Berenice, Che fai ? Lea Desandre, Natalie Pérez, Chantal Santon-Jeffery, Opera fuoco (Daniel Stern), œuvres de Haydn, Mozart, J.-C. Bach, Martinez, Hasse. Aparté 2017 (AP 165).
Enregistré par Little Tribeca, à Paris en février 2017.
Le chef d'orchestre David Stern, fils d'Isaac le violoniste adulé, a étudié à l'Université de Yale et à la Juilliard School of Music de New York, il habite en France depuis 1990. Après avoir été directeur de l'Opéra d'Israël et du théâtre de Saint-Gall, en Suisse, et avoir fondé et dirigé l'Académie du festival d'Aix-en-Provence, il est directeur musical de l'Opéra de Palm Beach, du festival de musique baroque de Shanghai, du festival de musique de Crested Butte (pour l'opéra). Il fonde en 2003 une troupe lyrique, Opera Fuoco, avec un orchestre jouant sur instruments anciens. Cette troupe s'adjoint après quelques années d'existence un atelier de chant lyrique.
Ce cédé présente trois grandes personnalités vocales passées par la maison : Lea Desandre (mezzo-soprano), Natalie Peerez (soprano), Chantal Santon-Jeffery (soprano).
Le programme est organisé autour du livret de Metastasio pour Antigono, un opéra de Johann Adolph Hasse, créé en 1743 au château de Hubertusburg, près de Leipzig, résidence de chasse de Friedrich August, roi de Pologne et prince électeur de Saxe. Ce livret en a inspiré par la suite plus d'un : on dénombre une quarantaine de compositeurs à l'avoir mis en musique.
Bérénice, princesse d'Égypte, est promise à Antigone, roi de Macédoine, mais Bérénice et Démétrios, le fils du roi, sont follement amoureux l'un de l‘autre. Voilà ! ... Cet opéra veut mettre en exergue le bon gouvernement des princes et leurs vertus de continence et de justice, mais on retient le dilemme cornélien de Bérénice, laquelle doit choisir entre amour et devoir (ce qu'on appelle aujourd'hui mariage forcé). On se concentre donc ici sur la scène de Bérénice et son air « Ah Berenice, che fai », « Non partir bell'idol moi », récitatif dramatique et romance à attendrir la pierre, qui a inspiré en soi des compositeurs ayant la flemme de mettre tout l'opéra en musique, comme Marianne de Martínez (1744-1812), élève de Mestastasio, Haydn, Porpora, peut-être de Hasse.
On peut oublier la lourdeur et les rebondissements alambiqués de l'histoire, sur fond de guerre, d'emprisonnement, de tentative de suicide, de relations fils-père avant l'invention de Freud, pour goûter avec plaisir la clarté et la luminosité de cet enregistrement, voire de comparer quelques différentes manières de chanter les mêmes mots et les mêmes émois.
1-2. Joseph Haydn (1732-1809), Scena di Bérénice : « Bérénice, che fai » ; « Non partir bell'idol moi » ; ;3. Johann Christian Bach (1735- 1782), Catone in Utica : « Confusa, smarrita » (III, 2) ; 4-5. Mariana Martinez (1744-1812), Scena di Bérénice : « Bérénice, che fai » ; « Non partir bell'idol moi » ; 6-7. Antonio Mazzoni (1717-1785), Antigono : « Bérénice, che fai » ; « Non partir bell'idol moi » ; 8-9. Wolfgang Amadeus Mozart (175 -1791), A Bérénice ; Sol nascente ; 10-14. Johann Adolf Hasse (1699-1783) Antigono : Sinfonia (Allegro di molto, Andantino, Allegro di molto) ; Scena di Bérénice (« Bérénice, che fai » ; « Non partir bell'idol moi »).
Jean-Marc Warszawski
15 novembre 2017
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Mercredi 18 Septembre, 2024