Renaud par Manu Bakar, Deep Purple par Into the Deep, Pink Floyd par Empty Spaces.
Manu Bakar chante Renaud. Photographie © Floriane Houvrad.
Luc-sur-Mer à moins de 20 km de Caen, la mer remonte doucement alors que le soleil infléchit son orbe vers l'orangé et l'horizon. Le cover caennais d'AC-DC, Riff Raff organise cette seconde fête des meilleurs Tributes français en ce premier week-end estival et clôturera dimanche, après Mégaphone/Téléphone et Tramp Experience/Supertramp.
Ce samedi d'abord le local de l'étape, Manu Bakar, le sosie vocal de Renaud. Et c'est vrai qu'il en a le timbre et la gouaille, avec un groupe qui assure bien, clavier, guitare, basse, batterie. Entre rengaine joyeuse et nostalgie, Je suis une bande de jeunes, Marche à l'ombre, Dans mon HLM, Mon beauf, Mistral gagnant, Morgane de toi, Quand le vent soufflera... Les paroles sont connues de la plus grande partie du public familial de tous âges qui commence à remplir l'espace.
Into The Depp au Cargö le 12 mars 2016. Captation de vidéo.
Venu de Rouen, le sosie instrumental et vocal de Deep Purple s'intitule Into The Deep. On attend donc le chanteur Samuel Guerrier au tournant, après Hush et Black Night, quand l'orgue de Yves Marie Persil introduit Child In Time, l'obligeant à flirter avec les aigus. Plutôt pas mal ! Un bon groupe et une belle énergie, comme le montre la suite du programme qui file à la vitesse des doigts de Loïc Ropars sur le manche de sa guitare, en particulier pendant Smoke in the Water, incontournable et fort bien envoyé par David Coué à la batterie et Stéphane Lescarbotte à la basse. Deep Purple, l'original, est un ensemble où les chanteurs, guitaristes, organistes, bassistes et batteurs se sont succédé, chacun avec leur style et personnalité, même si certains ont marqué plus que d'autres, ce qui donne une certaine liberté de réinterprétation aux musiciens présents ce soir.
Empty Spaces. Photographie © R. Billand.
Plus difficile avec Pink Floyd où le son de David Gilmour à la guitare et chanteur principal, de Roger Waters à la basse, de Rick Wright à l'orgue ou de Nick Mason à la batterie sont définitivement identifiables dans la plupart de leurs disques. Dans Empty Spaces, dont le nom provient d'un titre tiré de l'opéra rock The Wall, ils ne sont pas moins de quatre à tenir le rôle de Gilmour, le guitariste Yvan Guillevic et fondateur du projet, John Chaussepied à la guitare noire, Morgan Marlet et Nelly le Quilliec au chant. Vous l'avez deviné, ils viennent de Lorient. Jean Noël Rozé est aux claviers, Bernard Clémence à la basse et Patrick Boileau à la batterie. L'ensemble des reprises (Astronomy Domine, Wish You Were Here, Time, Sheep, Shine On You Crasy Diamond, Another Brick In The Wall...) est assez impressionnant de proximité avec l'original, même si la guitare blanche est plus fluide et gilmourienne que sa voisine. La voix du chanteur est dans le ton aussi, souvent doublée par la chanteuse qui ne se contente pas d'être choriste, et qui se sort parfaitement de Big Jig In The Sky, morceau de bravoure de Dark Side of the Moon, alors que la lune presque pleine s'élève dans notre dos, nous cachant comme toujours sa face obscure.
Une belle soirée en 33 t., en espérant que toute cette électricité et ces tambours repoussent l'orage à venir.
Prochain Tribute Fest sans douteau Cargö de Caen en décembre, comme depuis dix ans, puis au printemps à Saint-Lô. À suivre...
Alain Lambert
30 juin 2018
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