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6 octobre 2015, par Alain Lambert ——

Rencontres du jazz et de la musique contemporaine

Court Jean-Michel et Florin Ludovic (direction), Rencontres du jazz et de la musique contemporaine. Presses universitaires du Midi, Toulouse 2015 [184 p. ; ISBN 978-2-8107-0374-6 ; 20 €]

Réfléchir aux rencontres possibles des jazz et de la musique contemporaine, voilà ce que se propose ce recueil issu du colloque éponyme tenu à Toulouse en octobre 2013, en privilégiant plusieurs pistes. Avec des articles de Vincenzo Caporaletti, Alexandre Pierrepont, Pierre Sauvanet, Pierre Fargeton, Martin Guerpin,  Wataru Miyakawa,  Frédéric Maurin, Cécile Auzolle, Henri Fourès, Jean-Michel Court et Ludovic Florin.

D'abord les redéfinitions esthétiques des genres. Par exemple, le jazz n'est pas une musique traditionnelle au sens strict puisqu'il n'appartient ni à la tradition écrite, ni à la tradition orale. Il est selon Vincenzo Caporaletti une musique « audiotactile », ce qu'il analyse longuement dans son article. Ou selon Laurent Cugny, une musique « phonographique ».

Il faut aussi distinguer le jazz « du présent », le jazz « contemporain » et le jazz « d'avant-garde » selon Helbert Hellhund...

Quant à la musique savante dite contemporaine, souvent réduite aux seules années cinquante et au sérialisme, il convient de mener le même travail théorique, y compris par rapport aux œuvres des musiques citées plus haut, du moins les plus expérimentales.

Ensuite les analyses d'œuvres « trans-idiomatiques » pour reprendre l'expression d'Anthony Braxton, comme l'opéra Join ! (2013) de Franz Kolgmann, lui même trompettiste de jazz, et qui fonctionne comme un immense collage de toutes les musiques, y compris le jazz, la pop, la muzak, le spot, le jingle tout en les mixant, ce que montrent les nombreux exemples pris dans la partition.

Ou la pièce étonnante de guitare Unisono (2008) de Ofer Pelz, dégagée des contraintes d'écritures qui bloquaient le compositeur par une tentative  de s'inspirer de la spontanéité de l'improvisation du free jazz pendant sa composition, comme l'avaient fait en leur temps Stravinski ou André Hodeir.

Ou encore l'influence des concepts du jazzman George Russell sur les compositions  de Toru Takemitsu.

De manière plus large, Frederic Maurin, leader du Ping Machine, explique comment il s'inspire de la musique spectrale et de ses harmonies pour repousser les règles de  « l'art du big band jazz ».
Puis Cécile Auzolle montre en détail comment Philippe Boesmans en 1999 inscrit le trio jazz Aka Moon dans le 3e mouvement de son opéra Wintermarchen.

Avant que Henri Fourès tente d'en tirer les enseignements sur comment enseigner ces  musiques actuelles et leurs nouvelles approches de l'écriture et de l'improvisation.

Pour finir, trois témoignages, ceux de Joelle Léandre avec Douglas R Ewart et de Mike Mantler. Ils y témoignent de leurs parcours « trans-idiomatiques » et des difficultés dans ces rencontres.

Un ouvrage dense, riche d'analyses et de réflexions, sur des questions toujours très présentes dans les musiques d'aujourd'hui.

 Alain Lambert
6 octobre 2015
© musicologie.org

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