui colle aux différents poèmes chantés (L'albatros, Un ennemi, Les femmes damnées, L'horloge, L'hymne à la beauté, Le jeu, Le rêve...). Les musiques, entre arpèges folk et fulgurances électriques en rendent bien les émotions mouvantes et la rage d'écrire du poète. Le compositeur, multi-instrumentiste aux guitares, basse et piano, s'est juste adjoint un batteur pour les enregistrer.

D'autres comédiens interviennent pour incarner les autres personnages, le Général Aupick, beau-père détesté, la mère de Charles, Lamartine lors de la révolution de 1848, la voix du juge condamnant la première édition des poèmes... Et deux danseuses pour faire de cette comédie musicale un spectacle d'« art total » pour reprendre les termes des auteurs.

Baudelaire : Les fleurs Maladives Photographie © Chloé Prud'Homme.

Sans doute quelques rares problèmes de justesse, ou d'équilibre entre la musique et les mots, mais l'ensemble fonctionne pendant près d'une heure et demie. On sort ravi, avec l'envie de relire  Baudelaire, ce qui est bien le but de ce pari musical, à la fois culturel et populaire. Tous les participants, y compris les non-comédiens, se débrouillent comme des pros, avec l'énergie et l'enthousiasme de la jeunesse. Ce qui devrait intéresser les professionnels pour aider à faire tourner ce joli spectacle en valant largement d'autres aux affiches plus prestigieuses, et pourquoi pas à sortir un cédé folk-rock plein de promesses sur des textes toujours flamboyants.

En attendant, ils seront à la Maison de l’Étudiant de Caen le 23 mai.

plume 14 Alain Lambert
3 avril 2019


rectangle acturectangle biorectangle texterectangle encyclo
logo gris

À propos - contact |  S'abonner au bulletinBiographies de musiciens Encyclopédie musicaleArticles et études | La petite bibliothèque | Analyses musicales | Nouveaux livres | Nouveaux disques | Agenda | Petites annonces | Téléchargements | Presse internationale| Colloques & conférences | Collaborations éditoriales | Soutenir musicologie.org.

paypal

Musicologie.org, 56 rue de la Fédération, 93100 Montreuil, @,06 06 61 73 41.

ISNN 2269-9910.

cul_1904

Samedi 21 Septembre, 2024