L'Opéra de Dresden n'accepte pas le désordre causé par Pediga devant son bâtiment

Le Semperoper à Dresden. Photographie © Jean-Marc Warszawski.

Le Semperoper souffre des manifestations anti-Islam et xénophobes organisées chaque lundi devant son bâtiment par Pediga, dans une ville qui ne compte pratiquement pas d'émigrés (moins de 1%, comme quoi le racisme est un fantasme).

Quoique lundi dernier, 4 000 à 5 000 citoyens pacifistes on enfin pu investir la place de l'Opéra, parmi eux le personnel de la maison entonnant le finale de la 9^e symphonie de Beethoven, tandis que d'autres rassemblements se tenaient dans d'autres lieux de la ville avec le mot d'ordre « Herz statt Hetze », quelque chose comme « le cœur plutôt que le dénigrement ».

Il reste que le Semperoper a publié une lettre ouverte demandant au maire de la ville de prendre des mesures pour assurer la tranquillité citoyenne.

En effet, chaque lundi, jour de la manifestation des racistes, l'équipe internationale de l'Opéra doit se rendre au travail. Mal à l'aise, elle ne se sent pas non plus en sécurité sous les injures xénophobes, certains membres de l'équipe se sentant marginalisés. De plus, si la fréquentation touristique a sensiblement baissé, celle de l'Opéra pâtit également de la présence des manifestants belliqueux, au point que des spectateurs ayant payé leur billet n'assistent pas aux représentations, ils ne se déplacent plus à Dresden.

L'Opéra de Dresde a pris ses responsabilités en mettant en évidence des banderoles contre Pediga et un mur vidéo pour l'ouverture au monde et la tolérance. Il convient à la municipalité de prendre les siennes pour ne pas laisser les rues de la ville se remplir de slogans haineux.