2 décembre 2018 —— Jean-Marc Warszawski.
Philippe Chamouard, Le Vagabond des nuages, symphonie no 4, Madrigal d'été, orchestre philharmonique de Plovdiv, Salve Regina, Madrigal de Paris, sous la direction de Pierre Calmelet. Indesens ! 2018 (INDE 112).
Enregistré à Plovdiv, les 18-19 novembre 2117 et à l'église Saint-Philippe-Saint-Jacques de Ballainvilliers.
Né en 1952, Philippe Chamouard a été formé au piano par Guy Lasson et à la composition par Roger Boutry. Il obtient un doctorat avec une thèse sur l’orchestration des œuvres de Gustav Mahler, et publie en 1989 un ouvrage sur le compositeur viennois (Klincksieck). Il date son premier opus de 1992.
Ayant goût pour les masses sonores et beaucoup moins pour l’écriture concertante, il compose essentiellement pour orchestre, son catalogue compte une cinquantaine d’œuvres.
Pour son treizième cédé monographique, il propose sa quatrième symphonie « Le vagabond des nuages » composée en 2001, son concerto « Madrigal d’été » pour violoncelle et orchestre à cordes de 2016, par l’orchestre philharmonique de Plovdiv (Bulgarie), sous la direction de Nayden Todorov, œuvres qui ont été créées dans cette distribution à l’Auditorium de Plovdiv le 16 novembre 2017. Pour conclure, un Salve Regina par l’ensemble vocal le Madrigal de Paris, sous la direction de Pierre Calmelet.
Philippe Chamouard est un adepte de la tonalité classique des gammes majeures et mineures, ne refusant pas les effets et les décrochages chromatiques, sans toutefois leur donner une fonction tonale structurante comme cela a été le cas chez des compositeurs comme Frédéric Chopin ou Franz Liszt.
Il décrit sa symphonie comme l’illustration des différentes étapes essentielles de la vie de l’homme inspiré, qui s’éloigne de la voie matérielle pour se plonger dans la réflexion métaphysique, afin d’accéder à la souveraine béatitude. Vaste programme en quatre étapes, inspiré par des réflexions issues du taoïsme et du soufisme.
En fait, musicalement, on est plutôt proche du diaporama, d’une succession de miniatures ou d’études symphoniques, organisées en quatre mouvements, à l'orchestration rutilante plus proche de Richard Strauss que de Gustav Mahler, non sans une tendance à l’emphase, qu’on peut imaginer mystique, mais sans procédé de continuation, de développement, de prolifération homogène, qui pourraient dessiner des mouvements au sens classique. On peut penser à une musique illustrant une succession de scènes cinématographiques, ou pour rester dans la cadre mystique, de stations, ou une suite de prières de chapelle en chapelle, d'icône en icône, ce qui donne, malgré les richesses sonores, mais une simplicité rythmique, une impression statique, planante, comme des séquences de plain-chant orchestré. De ce point de vue, le Salve Regina, lui aussi conçu en une homophonie de plain-chant est tout à fait dans le cadre esthétique, comme le Madrigal d’été, traité quant à lui dans la continuité d’une longue mélodie élégiaque (non comme un concerto), peut-être le meilleur de cet album, avec un petit quelque chose d’expressionnisme (on est à Vienne sans aucun doute) relativement serein.
Philippe Chamouard, Madrigal d'été, plage 5 extrait).
Jean-Marc Warszawski
2 décembre 2018
1-4. Symphonie no 4, Le vagabond des nuages, « Le monde de poussière », « La porte étroite », « Le regard intérieur », « Le vagabond des nuages » ; 5. Madrigal d'été, pour violoncelle et orchestre ; 6. Salve Regina.
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Dimanche 2 Décembre, 2018 3:02