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Christophe Monniot et le PanOrchestre et Fred Nardin trio, un riche week-end Focus Jazz

Le PanOrchestre avec Christophe Monniot (à droite) à Caen le 23 mars 2018. Photographie © Christian Mariette.Le PanOrchestre avec Christophe Monniot (à droite) à Caen le 23 mars 2018. Photographie © Christian Mariette.

Caen, 23 et 24 mars 2018, par Alain Lambert ——

Pour PAN le printemps, Christophe Monniot, originaire de Caen mais parti pour  d'autres aventures hexagonales a bien voulu écrire des pièces et arrangements pour un orchestre de 12 musiciens du collectif PAN, collectif  jazz régional.  Vendredi soir, pour les découvrir, beaucoup de monde à la Fermeture Éclair, l'ancien garage sur le port, lieu des animations musicales et théâtrales de la compagnie Amavada, qui accueille le collectif depuis plusieurs années, et va disparaître à la fin de l'été, sans avoir encore de nouveau lieu autre que virtuel.

Deux contrebasses dont l'une avec pédales d'effet, Clémence Gaudin et Nicolas Talbot, deux batteries, Fred Bilhaut et Pascal Vigier, deux claviers Fender Rhodes, Jacques Graindorge et Manu Picquery, deux saxs ténor, deux alto, un baryton, Rémy Garçon, Gilles Varon et Yann Letort, Christophe Monniot (aussi au sax sopranino, aux compos et à la baguette) et Samuel Frin, deux trompettes, Samuel Belhomme et Simon Deslandes.

De quoi créer de la cacophonie, du riff ou de longues phrases intemporelles, comme ce chant grégorien du premier morceau revu et corrigé. La rythmique puissante et électrique rappelle un peu l'époque free rock de Miles Davis, le son du grand orchestre rejoint un peu celui du dernier Gil Evans, et l'ensemble joue bien dans l'esprit Monniot, réarrangé à sa sauce épicée, le compositeur n'hésitant pas à s'approprier le So What de Miles devenu Blow What pour tous ces soufflants, un thème du XVIe ou un autre réinventé des bords de la mer Noire. Sans oublier les siens propres, une valse à danser, malgré le manque de place, ou deux mouvements d'une suite sur la disparition des abeilles, To bee or not to bee.

Quant au saxophoniste et chef d'orchestre, il prend bien sûr quelques solos supplémentaires pour nous rappeler son inimitable son, mais sans abuser, dirigeant avec humour ou écoutant, toujours en dansant, ses complices, avec pour chacun au moins un solo au cours de ces deux heures denses de concert, avant un rappel en forme de grande jam. Un PanOrchestre et un répertoire nouveau qui mérite d'être entendu dans la région et au-delà.

Fred Nardin trio au théâtre de Caen le 24 mars 2018. Photographie © Christian Mariette.Fred Nardin trio au théâtre de Caen le 24 mars 2018. Photographie © Christian Mariette.

Le samedi dans les foyers du théâtre de Caen — ils étaient la veille dans celui de Coutances — le trio de Fred Nardin, accompagné de deux musiciens américains, Or Bareket à la contrebasse et Leon Parker à la batterie. Une reprise de Kenny Baron, au milieu de belles compositions du jeune pianiste, très virtuose, mais capable de nuances et de contrastes. Très à l'écoute de ses compagnons aussi, en particulier le formidable contrebassiste. Mais le plus visuel, en live, par son minimalisme même, c'est Leon Parker avec sa petite batterie, deux fûts, une grosse caisse, une caisse claire, et une unique cymbale qui l'oblige à rechercher et à varier tous les sons métalliques de ses tambours, dans l'économie la plus dépouillée ou l'emballement empanaché. Comme ce début de solo de plusieurs minutes sur sa seule cymbale, démultipliant les rythmes possibles sur un double beat de grosse caisse amplifié par le piano et la basse, avant de se déployer sur ses toms.

Un grand moment pour l'art du trio, toujours et encore recommencé, heureusement. Leur tournée est terminée mais leur cédé est sorti en septembre. Et le prochain les fera revenir sur scène.

Prochain concert PAN l'été à la Fermeture Éclair une dernière fois le 15 juin avec Samuel Frin et le Tolmo 4tet suivi de Now Freture avec en invité Regis Huby.

Et au théâtre de Caen, Lou Tavano dans le foyers le 7 avril, la Nuit du jazz aussi dans le cadre de Focus Jazz avec le Quarteto Gardel, Kurt Elling 5tet et Florent Gac 6tet le 13 avril, puis Pablo Campos trio au café jazz le 22 mai.

plume 14 Alain Lambert
24 mars 2018


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Dimanche 20 Octobre, 2024

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