bandeau texte musicologie lundi 2 janvier 2017

Rituels du monde imaginaire de Zad Moultaka

Rituels

Zad Moultaka, Rituels. Ensemble Musicatreize sous la direction de Roland Hayrabedian.L'empreinte digitale 2016 (ED 13246).

Zad Moultaka, pianiste et peintre né en 1967, confirme avec ce septième enregistrement, après Zajal, Gemme, Où en est la nuit, Méditerranée sacrée, être un compositeur à la forte et constante personnalité.

Sa musique ne relève pas de l'agencement architectural comme est le classicisme occidental, ni de la narration comme la musique post Ancien-Régime, ou bien discursive comme la contemporaine. Elle relève de la joaillerie, comme parure du silence, de la beauté immédiate. Peut-être de la calligraphie arabe où les lettres doivent être aussi belles que les mots sont beaux, pourquoi pas de la calligraphie chinoise.

Ce cédé s'intitule Rituels. Œuvre après œuvre,  le compositeur semble vouloir donner son à la spiritualité, certes arabe, mais surtout à l'essence de ce que serait, plus universellement, la Révélation.

Sa matière sont ici les chants rituels (ou liturgiques), sertis sur un même bijou, dont les pierres taillées renvoient avec leurs lumières des effluves grégoriens, de cantillations musulmanes ou judaïques, ou les orthodoxes de Grèce et de Russie, de chants magiques d'Afrique pourquoi pas de Scandinavie, de méditations de moines bouddhistes, un monde imaginaire ponctué de gongs, tambours (parfois très japonais), sonettes, claves et autres jeux percussifs et résonances harmoniques.

Heureusement, ces cinq œuvres, par leur beauté assemblée d'éclats du monde (une anti-musique du monde posée sur le silence), s'adressent avant tout aux faiblesses sensuelles et esthétiques de la chair, plaisir de mécréant au-delà de tout prosélytisme particulier, ni spirituel, ni musical, qui peut nous rappeler nos fortes racines méditerranéennes, plus fortes que les greffes européennes, et nos Lumières et nos mers qui sont des invitations à l'universalité.

Une œuvre parfaitement servie par les vocalistes et instrumentistes de Musicatreize de Marseille, Massalía la Grecque, sous la direction de Roland Hayrabedian, complices de longue date.

Callara II (extrait), Plage 1.

1. Callara II (16 chanteurs, 2 pianos, 2 harpes, 2 percussions), 2-3. Ikhtifa (ensemble vocal en 2 tableaux), 4-11. Maadann (8 chanteurs, piano 4 mains, cymbalum, percussions) : il ferro, il Rame, il Piombo, il Sragno, l'Argento, l'Oro, il Mercurio, Guai a voi, 12-15. Cadavre exquis (ensemble vocal, dispositif électroacoustique, grosse caisse) I à IV.

plume 4Jean-Marc Warszawski
2 janvier 2016


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