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23 avril 2018, Jean-Marc Warszawski ——

Les Lieder de Hans Sommer par Constance Heller et Gerold Huber

Migon Sehnen, Lieder von Hans Sommer, Constance Heller (mezzo-soprano), Gerold Huber (piano). Solo Musica 2018 (MS 182).

Migon Sehnen, Lieder von Hans Sommer, Constance Heller (mezzo-soprano), Gerold Huber (piano). Solo Musica 2018 (MS 182).

Enregistré les 13-15 novembre 2017 à la Rittersaal de Straubing, en Allemagne.

Née en  haute-Bavière, à Laufen, ville allemande frontalière d’Autriche, au creux d’un célèbre et romantique méandre du Salzach, la mezzo-soprano Constance Heller est déjà sur scène, à l’âge de l’école, dans des mystères de Cesar Bresgen. Après son baccalauréat, elle franchit la frontière et parcourt les vingt kilomètres qui la séparent de Salzbourg afin de parfaire son art au Mozarteum. Sans attendre, elle entre dans la carrière et la tournés des grandes maisons d’opéra et de concert allemandes : toutes les salles berlinoises, dont  une tournée au Japon avec le Staatsoper Unter den Linden, Semperoper de Dresde, Philharmonie de Cologne, Erfurt, Baden-Baden, aussi la Scala de Milan, l’Opéra de Rome, de Bologne. Les Toulousains ont pu l’entendre chanter Marthe dans Faust de Gounod, mis en scène par Nicolas, sous la direction de Claus Peter Flor en 2016.

Constance  Heller et le pianiste Gerold Huber forment  un  solide duo. Il est également bavarois a fréquenté le Conservatoire de Munich. Il est aujourd’hui un accompagnateur et un chambriste recherché, particulièrement célébré pour son compagnonnage musical avec le baryton Christian Gerhaher. Il a accompagné Anne Sofie von Otter, Barbara Fink, Diana Damrau et autres, une notoriété qui éclipse quelque peu son activité de soliste, pourtant non moins brillante.

En 2016 Constance Heller et Gerold Huber ont eu l’heureuse idée d’enregistrer des chansons d’Edmund Nick sur des textes d’Erich Kästner (Spektral).  Pour leur second  cédé ils ont choisi des Lieder de Hans Sommer.

Aussi inconnu de nos jours qu’Edmund Nick, Hans Sommer a connu deux vies.  Une première de physicien et de mathématicien, imposée par un beau-père fabricant de matériel d’optique  et précurseur de la photographie. Il est docteur en mathématiques, professeur puis directeur d’université. Âgé de quarante-six ans, cinq ans après la mort de son beau-père, on est en 1883, il laisse tomber l’université, se rend à Weimar auprès de Franz Liszt et inaugure sa seconde vie, celle de compositeur de musique. Il fréquente Johannes Brahms, Richard Wagner, se lie d’amitié avec Richard Strauss. Il est cofondateur en 1903 d’une coopérative chargée de gérer les droits des compositeurs, qui deviendra la Gema, l’équivalent allemand de la Sacem.

Il a composé très peu de musique orchestrale et de musique de chambre, mais plusieurs de ses 10 opéras et musiques de scène eurent du succès, s’il est très peu connu, peu de chanteuses et chanteurs ignorent son nom à travers un  héritage de plus de 250 Lieder.

On  cherchera des filiations conjuguées au romantisme tardif ou post-romantisme qui n’ont pas grande signification (on peut tout aussi légitimement parler d’une réaction anti romantique). Ses mélodies n’ont pas le pathos de celles d’un Schumann ou d’un Schubert, bien que parfois un lointain cousinage peut venir à la surface, ni  de l‘expressionnisme. Elles n’ont pas le chromatisme de son maître Franz Liszt ni les glissades harmoniques de Wagner.

Entre salon et opéra, Hans Sommer maîtrise parfaitement son art de la mélodie de récital, plus proche du récit poétique que des scènes dramatiques. Ses magnifiques mélodies, lumineuses, dont quelques rayons sudistes, pures, allégées des vocalises italianisantes et autres charges décoratives, réservent leurs effets expressifs, parfois saisissants (juxtapositions sèches de motifs, modulations tranchantes, cadences incertaines), d’autant plus efficaces qu’ils ne sont pas accumulés.

Hans Sommer, « Die Blume verblühet auf fliessender Fluth », extrait des Sapphos Gesänge, plage 1 (extrait).

1-6. Sapphos Gesänge, opus 6 (1883-1884), sur des poèmes de Carmen Sylva (pseudonyme d'Elisabeth zu Wied, reine de Roumanie).

1. Die Blume verblühet auf fliessender Fluth, 2. Wozu soll ich reden? Mein Wort ist so alt!, 3. Hört mich, Ihr grausamen Götter, 4. Nicht lange ist's her, da lachte die Welt mir und das Meer, 5. Ich singe der Kraft, die die Erde erhält, 6. Weine nicht, weil dich die Götter gesendet

7-13, Sieben Lieder, opus 16 (1893), sur des poèmes de Gottfried Keller.

7. Singt mein Schatz wie ein Fink, 8. Du milchjunger Knabe, 9. Wandl ich in dem Morgentau, 10. Die Lor' sitzt im Garten, 11. Die Begegnung, 12. Mir glänzen die Augen, 13. Das Köhlerweib ist trunken

(Ne suis pas l'ordre du catalogue.)

14. Desdemona, (1897), sur un poèmes d'Emil von Schönaich-Carolath.

15. Auf einer Burg, opus 9, no 9 (1886), sur un poème de Josef Karl Benedikt von Eichendorff.

16. Lorelei, opus 7 (1885), sur un poème de Josef Karl Benedikt von Eichendorff.

17. Nachtzauber, opus 9, no 3 (1886), sur un poème de Josef Karl Benedikt von Eichendorff.

18-20. Extraits de 21 Lieder sur des poèmes de Johann Wolfgang Goethe (1919-1922).

18. Mignons Heimath, 19. Mignons Sehnen, 20. Mignons singt, als Engel angetan

21. Stumme Liebe, opus 1, no 1 (1872-1873), sur un poème de Nikolaus Lenau.

plume 6 Jean-Marc Warszawski
23 avril 2018


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