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Vincent Touchard, Classe moyenne ; Tom Bourgeois, Murmures ;   Ellinoa, Wanderlust : Jazz et classique encore !

 

9 mars 2018, par Alain Lambert ——

Classe moyenneVincent Touchard, Classe moyenne, Vincent Touchard (batterie), Jonathan Orland (saxophone alto et clarinette), Florimond Dal Zotto (violoncelle), Stéphane Tsapis (piano et piano wurlitzer), Philippe Monge (contrebasse), Benoit Roulet (hautbois), Juliette Adam (clarinette), Antoine Berquet (Basson). Klarthe 2017.

Classe Moyenne (Klarthe 2017) du batteur et compositeur Vincent Touchard, sorti en fin d'année dernière, est un bel album cool et heureux de son quotidien décrit au fil des choses et des objets de la ville nouvelle, en juillet peut être si l'on en croit les titres, avant de partir à Rabat et de renaître... Déjà le quintette est inhabituel parce qu'à la batterie, au saxophone alto et clarinette (Jonathan Orland), au piano et piano wurlizer (Stéphane Tsapis), et à la contrebasse (Philippe Monge), se joint un violoncelle (Florimond Dal Zotto) qui ajoute sa mélopée bien à lui, en particulier sur la pulsation puissante batterie contrebasse de Renaissance, prolongeant le très beau Rabat du pianiste au son d'oud. En outre, sur l'ouverture La suite des choses, vers le milieu Les objets du quotidien, et sur l'avant épilogue Photo noir et blanc, un trio de bois classique, au hautbois Benoît Boulet, à la clarinette Juliette Adam, et au basson Antoine Berquet, accompagnent thèmes et variations dans une polyphonie presque baroque, qui ajoute à la poésie bien timbrée de l'ensemble. Une sorte de douce folie musicale qui peut parfois frôler l'excès, tout en restant dans l'insouciance lyrique.

À écouter en live au Sunside à Paris le 12 avril.

Retrouvez cet album partout !

 

MurmuresTom Bourgeois, Murmures, Tom Bourgeois (saxophone, clarinette basse), Thibault Dille (accordéon), Florent Jeunieaux (guitare), Loïs Le Van (voix), Neuklang 25018 (NCD 4184)

Dans Murmures (Neuklang 2018), Tom Bourgeois, saxophoniste, clarinettiste et compositeur belge propose  deux cédés très proches et très différents. Le premier consacré à ses compositions (plus deux du vocaliste et une de Charles Mingus, Duke Ellington's sound of love). Au sax ou à la clarinette basse, et à la voix de Lois Le Van, proche parfois de celle d'un Robert Wyatt, s'ajoutent l'accordéon de Thibault Dille et la guitare de Florent Jeunieaux. Selon les morceaux, la voix chante, sur des textes de Popp Eszter, de Laura Karst et surtout François Vaiana, ou contrechante. Le second cédé nous offre l'arrangement jazz, pour cette même formation, du Quatuor pour cordes en fa majeur de Maurice Ravel, avec en coda la Sonatine du même.

On passe d'un disque à l'autre sans transition, d'un univers rêveur et improvisé à un plus écrit, mais tout aussi enchanté et improvisé. Le premier mouvement met en avant l'accordéon, le second le sax soprano, le troisième  la voix (sur un texte François Vaiana), le dernier la guitare un brin distordue. La transposition fonctionne parfaitement pour ces quatre instruments si différents de l'oeuvre d'origine. Un double projet  à savourer.

À écouter en live au Sunside à Paris le 13 mars.

 

Wanderlust Orchestra Ellinoa, Wanderlust Orchestra, Ellinoa (chant, composition), Sophie Rodriguez (flûte), Balthazar Naturel (hautbois, cor anglais), Illyes Ferfera (saxophones), Pierre Bernier (saxophones), Robinson Khoury (trombone), Adélie Carrage (violon), Anne Darrieumerlou (violon), Hermine Péré-Lahaille (alto), Juliette Serrad (violoncelle), Matthis Pascaud (guitare), Richard Poher (piano), Arthur Henn (contrebasse), Gabriel Westphal (batterie), Léo Danais (percussions), Invité : Alain Vankenhove (trompette). Music Box 2018.

Avec son Wanderlust Orchestra (Music Box 2018, à paraître le 6 avril) c'est une autre orchestration étonnante et foisonnante que propose la chanteuse et compositrice Ellinoa. Tout débute par une intro de quatuor à cordes, auquel s'ajoutent très vite flûte, hautbois, cor anglais (très beau dans Ya'aburnee), saxs, trombone, piano, contrebasse et batterie. Hautbois, violon et sax dialoguent avant le retour de l'orchestre et le final du quatuor. Les morceaux, amples, dont les titres sont « huit mots provenants de divers coins du monde, intraduisibles dans d'autres langues », Komorebi, Iktsuarpok, Waldeinsamkeit, Dépaysement, Goya, Mangata, Ya'aburnee, Wanderlust sont sans paroles et séparés par quatre brefs interludes plutôt classiques. La voix, instrumentale (par exemple dans Mangata) ou scattée (par exemple dans Dépaysement), s'intégre complétement à cet univers à géométrie variable dont s'échappent les solistes, excellents, au fil des mouvements, au sein d'un big band dans la lignée d'un Gil Evans qui ne renierait pas le Word of Mouth de Jaco Pastorius, mais de façon très inventive dans les arrangements et les jeux de sonorités. Un bel ensemble à découvrir.

À écouter en live au Studio de l'Ermitage à Paris le 3 avril.

plume 14 Alain Lambert
9 mars 2018

 

Alain Lambert : alain@musicologie.org : Vibrations 2018 et danse contemporaine tous azimutsL'Intercontinental Orchestra ou la rencontre des musiques du mondeBadlabecques, Cocolîncheux ! La pop-folk de Jersey, et en jèrriaisCirque Plume, la dernière saison : une grande fête musicale et poétiqueHenri Texier, Sand Woman ; Gildas Boclé, So In Love ; Jacky Molard 4tet, Mycélium : trois jazzmen bretons dans les cordes !Les Bons Voisins <em>Normands pur jus: du collectage à la réinventionPlus sur Alain Lambert, tous ses articles.

 

 

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