musicologie

17 juin 2016 —— Eusebius ——

La Symphonie fantastique, enquête autour d'une idée fixe

Abromont Claude, La Symphonie fantastique, enquête autour d'une idée fixe. « La rue musicale » Cité de la Musique-Philharmonie de Paris, Paris 2016 [331 p. ; ISBN 979-10-94642-08-5 ; 13,90 €]

Aucun écrit de Claude Abromont ne laisse indifférent, de l'analyse musicale au roman policier. Il nous a livré, il y a quelques semaines un nouvel ouvrage centré sur la Symphonie fantastique, de Berlioz. Si, dès sa création, l'œuvre a suscité une abondante littérature, deux ouvrages importants (en dehors de la correspondance et des écrits critiques) ont été publiés à ce sujet depuis les contributions majeures  d'Henri  Barraud1 : Le Hector Berlioz de David Cairns (Fayard, 2002) et le Dictionnaire Berlioz, de Pierre Citron (Fayard 2003). 

Nous suivons volontiers l'auteur dans son enquête, scrupuleuse, originale, renouvelée. Les angles d'approche sont multipliés. Dans « le projet berliozien », l'œuvre est présentée dans son contexte culturel et musical. On en retiendra particulièrement la partie consacrée à la technique d'écriture influencée par Gluck et Reicha, ainsi qu'au génial orchestrateur. L'« Épisode biographique » est le rappel de l'activité bouillonnante du compositeur : peut-on être aussi fidèle, aussi dense, aussi clairvoyant en moins de cinquante pages ?

La troisième partie, la plus développée, intitulée « Programme et rite de passage » trace une voie singulière, novatrice, où l'enquête nous dévoile des aspects insoupçonnés. Le dernier mouvement (Songe d'une nuit de sabbat) où, sous l'emprise de l'opium, le héros délire, est effectivement une clé, au même titre que l'« idée fixe ». Ainsi, dans cette perspective, Claude Abromont aborde-t-il des questions fondamentales — relatives à la forme berliozienne,  en particulier — en ouvrant des perspectives largement inexplorées. Dans le « Guide d'écoute »2  qui suit, nous sommes conviés à une analyse cursive où les soulignements sont opportuns. Les annexes, riches de 66 pages nous donnent le programme, une chronologie berliozienne et des extraits de ses écrits3, Chateaubriand, Goethe et Hugo couronnant le tout.

Nouvelle pierre, soigneusement taillée ajoutée au panthéon berliozien, cette étude, écrite dans une langue alerte, claire, réjouira le mélomane comme l'homme de culture. Jamais pédante tout en étant remarquablement documentée, elle emporte l'adhésion.

Eusebius
17 juin 2016

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1. Henri Barraud commente l'œuvre, introduite et analysée dans le numéro 22 de L'Avant Scène (juillet-août 1979) ; participaient aussi à la rédaction Serge Gut et Roger Delage. Par ailleurs, la même année, il publie chez Fayard un Hector Berlioz, qui demeure un ouvrage accessible en langue française. Pourquoi les passer sous silence dans la bibliographie, ainsi que le Faust de Berlioz, de Boschot, de 1910, qui permet de mesurer le chemin parcouru ? Par ailleurs, on aurait apprécié que soit signalé  La voix du romantisme, Berlioz, édité par Catherine Massip et Cécile Reynaud à l'occasion de l'exposition de la BNF, BNF-Fayard, 2003.

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2. Avec  Eugène de Montalembert, Claude Abromont a signé plusieurs guides, devenus références,  chez Fayard.

3. Un index, toujours précieux dans un ouvrage appelé à devenir une référence, aurait été bienvenu.


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Lundi 16 Décembre, 2019 22:10