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Cy, du superbe folk acadien en ouverture de la Semaine acadienne à Saint-Aubin-sur-Mer

 

Cy à Saint-Aubin-sur-Mer. Photographie © Alain Lambert.

 

Saint-Aubin-sur-Mer, 9 août 2015, par Alain Lambert ——.

Les Acadiens ont débarqué au moins deux fois en Normandie, à Cherbourg, trois vaisseaux de déportés du « Grand Dérangement » en 1759. La seconde fois en 1944 sur Juno Beach avec les contingents canadiens. Et depuis dix ans maintenant, à Saint-Aubin et Courseulles, la semaine acadienne vient chaque mois d'août célébrer les cousins d'Acadie, à l'est du Québec, en chansons, histoires et charivari...

Ce dimanche, à Saint-Aubin, le groupe folk Cy (prononcer saill') ouvrait les festivités dans la salle Aubert, à l'acoustique de bonne qualité. Un peu de Crosby, Still, Nash and Young, dans les harmonies vocales et les guitares, un peu de Beau Dommage aussi, les grands frères québécois. Mais aussi leurs mots, leur accent bien particulier, leur musique, leur jeunesse et leur envie de jouer.

Cy, le prénom d'un bon vivant du début XXe, pas bien catholique dans un pays qui l'était trop. La légende dit qu'on lui fit subir un exorcisme dans l'église, et qu'après le rituel, il vomit un lézard vert, que les quatre gaillards revendiquent avec ce prénom.

Des guitares ciselées, entre Irlande et Amérique, qui tissent leurs arpèges et leurs fioritures improvisées pour bien mettre en valeur la voix du chanteur, Eric Dow, souvent embellie des trois autres, celles de Jacques Blinn, Jacques Boudreau et Guyaume Boulianne, comme dans Nu-pieds aux Concession, Ch'monne de roi, ou Brise-lames.

L'Acadie, un peuple sans pays puisque depuis l'arrivée des premiers colons écossais, il vit en territoire britannique. Un tiers de la population y est pourtant francophone, avec sa langue  comme  maison, un peu comme la tortue, pour reprendre l'image du chanteur. Leur existence et leur dignité donc.

Les mots de leurs chansons y reviennent souvent, à cette Acadie perdue et toujours présente en même temps. Avec des tournures proches des vieux parlers régionaux comme le normand en fait, où l'on utilise le « je » au pluriel (j'avons byin aimaé lus caunchouns, à Cy) et le passé simple fréquent à l'oral... mais  un accent différent, y compris de celui du Québec.

D'où des interludes entre les chansons où deux des musiciens prennent le temps de présenter et de conter leurs histoires pour nous permettre de mieux comprendre leur vieux français, mêlé de termes anglais et amérindiens. Et de nous recommander leur site Facebook (cymusique) où ils commentent par exemple leur départ vers Saint Aubin : « J'embarquons dans une plane. J'sons gone à Montréal. »

Un joli concert renouvelé mercredi 12 à 18h15 au Casino de Saint-Aubin, parmi bien d'autres concerts. Cy espère revenir l'été prochain pour une tournée élargie. Ils ont un cédé cinq titres très  réussi qu'on ne trouve qu'au Québec et en Acadie (CYAM 001). À écouter ici.

Et la dernière semaine du mois d'août, durant les 21e Traversées Tatihou en haut du Cotentin, riches du monde entier (Irlande, Italie, Suède, Pologne, Mali...), d'autres cousins d'Amérique, les Cajuns de Hell Raising Hayride au bal sur l'île le samedi 29. Et le dimanche 30, les Québécois de Vent du Nord joueront avec l'orchestre de Normandie sur l'île de Tatihou aussi. Prévoyez des chaussures amphibies.

 

 Alain Lambert
9 août 2015

 

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