Célimène Daudet, Messiaen, Debussy : préludes pour piano. Nomad Music 2017 (NMM 046).
Célimène Daudet a commencé le piano avec l’accent du Midi. Après le Conservatoire d’Aix-en-Provence, elle intègre celui de Paris, de Rueil-Malmaison, va chercher ses diplômes et son premier Prix au Conservatoire national supérieur de Lyon, et son perfectionnement en musique de chambre à l’autre Conservatoire national supérieur, celui de Paris. Depuis, elle mène une carrière internationale, en partie grâce au Prix Pro Musicis qu’elle emporte en 2010. Elle vient de se distinguer en collectant des fonds pour installer le premier piano de concert à Haïti, d’où sa mère est originaire. Elle y a inauguré le premier festival de musique classique.
Elle a enregistré quatre cédés, deux en duo avec la violoniste Amanda Favier, et deux en soliste-soliste fort remarqués des mélomanes : des œuvres romantiques inspirées par Johann Sebastian Bach et de ce dernier L’art de la fugue, pièce culte qu’elle a interprétée une bonne centaine de fois pour un spectacle de la compagnie Yoann Bourgeois.
Pour ce cinquième enregistrement, elle a choisi de graver avec Les huit préludes d’Olivier Messiaen, le second livre de ceux de Claude Debussy. La pianiste se dit intriguée par la poésie de leurs titres, et le rapport que ceux-ci pourraient entretenir avec la musique, notamment les couleurs dont Messiaen affuble des pièces. Ces deux collections séparées par dix années sont musicalement cousines germaines, et le passage de l’une à l’autre est un fondu enchaîné, même si le brouillard pictural debussyste est quelque peu plus mécanique dans l’esbroufe mystique de Messiaen.
Célimène Daudet confirme son art du bon goût, et celui de faire disparaître la performance derrière la poésie musicale.
Une bonne idée pour marquer le centième anniversaire de la disparition de Claude Debussy et à la vivacité de son héritage.
Jean-Marc Warszawski
23 février 2018
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