bandeau texte musicologie
Par Jean-Marc Warszawski ——

Rääts, Satie, Glass : les intégrales du pianiste Nicolas Horvath

Philip Glass, Glassworld (5), Nicolas Horvath (piano), Madrush, Metamorphosis Two, 600 lines, The sound of silence. Grand Piano 2016 (GP 745).

Philip Glass, Glassworld (5), Nicolas Horvath (piano), Madrush, Metamorphosis Two, 600 lines, The sound of silence. Grand Piano 2016 (GP 745).

Enregistré au Temple Saint-Marcel à Paris en mars 2014.

Ça se bouscule un peu dans les sorties discographiques du pianiste Nicolas Horvath. Après le 4e cédé d'une série consacrée à l'intégrale des œuvres de Philip Glass, voici avec un peu de retard (sorti en octobre 2016), le 5e et dernier, pour les quatre-vingts ans du compositeur. On y trouve son œuvre la plus connue, Mad Rush de 1979, sa pièce la plus radicale, voir la plus dépouillée, proche de l'art brut,  600 Lines, de 1967, et la seule transcription qu'il a réalisée, d'une œuvre d'un autre compositeur, The Sound of Silence, de Paul Simon, créé le 22 mai 2007 au Warner Theater de Washington. The sound of silence, plage 4 (extrait)


1. Madrush ; 2. Metamorphosis Two ; 3. 600 lines ; 4. The sound of silence

Satie, Complete Piano Works (1), New Salabert Edition, Nicolas Horvath (piano). Grand Piano 2017 (GP 761). Enregistré les 9-11 décembre 2014, villa Bossi à Bodio en ItaliSatie, Complete Piano Works (1), New Salabert Edition, Nicolas Horvath (piano). Grand Piano 2017 (GP 761). Enregistré les 9-11 décembre 2014, villa Bossi à Bodio en Italie.

S'y ajoute le premier cédé, sur trois prévus, d'une intégrale des œuvres pour piano d'Érik Satie, selon une nouvelle édition Salabert dirigée par Robert Orledge, qui a remis sur le métier les manuscrits du maître qui ne voulait pas l'être. Nicolas Horvath a choisi, une très bonne idée, un piano Érard de 1881, pas n'importe lequel : celui de Cosima Wagner, ce qui risque d'agacer quelque peu notre EsoteriK Erik national et montmartrois. Le livret est très soigné, il est signé par Robert Orledge avec la participation pour les illustrations, de la passionaria satiste Ornela Volta. Chanson Hongroise, plage 17.


1. Allegro (1884), 2. Valse-Ballet (1885), 3. Fantaisie-Valse (1885), 4. Quatuor no 1 (1886), 5. Quatuor no 2 (1886), 6-9. Ogives (1886) , 10-12. 3 Sarabandes (1887), 13-15. 3 Gymnopédies (1888), 16 Gnossienne no. 5 (1889), 17. Chanson Hongroise (1889), 18-20. 3 Gnossiennes (1893), 21. Pièce sans titre (1891), « Première pensée Rose + Croix » (1891), 22. Gnossienne no. 4 (1891), 23. Leitmotiv du Panthée (1891), 24-26, 3 Sonneries de la Rose+Croix (1892) : Air de l'Ordre, Air du Grand Maître, Air du Grand Prieur, 27. Le Fils des Étoiles, acte 1, Gnossienne no 7 (1891).

Rääts, Complete piano sonatas (1), Nicolas Horvath (piano), sonates 1, 2, 3, 4, 9, 10. Grand Piano 2017 (GP 765). Enregistré les 10 juillet et 14 octobre 2016, studio Paris-Forêt à Achères-la-ForêtRääts, Complete piano sonatas (1), Nicolas Horvath (piano), sonates 1, 2, 3, 4, 9, 10. Grand Piano 2017 (GP 765). Enregistré les 10 juillet et 14 octobre 2016, studio Paris-Forêt à Achères-la-Forêt.

Enfin, belle découverte avec le premier de deux cédés consacrés aux sonates pour piano de Jaan Rääts, compositeur estonien né en 1932, qui, parallèlement à son œuvre de création, fait une brillante carrière à la radio-télévision estonienne, pour en devenir directeur des programmes musicaux, puis directeur de la musique dans les années 1970, poste qu'il quitte pour assumer la Présidence de l'Union des compositeurs. Il est par la suite professeur de composition à l'Académie nationale de musique. Ses œuvres ont été de nombreuses fois primées.

Il est sans conteste un musicien postmoderne dont les pièces intègrent un large spectre d'influences explicites, où musique répétitive et jazz dominent (jazz dès la première sonate de 1959), mais encore où se manifeste des réminiscences de Chostakovitch. On peut apprécier l'influence occidentale, mais  la concrétion est, au moins dans les premières œuvres, plutôt russe, malgré l'absence de sentiment épique,  par l'affrontement du lyrisme et de violents accords voire clusters, parfois le côté brut de décoffrage, ou art naïf qui peut faire penser à des toiles de Malévitch, une « simplification » apparente qu'on retrouve chez Arvo Pärt ou Pēteris Vasks.

Ce cédé est une première mondiale, Nicolas Horvath a eu la chance de pouvoir le préparer avec le compositeur. Piano Sonata no 4, opus 36, « Quasi Beatles », premier mouvent plage 16 (extrait).


1-3. Piano Sonata no 9, opus 76 (1985), 4. Piano Sonata no 10, opus 114 (2000), 5-7. Piano Sonata no 1, opus 11 (1959) : Allegro, Grave, Allegro, 8-11. Piano Sonata no 2, opus 11 (1959) : Moderato, Allegro, Grave, Energico, 12-15. Piano Sonata no 3, opus 11 (1959) : Largo Allegro, Adagio - recitative, Allegro, 16-18. Piano Sonata no 4, opus 36, « Quasi Beatles » (1969).

Nicolas Horvath s'est produit avec ces œuvres en France, au Carnegie Hall de New York, dans plusieurs villes d'Estonie, en Turquie, en Italie, il sera encore dans plusieurs festivals en France avant de s'envoler pour les États-Unis, en septembre il sera à nouveau en France, puis aux Pays-Bas, à Middleburg dans le Zeeland, pour un hommage mondial à Philip Glass où il jouera des œuvres de compositeurs du monde entier, un bon nombre d'entre elles lui étant dédicacées.

plume 6Jean-Marc Warszawski
21 juin 2017


rectangle biorectangle actu rectangle texterectangle encyclo
logo ocreÀ propos - contact S'abonner au bulletinBiographies de musiciens Encyclopédie musicaleArticles et études | La petite bibliothèque | Analyses musicales | Nouveaux livres | Nouveaux disques | Agenda | Petites annonces | Téléchargements | Presse internationale | Colloques & conférences |  Collaborations éditoriales | Soutenir musicologie.org.

paypal

Musicologie.org, 56 rue de la Fédération, 93100 Montreuil, ☎ 06 06 61 73 41.

ISNN 2269-9910.

cul_1706

Vendredi 20 Septembre, 2024