Back To Amy. Photographie © D. R.
Le phénomène des tribute bands sur lequel revenait un long article de Libération le mois dernier n'est en rien étonnant, même s'il semble étonner encore.
Le rock a maintenant plus de soixante ans et les groupes les plus anciens, parfois les plus novateurs, à part les Stones, ont raccroché les guitares et les baguettes, ou vivent d'autres aventures, ici ou dans l'au-delà. Comme c'est aussi un business, dans notre société de consommation et du spectacle, pourquoi ne pas reproduire, parfois même avec hologramme, les groupes et les concerts mythiques pour un public qui ne les a pas connus ?
N'est-ce pas le principe de la musique classique de vous réinterpréter les oeuvres du passé, depuis que les romantiques ont sacralisé la musique et les grands compositeurs disparus ? Ce qui a lui bien réussi ainsi qu'aux éditions phonographiques, et depuis plus d'un siècle ?
À Caen, c'est Riff Raff qui tient le haut de l'affiche, en vous rejouant AC/DC première manière avec une voix étonnante et des guitares aux petits oignons. Ils passent aussi bien au Zenith qu'au Cargö, la salle de musique actuelle, et montent depuis 9 ans un grand concert festif avec deux ou trois autres tributes bands hexagonaux (Pink Floyd/Empty Spaces, Tramp Experience /Supertramp, Into The Deep/Purple, et bientôt à Saint-Lô Back To The Police, Ossy Ozzy/Black Sabbath, Nevermind/Nirvana...) pour des tournées dans le Grand Ouest. En général bien masculin...
Vient de se constituer récemment « Back To Amy » qui finalisait il y a quelques jours au Portobello Rock les prises de vues pour leur futur teaser. Cinq musiciens de divers horizons pour rendre hommage à Amy Winehouse disparue en 2011, avec juste deux albums cultes, Franck et Back To Black.
Et un certain nombre de pépites à s'approprier comme Rehab, You know Im no good (voir la vidéo), Back to black, Tears dry on their on, Love is a losing game, Addicted, Me and Mr Jones, Just friends, October song, Fuck me pumps...
Le principe n'est pas forcément de faire du note à note, ou de se grimer en sosies, mais de retrouver l'esprit, même si ça sonne un peu plus rock. Longues silhouette et chevelure, regard agrandi par le maquillage en clin d'oeil, la voix vibrante, Alexane PI est accompagnée aux instruments et aux choeurs par Sylvain Gambini à la guitare (qu'on a connu dans les Hommes Tranquilles), Adrien Reverseau à la basse, Pablo Aude à la batterie et Francis Gambini aux claviers, avec la lourde tâche de faire sonner les cuivres, et d'arranger les morceaux.
D'autres groupes en Europe ont repris ce nom, évident, calqué sur celui du titre de l'album phare de la star, mais c'est voulu, car généalogique.
Les morceaux entendus au Portobello sonnent bien, les musiciens assurent et la chanteuse habite les chansons. À suivre donc.
En attendant de les entendre, la Tribute Fest avec Riff Raff est à Saint-Lô au Normandy le 29 avril.
Alain Lambert
4 mars 2017
tous ses articles.
À propos - contact | S'abonner au bulletin | Biographies de musiciens | Encyclopédie musicale | Articles et études | La petite bibliothèque | Analyses musicales | Nouveaux livres | Nouveaux disques | Agenda | Petites annonces | Téléchargements | Presse internationale| Colloques & conférences | Collaborations éditoriales | Soutenir musicologie.org.
Musicologie.org, 56 rue de la Fédération, 93100 Montreuil, ☎ 06 06 61 73 41.
ISNN 2269-9910.
Jeudi 2 Novembre, 2023