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Musique de chambre à Giverny : Violoncelles Vibrez !

Giverny, 18 août 2018 —— Jean-Marc Warszawski.

GivernyÉglise de Giverny, 18 août 2018. Photographie © Canelle Tigana.

Innovation cette année, avec deux concerts d'après-midi (en plus du de celui du soir), samedi 18 août à 12h (la nouveauté) et 15h30, comme chaque année. Concerts consacré à Giovanni Sollima, que beaucoup ont découvert et à Astor Piazzolla que tout le monde connaît. Belle interprétation du Libertango de Piazzola par Théo Ould-Cordier à l'accordéon (combien d'adaptations de ce Libertango ? mille peut-être), et enthousiame pour le Lamentatio de Sollima par Zlatomir Fung.

Giovani Sollima (né en 1962), Violoncelles, vibrez ! (1993), pour 2 violoncelles et orchestre à cordes, dédicacé à Mario Brunello. David Bordeleau et Joris Van den Berg (violoncelles), Tanja Sonc, Luka Ispir, Soeun Kim (premiers violons Nikita Boriso-Glebsky, Mai Tategami, Ryo Kojima,  (seconds violons), Jossalyn Jensen, Xavier Jeannequin (alto), Zlatomir Fung, Wonhae Lee (violoncelles), Ulysse Vigreux (contrebasse).

Astor  Piazzolla (1921-1992), Cuatro Estaciones Porteñas (Les quatre saisons de Buenos Aires), « Primavera » (printemps), « Verano » (été), « Otono » (automne), pour violon, piano, guitare, contrebasse et bandonéon, arrangement pour trio avec accordéon par Théo Ould-Cordier. Luka Ispir (violon), Lisa Strauss (violoncelle), Théo Ould-Cordier (accordéon).

Astor Piazzola, Libertango. Théo Ould-Cordier (accordéon).

Giovanni Sollima, Lamentatio (1998) pour violoncelle seul. Zlatomir Fung (violoncelle).

Zlamotir_FungZlamotir Fung. Photographie © Canelle Tigana.

Né à Palerme en 1962 dans une famille de musiciens, le violoncelliste Giovanni Sollima est l’un des compositeurs les plus joués au monde. Ses diplômes obtenus au conservatoire de Palerme, il se perfectionne auprès d’Antonio Janigro à Salzbourg, puis à Stuttgart après de Milko Kelemen. Sa carrière de soliste hors pair le mène à la composition. On peut le situer dans l’héritage du mouvement progressif des années 1970, transgressant les frontières entre musique classique, rock, jazz, variétés, ethnique. Un manque d’académisme qui explique peut-être son absence dans les programmations hexagonales. On peut entendre sa musique tant dans les clubs de jazz new-yorkais que dans les salles et festivals renommés, pour l’orchestre, le ballet et aussi au cinéma. On peut l’entendre avec des musiciens classiques réputés, en compagnie de la poétesse chanteuse Patti Smith, du jazzman « free » Sunny Murray (1936-2017), ou encore à la tête de L’orchestre de 100 violoncelles qu’il a créé en 2012.

Il classe volontiers son œuvre dans le champ d’influence de la musique minimaliste, ce qu’elle n’est pas vraiment, même si restant à l‘essentiel des fondations, elle ne s’embarrasse pas de digressions ou de surcharges décoratives. Cherchant l’originalité plutôt que l’inouï, elle aurait plutôt des aspects répétitifs, qui sont certes des simplifications quant au développement ou prolifération thématique. Mais un thème, une formule sont déjà beaucoup pour le minimalisme.

Tango ! On ne dira pas assez l’importance du cassoulet saucisse comprise dans l’extraordinaire engouement pour le tango, depuis les bals mal fréquentés jusqu’aux salons chics, du déhanché parigot aux pas fastidieusement appris et répliqués, mais aussi passé d’une danse à un style, du Quartetto Cedron à Juan Mossalini, à la consécration avec Astor Piazzolla. Tout commence avec Carlos Gardel, né à Toulouse en 1890, fils d’une repasseuse qui rejoint Buenos Aires en 1893 pour travailler dans la blanchisserie d’une amie. Enfant des rues, Gardel sera d’abord un petit escroc avant de devenir un grand chanteur, propagateur du tango et  gloire nationale.

Il meurt à 45 ans dans un accident d’avion, Astor Piazzolla, est alors âgé de 11ans. Lui, à peine né en Argentine, ses parents italiens se fixent à New York. Il suit des études classiques de musique, rencontre Gardel, retourne en Argentine en 1937. Il y continue sa formation de bandonéoniste. Boursier, il étudie la composition à Paris, auprès entre autres de Nadia Boulanger. Revenu en Argentine, tout est alors pour lui passionnément tango, un peu d’exil parisien à cause de la dictature plombant son pays dans les années 1970, et beaucoup de succès planétaires.

Ould cordierThéo Ould-Cordier. Photographie © musicologie.org.

 

 

plume 6 Jean-Marc Warszawski
22 août 2018

 

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