Oddjob, Folk. Goran Kajfeš (trompette, synthétiseut modulaire), Peter Forss (contrebasse), Per « Ruskträsk » Johansson (saxophones, clarinette, flûte), Daniel Karlsson (piano, orgue Crumar), Janne Robertson (batterie). Caprice 2015 (CAP 21880).
Enregistré au Nutid Studio à Stokholm.
Avoir apprécié le groupe de jazz suédois Oddjob en concert dans l'ensemble de son répertoire, lors des Boréales 2016 à Caen [voir notre chronique], donnait envie d'entendre d'un peu plus près les morceaux de leur dernier album, « Folk », paru en France en ce début d'année 2016. Car il n'est jamais trop tard pour parler d'un beau disque bien présenté dans la très belle pochette graphique, idem à l'intérieur, de Gabor Palotai.
Travailler sur des airs traditionnels comme le fait Jan Lundgren dans son concert d'Ystad [voir notre chronique] est une tradition du jazz suédois depuis Jan Johansson.
Mais comment un jazz moderne issu des quintettes de Miles Davis, acoustique et électrique, peut-il se combiner aux traditions ancestrales, encore présentes dans le monde rural des gardiens de troupeau du milieu du xxe siècle ? Et qui a sans doute bien évolué depuis, comme partout en Europe ?
En s'intéressant plutôt ou aux appels de trompe ou aux chants incantatoires et rythmiques enregistrés à cette époque par le Centre de recherche suédois pour les musiques folkloriques, des traces sans titres particuliers, juste des descriptifs, qui donnent sept moments, de Folk#1 jusqu'à Folk#7.
Qu'ils nous invitent à découvrir avec leurs arrangements puissants, avant de laisser libre cours à leurs improvisations colorées, les faisant aussi entendre soit au début (Folk#2 ou Folk#5, presque free) au milieu (Folk#1), et parfois repris en fin de morceau. Chaque instrument est mis à contribution dans l'architecture des thèmes, piano, contrebasse (Folk#3), batterie, clarinette basse (Folk#4, Folk#6), sax alto, trompette, synthétiseur ou orgue avec discrétion, les impros mettant en valeur d'abord la trompette flamboyante et le piano frénétique, puis l'alto, plus brut, et la contrebasse, la batterie étant en solo permanent, multipliant les registres percussifs.
Le chant féminin final, Folk#7, est sans doute le plus élaboré, et se laisse harmoniser par le piano, retrouvant des échos de Nature Boy, d'Eden Ahbez, ce qui convient bien à l'esprit du cédé.
Goran Kajfeš est à la trompette et au synthé, Peter Forss à la contrebasse, Per « Ruskträsk » Johansson au sax alto et à la clarinette basse, Daniel Karlsson au piano et à l'orgue et Janne Robertson à la batterie.
Le groupe est excellent et le projet totalement abouti, à la fois moderne et enraciné.
Alain Lambert
décembre 2016
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Mercredi 21 Août, 2024