Marc Adam. Photographie © Opéra de Nice.
Son contrat avec l'établissement lyrique de la rue Saint-François-de-Paule arrive à échéance en octobre 2015. « Les discussions devraient commencer dans les prochaines semaines » nous confie Marc Adam, légèrement grippé. Face aux rumeurs, dont certaines à l'intérieur de l'opéra persistent à le donner partant, le directeur artistique reconnaît « qu'il n'y a pas de fumée sans feu » mais ne souhaite pas s'abaisser à ce niveau de préoccupations. « Des rumeurs de soutien proviennent aussi d'influents mélomanes » s'amuse-t-il. Il affiche bien au contraire sérénité et détermination pour mettre en avant son bilan. « Je prétends avoir réussi ma première saison artistiquement et de manière particulière à Nice ». « Une saison réussie », se plaît-il à insister, « sans Wagner, ni Verdi, ni Puccini, ni Mozart ». Marc Adam entend inscrire son action dans la durée en arguant du fait « qu'il est difficile d'évaluer des résultats seulement après une seconde saison ». Il mise pour ce faire sur le public niçois : « il existe à Nice un public de fidèles qui est un public de connaisseurs mais il y a aussi, potentiellement, un autre public qui pourrait venir à l'opéra à très court terme ». « Comme par exemple le public du Théâtre National de Nice ». En ce sens, « certains ingrédients forcent la curiosité » : et de citer avec fierté le franc succès de son « Peter Grimes » de Benjamin Britten qui « va rester dans les annales de la maison ». L'ancien directeur général de l'opéra de Rouen (1991-1998), du Théâtre de Lübeck (2000-2007) puis de l'opéra de Berne (2007- 2012) tire en outre de ses expériences passées, la nécessaire prise en compte d'un temps long pour mener à bien ses ambitions : « élargir et gagner de nouveaux publics » et « s'ancrer dans le local, le régional afin d'atteindre un public suprarégional et, pourquoi pas, national ? ». « C'est en train de fonctionner » admet Marc Adam qui exprime clairement son « désir de poursuivre son travail à Nice ». Une « ville qu'il aime ».Que nous réserve le directeur artistique pour les saisons à venir dont il regrette parfois le caractère tardif des présentations à la presse ? « Un habile mélange entre le connu et le moins connu, entre le grand répertoire et un répertoire moins donné ». C'est-à-dire ? Marc Adam lâche l'idée d'une production de La ville morte œuvre de 1920 signée du compositeur autrichien Erich Wolfgang Korngold et de Medea de Luigi Cherubini créée dans sa version italienne à la Scala de Milan en 1909. Malgré la baisse de 25 % du budget artistique de l'opéra, Marc Adam veut « conserver un niveau d'exigence dans le recrutement des artistes lyriques ». Il rentre d'ailleurs de Taipeh où il était invité à suivre des auditions. Un effort de bonne gouvernance doublement méritoire puisqu'il doit à la fois prendre en considération la gestion en régie municipale de l'opéra et une difficile période de restrictions financières. Un argument qui, nonobstant les rivalités de personnes inhérentes à toute structure hiérarchique, pèsera sans aucun doute en sa faveur dans les négociations à venir sur le renouvellement de ses fonctions à l'opéra de Nice.
Nice, le 13 février 2015
Jean-Luc Vannier
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