Maudite guerre, Fionnuala McCarthy (soprano), Klaus Häger (baryton), Karola Theill (piano), œuvres de Puccini, Lehar, Webern, Ives, Leoncavallo, Korngold, etc. « Les musiciens dans la Grande Guerre » (XXII), Hortus 2017 (HORTUS 722).
Continuant la commémoration musicale du centenaire de la Première Guerre mondiale, les éditions Hortus publient les 22e et 23e albums, sur les 30 programmés.
Le 22e album, « Maudite guerre », est plus explicite, car il s'agit de mélodies dont les textes évoquent la guerre, avant tout allemands, mais aussi anglais, français et italiens, avec Klaus Häger (baryton) et Fionnuala McCarthy (soprano), accompagnés au piano par Karola Theill. On retrouve là un florilège de sentiments dont le genre se nourrit, l'épique, la déploration, le patriotisme, l'emphase, avec de très beaux moments, entre Lied et scène dramatique, comme le Freiheitsgesand de Felix Weingartner sur un de ses propres textes, ou In Flanders Fields de Charles Ives sur un poème de John McCRae, collage de divers hymnes dans lequel La Marseillaise tient une bonne place.
Dans les services de santé, Amaury Breyne (piano), œuvres de Ducasse, Huré, Koechlin, de la Presle, Ravel, Roussel, Séverac. « Les musiciens dans la Grande Guerre » (XXIII), Hortus 2017 (HORTUS 723).
Le 23e album « dans les services de santé : le piano mobilisé », évoque les musiciens, parfois trop âgés ou à la limite de la réforme, qui ont servi comme brancardiers, ambulanciers, voire dans les hôpitaux comme assistants auprès des médecins ou des chirurgiens. Certes on ne peut pas demander à la musique de chroniquer les événements de la vie sociale, même si l'originalité tient souvent au biographique, comme chez Lucien Durosoir ou Erwin Schulhoff, qui n'ont pas été oubliés dans cette collection. En fait, que ces pièces soient inspirées ou non directement de la guerre (et quoi de la guerre ?), elles illustrent avant tout l'école française de piano du tout début xxe siècle, de Jacques Ibert à Albert Roussel, en passant par Charles Koechlin ou Jean Huré, influencée par les demi-teintes de Fauré ou de Debussy, fort bien assumées par Amaury Breyne.
Charles Ives, In Flanders Fields (plage 2).Maudite Guerre : 1. Franz Schreker, Das feurige Männlein, 2. Charles Ives, In Flanders Fields, 3. Josef Bohuslav Foerster, Nacht im Felde, 4. Franz Lehár, Fieber. Tondichtung, 5. Giacomo Puccini, Morire ?, 6-7. Anton Webern, Der Tag ist vergangen ; Schien mir's, als sah ich die Sonne, 8. H ans Pfitzner, Trauerstille, 9. Charles Hubert Parry, A Hymn for Aviators, 10. Ruggero Leoncavallo, La Victoire est à nous, 11. Franz Lehár, Ich hab ein Hüglein in Polenland, 12. Jean de Lize, Guerres maudites par les mères, 13. Erich Wolfgang Korngold, Das Heldengrab am Pruth, 14-15. Hanns Eisler, Der müde Soldat ; Die rote und die weiße Rose, 16. Paul Hindemith, Schlagt! Schlagt! Trommeln!, 17. Felix Weingartner, Freiheitsgesang, 18. Richard Strauss, Lied der Frauen
1. Jacques Ibert, Le vent dans les ruines, 2. Jean Roger-Ducasse, Variations sur un choral, 3. Jacques de la Presle, Petite berceuse, 4. Jean Huré, 2e sonate pour piano, 5. Albert Roussel, Doute, 6. Maurice Ravel, Prélude, 7. Déodat de Séverac, Les naïades et le faune indiscret, 8. Charles Koechlin, Troisième sonatine, opus 59.
Jean-Marc Warszawski
19 avril 2017
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