Nicolas Letman-Burtinovic, Closeness duets. Daniel Carter (clarinette, saxs, flûte, trompette), Kyoko Kitamura (voix), Nick Jozwiak (basse acoustique), Nicolas Letman-Burtinovic (basse acoustique). Petit Label 2015 (PL kraft 048)
Enregistré en public au Spectral Interzone Series Spectrum à new York, 4 décembre 2014.
5735 km, c'est la distance qu'un panneau indicateur donnait il n'y a pas si longtemps à l'entrée de la gare de Cherbourg, entre son port transatlantique et New York, pour les voyageurs qui venaient franchir l'océan dès le milieu du XIXe.
Nicolas Letman-Burtinovic, contrebassiste de jazz, est né à Cherbourg et a surement pris l'avion pour gagner New York où il vit depuis 18 ans. Il est même le contrebassiste attitré d'Archie Shepp là-bas. Visiblement bien occupé par ailleurs, d'après sa fiche, il y a fondé plusieurs groupes BOMB X, Haleoscene, Vox Syndrome, Unattended Parking, Planisphère, dont il réalise aussi les pochettes de disque en tant que graphiste. Celle de son Petit Label est sans doute dessinée par ses filles.
Il est aussi compositeur, joue avec l'électronique, et a enregistré en live, en décembre 2014, lors d'une session new-yorkaise, aujourd'hui son septième opus, avec Daniel Carter (clarinette, saxes, flûte, trompette), Kyoko Kitamura (voix, électronique) et Nick Jozwiak (contrebasse).
Les duos alternent donc, sur le mode librement improvisé, contrebasse-contrebasse, contrebasse-voix, contrebasse-soufflant, parfois un brin électro (Rain Forest), dans le désordre bien sûr, le long de 28 pistes qui font entre vingt-cinq secondes, le temps d'une respiration prolongée, et un peu plus de trois minutes et demie, Plans on the comet, qui avec l'intro, frise les cinq minutes... et dépasse l'ébauche contemporaine à deux archets, à voix claire et amusée...ou l'esquisse de swing, quand le sax pointe le bout de son nez (Bass two face).
Une sorte d'histoire musicale et bruitée se construit plage à plage, surgie du Vortex primal, alternant les ambiances, les voyages et les moments de vie, peut être, avant de retourner au néant (Dunes de l'oubli, Deep inside), à la fin du rêve, en trompette, de Charlie Haden, grand contrebassiste disparu il y a peu, à qui toute cette musique est dédiée.
Un cédé frotté, claqué, chanté, soufflé, expiré, et bien inspiré au final. Dont on peut écouter des extraits sur le site du Petit Label. Et plus si affinité.
Alain Lambert
18 février 2016
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Mercredi 9 Décembre, 2020