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Théâtre de Caen le 7 mai 2016, par Alain Lambert ——

Emanuel Gat Dance : « Sacre / Gold » la salsa du printemps !

Emanuel Gat DanceEmanuel Gat Dance. Photographie © D. R.

Installé en France depuis dix ans, le chorégraphe et danseur israélien nous a présenté hier deux créations, l'une qui marque ses débuts flamboyants, Sacre, de 2004, et l'autre plus récente, Gold, de 2013. La dernière pour trois  danseurs et deux danseuses, la première pour trois danseuses et deux danseurs. Une asymétrie qui marque les deux pièces.

L'une sur les Variations Goldberg de Bach (jouées par Glenn Gould), un espace diurne très ouvert, des danseurs en sous-vêtements, une trame musicale perturbée par le collage radiophonique de Glenn Gould, Quiet in The Land, lui-même intercalé parmi les variations pour piano dont le volume est variable.

L'autre sur Le sacre du printemps de Stravinsky (dans la version de Bernstein de 1972, presque jazzy parfois, dans les roulements de percussions ou la palpitation des contrebasses) joué tel qu'en lui-même avec ses propres ruptures, un espace diurne où seul le tapis de danse est éclairé en rouge, les danseurs en tenue de salsa, tous en noir.

Donc Gold, d'abord, où la voix a capela de Janis Joplin (Mercedes Benz) s'ajoute à celle de Gould, avant l'arrivée du piano, après les cloches et les chœurs, tout un bric-à-brac de sons un peu foutraque qui rejaillit sur le jeu des danseurs, inventif, excessif, parfois loufoque à la manière des démarches débiles des Monty Python, ou proche du bestiaire quand ça rampe, se noue, se dénoue ou tente de s'envoler. À la fois décousu et passionnant !

Puis Sacre en salsa endiablée, magnifique avec ces moments sur le tapis où les deux danseurs (dont Emanuel Gat) alternent les figures et les danseuses, dont la troisième se retrouve forcément à ondoyer seule, avant qu'un cavalier ne la reprenne en passant. L'élue serait donc à la fin, paradoxalement, la dernière à rester « sur le tapis » ? Une performance quasi acrobatique. Mais pas monotone puisque l'espace resserré s'agrandit avec le jeu  de l'attraction  et de la distraction des corps pour occuper toute la scène, dans la pénombre ambiante. Avant de revenir au tapis, ou de tourner autour, dans un va-et-vient très équilibré.

Quand on sait que trois d'entre eux et elles ont participé aux deux pièces, très complexes, on se demande comment ils peuvent mémoriser tant de déplacements et de figures !  Doublement époustouflant !

Encore au 104 à Paris fin mars.

Au théâtre de Caen, à venir, du théâtre dostoïevskien, des cantates de Noël, du Charlot orchestré par l'ORN et pour la fin de l'année, Casse-Noisette par les Ballets du Grand Théâtre de Genève les 29, 30 et 31 mai.

plume 14 Alain Lambert
7 mai 2016


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