Ziyara à Tatihou. Photographie © Patricia Segretinat.
Un vent du sud à décoiffer le chapiteau où Ziyara nous amène des airs gnawa de là-bas.
Avant qu'on ne remonte vers l'Italie du Nord et le Piémont d'où sont originaires les deux frangins Bottasso, Simone à l'accordéon et Nicolo au violon, à la trompette sur un morceau.
Le duo Bottasso à Tatihou. Photographie © Patricia Segretinat.
Un folk revival mâtiné de jazz et d'improvisation, ludique et joyeux. Présenté à chaque morceau par Simone dans un français aussi rapide que son italien natal. Des thèmes repris ou inspirés de la tradition, mais toujours réarrangés de façon très moderne, très créative.
Le duo avec Elena Ledda. Photographie © Patricia Segretinat.
Très heureux aussi de jouer avant Bella Ciao, la troupe menée par l'accordéoniste Riccardo Tessi. D'ailleurs le duo les invite par deux fois, d'abord la chanteuse sarde Elena Ledda, puis le percussionniste Gigi Biolcati. Avant de terminer sur une composition très jazz, dédiée à un ami perdu, et aussi à Thelonious Monk dans son titre Monkerrina.
Le duo avec Gigi Biolcati . Photographie © Patricia Segretinat.
La mer a presque fini de descendre, il faut passer un peu vite à l'autre moment. Une reprise cinquante ans après d'un spectacle qui avait remis à l'honneur en 1964 la chanson sociale et la musique populaire en Italie, avec parfois des affrontements entre fascistes et communistes à Spoleto dans le théâtre réservé à l'opéra, et où les « femmes de chambre » n'avaient pas le droit de chanter, comme le raconte Lucilla Galeazzi, l'une des trois voix féminines avec Ginevra Di Marco, et Elena Ledda.
Trois superbes voix, avec celle aussi d'Alessio Lega. Et du percussionniste Gigi Biolcati, qui s'accompagne juste avec des percussions corporelles sur un thème. Sans oublier le guitariste Andrea Salvadori.
La chanson universelle Bella Ciao, d'abord lente comme une complainte, puis rapide comme une espérance, donne le ton de ces chansons de travail, de vie, d'amour, de lutte, toujours bien arrangées.
Bella Ciao à Tatihou.
Photographie © Patricia Segretinat
Avec un regret quand même, à l'ère du numérique, que les textes ne soient pas surtitrés en français, comme on fait maintenant pour les opéras. Alors qu'ils le méritent tout autant, comme l'ont montré les scandales provoqués il y a cinquante ans.
Maintenant, la mer va bientôt revenir au galop pour envahir le chemin du retour. Il est temps d'y aller. Le vent souffle du sud, mais il est beaucoup moins chaleureux que les musiques que nous venons d'entendre. Allez savoir pourquoi.
Alain Lambert
20 août 2016
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Vendredi 30 Août, 2024