African Jazz Roots. Photographie © Gerard Boisnel.
Une 25e nuit du jazz dédiée au trompettiste Roy Hargrove, programmé pour cette soirée, mais décédé en novembre et remplacé par Theo Croker. Un quart de siècle, donc, de nuits du jazz ayant marqué les printemps caennais avec des musiciens aujourd'hui disparus : Jonnhy Griffin, Betty Carter, Barney Wilen, Abbey Lincoln, Toots Thielmans, pour ne citer que les plus connus. Et sans oublier les vivants, Abdullah Ibrahim, Emmanuel Bex, Philip Catherine, Aldo Romano en trio, Kenny Garrett, Jacky Terrasson, Kenny Barron, Eric Lelann, Ron Carter, Omar Sosa, John Scoffield, Paolo Fresu, Kurt Elling... Que du beau monde. Pour cette 25e édition, on entendra des musiciens peut-être moins connus et de la nouvelle génération, mais au jazz toujours aussi inventif.
D'abord le quartet du batteur Simon Goubert, African Jazz Roots, avec Ablaye Sissoko à la kora et au chant, Sophia Domancich au piano et Jean Philippe Viret à la contrebasse. Tout commence par un duo batterie kora nous invitant aux origines mêmes du jazz. Puis le piano et la contrebasse s'ajoutent, mais les compositions continuent de parler du continent africain, du Mali ou du Sénégal, Dakar, St Louis, son pont Eiffel... Un ensemble original dans sa musicalité aux multiples cordes et tambours, un peu tumultueux quand les quatre instruments s'emmêlent, mais aux trios et duos remarquables, et où la kora s’intègre parfaitement.
Le Hand Five de Nesta Mondélice à Caen. Photographie © Gerard Boisnel.
Une Afrique entre Guadeloupe et Normandie dans les foyers du théâtre avec le Hand Five du batteur et compositeur Nesta Mondélice accompagné de François Chesnel au piano, Pierre Millet à la trompette, Patrick Martin au saxophone alto et Bernard Cochin à la contrebasse. Un hard bop élégant et luxuriant.
La vedette américaine de la soirée vient bien sûr de New York, le jeune trompettiste Theo Croker, disciple de Donald Byrd, et de Roy Hargrove, qu'il remplace au final, en jouant quelques-unes de ses compositions. Aussi des siennes, et une de Sam Rivers dont on sent le jeu des variantes mélodiques, des ruptures, des silences. Une trompette virtuose, sans excès, qui sait laisser la place aux trois complices, excellents dans les impros comme dans l'accompagnement. Michael Ode, funky et groovy à la batterie, Michael King, en équilibre subtil entre piano, clavier et Rhodes, Eric Wheeler, impérial à la contrebasse, qui semble n'avoir jamais si bien sonné ni improvisé. Le trompettiste peut aussi chanter, en milieu de set un peu à la Chet Baker, ou en rappel plutôt à la Steevie Wonder avec un orgue bien balancé pour lui servir d'écrin.
Theo Croker à Caen. Photographie © Gerard Boisnel.
Pour clore en beauté et prolonger cette superbe nuit jazzy, Hand Five reprend la main avant le bœuf final au café du théâtre.
À venir au théâtre au jazz café, Gael Horellou 4tet, 28 mars ; CMD jazz trio, 14 mai, dans les foyers Dock In Absolute, 27 avril ; David Patrois Trio, 17 mai ; dans la grande salle, la Maîtrise de Caen avec le David Enhco 4tet pour enchanter les grands poèmes de la littérature européenne, 11 mai.
Alain Lambert
22 mars 2019
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