Telemann, Voyageur virtuose, Ensemble Amarillis, sonates en trio. Évidence (2007) 2017 (EVCD 041).
Enregistré les 13-17 mars 2006, château de Juigné-sur-Sarthe.
Georg Philipp Telemann a eu une vie aussi occupée qu’il a occupé la vie musicale de son temps, au cours duquel il fut bien plus célèbre que son ami et cadet de quatre ans, Johann Sebastian Bach. Il fut une célébrité bien au-delà de la Saxe, y compris à Paris où en il fit un tabac au Concert spirituel, lors d’un long séjour qu’il fit peut-être pour chercher consolation après que son épouse l’eut quitté en 1736. Il a cinquante-cinq ans, elle a trente-huit ans, ils ont neuf enfants.
Compositeur prolifique dans tous les genres, il assume de multiples tâches, pour les églises, les municipalités, les cours princières. Organise des orchestres d’étudiants, les célèbres Collegium musicum de Leipzig et de Francfort, des concerts, il est maître de chapelle à la cour francophile de Sorau en Pologne, directeur d’Opéra Hambourg où il est également directeur musical de cinq églises, grave lui-même sur cuivre ses partitions.
Il dit — on en sait beaucoup, car il a rédigé entre 1718 et 1740, pour des éditeurs, trois autobiographies, preuve de sa renommée, avoir été influencé par la musique d’église, la musique polonaise, la musique française, la musique italienne.
Il défend le style de la mélodie accompagnée, opposé au contrepoint défendu et transcendé au même moment par Johann Sebastian Bach. Le contrepoint est l’organisation de plusieurs mélodies jouées simultanément, comme le sont les destins dirigés mystérieusement selon les voies impénétrables du grand architecte. La mélodie accompagnée, c’est une mélodie sans aucun brouillage, mise au contraire en avant par un accompagnement servile, comme est un aria d’opéra.
Les sonates en trio sont en vogue à l’époque de Telemann, on y retrouve les allures rapides de danse des suites, que l’on contraste avec des mouvements lents plus lyriques dans la tradition d’église. D’ailleurs, Telemann adopte encore la forme des sonates d’église à quatre mouvements, avec de préférence un premier mouvement lent. Pas de contrepoint, la polyphonie a été réduite à des motifs et des échos, des réponses, des imitations, qui aboutissent à des duos quasi concertants à deux voix sur une basse continue. On admire les capacités inventives qui président à la variété des figures et des climats.
Ce cédé, réédition de 2007, pour le 250e anniversaire de la mort de Telemann, est le neuvième sur une vingtaine que l’ensemble Amarillis, sous la direction d’Héloïse Gaillard a enregistrés.
Deux-cent-cinquante après, tout cela est d’une belle fraîcheur.
Sonate en trio en sol mineur, 4e mouvement, Vivace (extrait), plage 8.1-4. Sonate en trio en re mineur, 5-8. Sonate en trio en sol mineur, 9-12. Sonate en trio en si♭majeur, 13-16. Sonate en trio en re majeur, 17-20. Sonate en trio en mi♭majeur, 21-24. Sonate en trio en la mineur.
Jean-Marc Warszawski
janvier 2018
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Samedi 26 Octobre, 2024