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Mondeville, 7 novembre 2017, par Alain Lambert ——

Une chanteuse habitée ! Jil Caplan chante Brel avec l'Orchestre régional de Normandie

Gil Caplan. Photographie © Chrtistophe Crenel.Gil Caplan. Photographie © Chrtistophe Crenel.

Brel c'est à la fois un poète, un chanteur, mais aussi un écorché vif qui vit ses textes et ses personnages jusqu'à l'excès parfois, mais sans manières ni hypocrisie. Vouloir les chanter à la façon des standards de jazz,  juste une suite de mots mis en musique prétexte aux acrobaties vocales, comme le fait par exemple David Lynx avec le Brussel Big Band, entendus à la Nuit du jazz en 2016 [voir notre chronique], c'est passer à côté du bonhomme et de ses chansons.

Pour l'interpréter, il faut à la fois se l'approprier avec humilité, tout en lui prêtant sa voix et son talent. Ce que réussit parfaitement bien Jil Caplan sans se la jouer, en nous avouant la difficulté du projet, le besoin de s'y plonger à fond en s'endormant et en y pensant dès le réveil. En en parlant avec ceux qui l'ont connu, en lisant les livres sur lui, aussi en mettant de côté son propre univers musical. D'ailleurs pas de rappel pour un tube d'elle, ni de sa part ni de celle du public. Juste une reprise de Bruxelles, en fanfare, et une bribe de Voir un ami pleurer qui s'éteint sur un arpège de piano.

Quant à l'Orchestre régional, son chef belge, pour l'occasion, et arrangeur des morceaux, a adjoint à la dizaine de cordes normandes, une demi-douzaine de musiciens mosans (piano, percussions, batterie, trompette, trombone, clarinette/saxophone/accordéon) qui seront à eux seuls l'écrin lancinant des Vieux. Les arrangements de Jean Pierre Haeck sont sobres et colorés, de l'accordéon  chuchotant Amsterdam ou du duo voix piano jusqu'au grand orchestre cuivré et chaloupé. Retrouvant l'esprit des arrangements originaux, tellement liés à la voix du grand Jacques, tout en les adaptant à la nouvelle.

Bruxelles donc, puis J'arrive, Les Vieux amants, Voir un ami pleurer, Les Vieux, Fils de...,  Les Marquises, Mathilde, Ne me quitte pas, et enfin Madeleine. Avant les deux rappels.

Esprit es-tu là ? Oui sans hésitation. On est à la fois dans la nostalgie et dans le présent. Le public est conquis. D'autant que le son est impeccable car l'équipe de la Renaissance a résolu son problème acoustique en faisant installer un système d'enceintes complet et performant. L'orchestre, familier des lieux, l'a compris dès les premières notes lors de la répétition.

La tournée, commencée à Liège samedi dernier, se poursuit à Falaise ce jeudi, à Tourlaville vendredi, puis à Gisors samedi et Choisy-le-Roi dimanche. Ne la manquez pas.

L'Orchestre régional sera de nouveau à la Renaissance  pour un conte musical Le merveilleux voyage de Nils Holgersson le 19 novembre. Puis pour des airs des grandes Comédies musicales le 14 décembre.

plume 14 Alain Lambert
7 novembre 2017


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