Michel Rusquet, Trois siècles de musique instrumentale : un parcours découverte

La musique instrumentale de Leopold Hofmann (1738-1793)

Largement inconnu aujourd’hui, Leopold Hofmann fut célèbre en son temps. Il tînt même le haut du pavé à Vienne, sa ville natale. Il y fit toute sa carrière, occupant divers postes dont celui de maître de chapelle de la cathédrale Saint-Étienne, où Mozart espéra un moment lui succéder. Haydn n’appréciait qu’à moitié, semble-t-il, « ce vantard [qui] s’imagine avoir dévoré à lui seul le Parnasse et ne rate jamais une occasion de me diminuer aux yeux d’un certain monde … ». Il est vrai que si sa musique, ensoleillée, aérée, gracieuse et parfois piquante, est d’un commerce des plus agréables, on a le sentiment que ce disciple de Wagenseil n’a guère fait preuve d’originalité et, qu’après des débuts prometteurs, il n’a pas vraiment su évoluer. On doit cependant lui reconnaître un rôle important dans la naissance de la musique instrumentale viennoise classique. En témoigne par exemple le fait qu’il fut, vers 1760, l’un des premiers à utiliser dans ses symphonies la structure en quatre mouvements qui allait s’imposer, avec — bien avant Haydn — une introduction lente. On lui doit par ailleurs de nombreux concertos, dont treize pour flûte et huit pour violoncelle, incluant de nombreuses pages qui méritent mieux que l’oubli. On notera d’ailleurs qu’un de ses concertos pour flûte (celui en re majeur Ba . D1) a été longtemps attribué à Haydn.

Leopold Hofmann, Concerto pour hautbois et clavecin en fa majeur, 1. Spiritoso, par Stefan Schilli et Jeno Jando, Nicolaus Esterhazy Sinfonia sous la direction de Bela Drahos

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Lundi 9 Août, 2021

bouquetin