On ne présente plus le concours international de chant de Mâcon dont la 22e édition s'ouvrait il y a une semaine. Rappelons simplement qu'une de ses spécificités réside dans la commande passée à un compositeur de notre temps d'une œuvre, qui sera interprétée par chacun des candidats en complément des morceaux choisis par ces derniers. Nicolas Bacri, qui participe par ailleurs au jury du concours, a écrit sur des poèmes de Verhaeren un ensemble de trois mélodies, introduites par un prélude, intitulé « Chants d'amour. Ces pièces s'inscrivent dans la grande tradition de la mélodie française et semblent promises à figurer au répertoire. Ainsi les demi-finales, qui avaient lieu ce 11 novembre, ont-elles permis d'écouter à loisir ce véritable cycle et d'en apprécier les qualités1. Pas moins de vingt candidats, sur les 45 des quarts de finale, nous ont donc fait écouter 2 des 3 mélodies, choisies par eux.
Nicolas Bacri. Photographie © Jean-Marc Warszawski.
Auparavant, le compositeur a explicité sa démarche en un propos concis mais passionnant, illustré d'œuvres vocales ayant jalonné son parcours, qui donnent envie d'en écouter davantage. Les 327 places de l'auditorium, auxquelles le public était invité ont toujours été occupées, malgré la durée de la session2, avec une particulière qualité d'attention.
17 voix de femmes, dans toute la richesse des tessitures et des timbres, pour 3 hommes, le déséquilibre est flagrant, qui va pénaliser ces derniers puisque l'exigence se situant à un très haut niveau, aucun d'entre eux ne franchira le cap de ces demi-finales, malgré de réelles qualités, particulièrement Florent Karrer, que l'on espère retrouver en d'autres circonstances. De ces passionnantes joutes vocales vont émerger une dizaine de candidates, remarquables par leur maîtrise du chant, mais aussi par leur style et leur présence. Par ordre alphabétique, seront retenues : Mayako Ito Tournadre, Alice Lestang, Lussine Levoni, Valentine Martinez, Marie-Pierre Roy et Catherine Trottmann. Auraient pu figurer sur cette liste la jeune Deborah Salazar, mozartienne accomplie, Cécile Houillon, qui a l'étoffe d'une grande, Emmanuelle Ifrah, admirable dans « Ode à la lune » de Rusalka de Dvořák, ou encore Myrto Bocolini, beau mezzo dont le « Cruda sorte » de L'Italienne à Alger a séduit le public.
Une des finalistes, Mayako Ito Tournadre, qui chantait Les mamelles de Tirésias, de Francis Poulenc © D. R.
Présentée par Frédéric Lodéon, la finale de ce dimanche 15, sur la Scène nationale, avec l'orchestre symphonique de Mâcon, dirigé par Eric Geneste, promet d'être passionnante !
Eusebius
12 novembre 2015
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