Signorile Marc, La culture spectacle. « Archéologie de la modernité », Éditions Sulliver, 2015 [192 p. ; ISBN 978-2-35122-149-5 ; 17 €]
Instrumentalisés plus ou moins ouvertement par un pouvoir politique devenu commanditaire, la culture et l'art entrent dans une démarche utilitariste et produisent alors des effets pervers. Le spectaculaire, qui correspond à une utilisation politique de l'art envisagée dans une logique de domination, mystifie souvent le récepteur.
Cette logique est présente à toutes les époques, même si le contexte historique qui s'étend de la Révolution à la fin de la Seconde Gerre mondiale autorise des mises en perspective plus nettes.
Dans ce contexte, l'opéra, qui réunit les arts dans une expression synthétique, a été rapidement investi d'une fonction de propagateur d'idées. De la tragédie lyrique au drame wagnérien, finalité politique et stratégie spectaculaire sont généralement pensées conjointement, soulignant les enjeux idéologiques de l'œuvre.
Si, ainsi que le souligne Guy Debord au XXe siècle, le spectacle déversé par les médias est la principale caractéristique de la société contemporaine, cet essai nous montre que cette situation s'appuie sur des pratiques très anciennes.
Docteur Habilité en Lettres et Sciences Humaines, Marc Signorile a été chercheur au CNRS et a enseigné à l'université d'Aix-Marseille. Musicologue et sociologue de l'art, il a produit de nombreux ouvrages et articles consacrés au sens à donner aux phénomènes de création et à l'œuvre. Il collabore également à des corpus de référence internationaux. En 2012, il a publié aux éditions Sulliver Art et propagande, dont ce nouvel ouvrage prolonge et amplifie le propos.
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Jeudi 11 Juillet, 2024