Frédéric Viale : « Les racines du ciel » vagues à lames

Frédéric Viale, Les racines du ciel : Frédéric Viale (accordéon), Zaza Desiderio (batterie), Nelson Veras (guitare), Natalino Neto (basse). Diapason 2016.

6 mai 2016, par Alain Lambert ——

Les vagues de la Méditerranée, du Cap-Vert ou de Copacabana peuvent être évoquées ici, au fil des saisons (Ballade Automnale, Printemps), mais aussi le ciel du titre ou la terre du père, simple berger (Lou Pastre) dont les enfants sont les premiers dans la famille, venue du Piémont, la terre d'origine (Ormea), à apprendre un instrument.

Vagues aussi des valses musettes des guinguettes de la Seine (Valse Nuisette, Indifférence) qui vous entraînent en tourbillons dansants. Élève de Lucien Galliano, le père, son premier répertoire a été celui des bals avant d'aborder les rivages du jazz et du new-musette de Galliano, le fils, ou du novo-tango de Piazzola (L'Être timbré). En écoutant Django, mais aussi Eddy (Le roi Louiss) pour trouver un son d'accordéon bien à l'ouïe et à lui. Dans la promenade automnale et piémontaise, on entend aussi un peu comme un écho de Marc Perrone, un autre grand maître.

Une section rythmique brésilienne impeccable et chaloupante, comme sur le disque précédent, La Belle Chose, Zaza Desiderio à la batterie, Nattalino Neto à la basse, et l'élégant Nelson Veras à la guitare prêt à tous les dialogues.

Dans Canto, dédié à Daniel Goyone, l'accordéon sifflote joyeusement et la guitare s'emballe. Au Printemps, l'accordina remplace l'accordéon, se faisant plus léger. Indifférence est jouée à cent à l'heure, après une ouverture en tambours et avant un pas de danse avec la basse.

Une belle équipe pour un joli cédé, à découvrir aussi en live le 8 mai au Sunset à Paris.

Alain Lambert
6 mai 2016