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Penser l'improvisation

Ayari Mondher, (direction), Penser l'improvisation.  « Culture et cognition musicales », Éditions Delatour, Sampzon 2015 [318 p. ; ISBN 978-2-7521-0248-5 ; 29 €]

12 février 2016, par Alain Lambert ——

Un gros et grand livre de 315 pages, dont la liste des auteurs nous indique la diversité des provenances : Strasbourg, Tunis, Liban,  Paris, Grèce, Huddersfield (GB), Leicester (GB), Istanbul, Jyväskylä (Finlande).

Jean-Michel Bardez, qui a improvisé graphiquement la couverture de l'ouvrage avec Jean-Marc Chouvel, note en ouverture les idées d'imprévu, de hasard, de chaos, de fête, d'inconnu, d'état-limite, de flou, de vertige, de vol, comme un rêve icarien de connaissance absolue, intégrale. En terminant sur la notion de simplexité « comme un facteur d'adaptabilité  essentiel du Sapiens telle une improvisation de tous les instants ».

Mondher Ayari, de l'université de Strasbourg, étudie la façon dont certains musiciens du bassin méditerranéen créent en s'impliquant, mais aussi quels procédés opératoires ils utilisent pour créer pendant l'improvisation (l'irtijâl). Dont il donne ensuite une longue définition, où instantanéité et nouveauté se combinent avec la structure prévisible et le respect de la tradition, sans chercher à bousculer constamment les schémas prescrits, comme le fait « le musicien moderniste ». Avant d'expliciter les rapports entre maqâm, système modal complexe, et taqsîm, modèle d'interprétation pour l'improvisation. Avec pour finir l'analyse d'une pièce de Mounir Bashir, maître du oud iranien.

Quatre articles prolongent sur près de cent pages cette étude. Avant un entretien avec un maître de tanbur kurde qui distingue entre la pseudo improvisation, le collage de citation, le « baratin », et la vraie improvisation, de l'ordre de la recréation. Le suivant fait un détour par l'Inde et les techniques du raga. Avant un retour (en anglais) au taqsim devenu taqsimi dans la tradition musicale grecque.

Deux s'intéressent au jazz, d'abord Rebecca Jane Evans sur la question du temps, sur « la manière dont l'expression musicale est co-construite temporellement... un exploit collaboratif  qui tient de la valeur esthétique en soi ». Puis Frédéric Maintenant s'intéresse à l'évolution de l'improvisation dans la période où émergent third stream  (dont l'un des représentants, Gunther Schuller, voulait faire se rencontrer classique et jazz, et dont l'une des œuvres, Spectrum, date de 1958) et free jazz (avec la relation entre Mingus et Varèse).

Cinq autres études encore, trois en français, concernant la musique contemporaine, puis deux en anglais, revenant à l'analyse du maqâm.

Un ouvrage riche qui essaie d'élargir au maximum l'horizon de la réflexion sur  l'improvisation, et qui peut se lire sur plusieurs niveaux.

 

 Alain Lambert
12 février 2016

 

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Vendredi 12 Février, 2016 16:42

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