Anastasya Terenkovan au Goethe-Institut Paris, 26 juin 2018. Photographie © musicologie.org.
La cinquième saison parisienne Blüthner-Reinhold, « Piano mon, amour » est son nom, s'est achevée mardi soir, au Goethe Institut, dans une salle quasiment comble. Avant de présenter le programme de la soirée, Simone Strähle, maîtresse de cérémonie, a évoqué le souvenir d'Ina Rheber, organisatrice pour la fondation Blüthner-Reinhold des quatres saisons précédantes qui a pérennisé le projet, avant de délaisser son agence artistique pour d'autres activités en Allemagne. Elle est soudainement décédée fin mai 2018 à l'âge de 37 ans.
La fondation Blüthner-Reinhold a pour but, depuis 1998, d'encourager et de doter les jeunes pianistes prometteurs, de les programmer à l'occasion de diverses manifestations, dont la saison parisienne « Piano mon amour » au Goethe Institut, établissement équipé d'un grand Blüthner de concert.
Anastasya Terenkova n'est pas une toute jeune lauréate, elle a été primée par la fondation en 2007.
Née en Russie, elle a bénéficié du système d'éducation pour les enfants talentueux, puis a été admise à l'Académie musicale de Russie, de Moscou, héritière du célèbre l'Institut Gnessine.
Elle a intégré le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris en 2001, où elle a étudié sous les directions de Georges Pludermacher, François Frédéric Guy, Jacques Rouvier, et Itamar Golan pour la musique de chambre.
Peu médiatisée, peu discoghraphiée, elle est pourtant devenue une pianiste qui compte. Elle est élogieusement saluée par la presse internationale spécialisée, a eu plusieurs fois les honneurs des ondes nationales radiophoniques, bat planches (pas des moindres) et claviers, en récital, en soliste ou en chambriste.
Elle présentait mardi soir un programme peu commun, avec comme pièces maîtresses le pianissimo « Clair de lune » de la Suite bergamasque (1890), de Claude Debussy, les variations sur un thème de Corelli (1931) de Sergueï Rachmanininov et la sonate opus 53 « Waldstein » ou « Aurora » (1804) de Ludwig van Beethoven, aussi deux courtes pièces plus contemporaines dont Rain Tree Sketch II (1992) de Töru Takemitsu, introduisant en quasi fondu enchaîné le Clair de lune, lui-même fondant dans les Variations Corelli.
En seconde partie, la « Wassermusik » (1965) première pièce des Six encores (1965-1990) de Lucinao Berio a constitué un beau prélude, dans le fond cohérent, à la « Waldstein ». Une bonne idée musicale (on aime aussi penser que les 20 Variations Corelli de Rachmaninov sont un clin d'oeil aux 32 Variations Diabelli de Beethoven).
Si la pianiste aime étirer les silences des moments poétiques et y apprécier les désarticulations, elle est aussi adepte de la vitesse, terriblement, ajoutant de la bravoure à la bravoure inhérente à son répertoire, avec un méticuleux contrôle et un raffinement constants.
Le public n'a pas résisté à la « Waldstein », il a eu en prime la 4e Mazurka opus 17 de Chopin.
Prochaine saison « Piano mon amour » : Julia Dahlkvist (9 octobre 2018), Romain Descharmes (11 décembre 2018), anna Ulaieva (26 février 2019), Tanya Gabrielian (16 avril 2019), Éliane Reyes (14 mai 2019) 2019, Einav Yarden (25 juin 2019).
Jean-Marc Warszawski
27 juin 2018
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Mercredi 9 Décembre, 2020