19 octobre 2023 — Jean-Marc Warszawski

Magali Goimard et le piano de José David

José David, Piano Works, Magali Goimar (piano), Crépuscule marin, Impressions de vendée, Valse polifonic, Thème et variations sur « O Filli et fille », Étude et danse, Badinage, Évocation vespérale. Paris. D2C productions 2023 (ATL A038).

Enregistré à l’église Saint-Marcel, Paris.

Magali Goimard est une artiste du genre à n’avoir pas les deux pieds dans le même sabot. Après avoir été médaillée au Conservatoire de Poitiers, elle poursuit sa formation pianistique et chambriste à l’École normale de musique de Paris, se présente à une brassée de concours internationaux qui couronnent les diplômes académiques et mène sa carrière de soliste, chambriste, accompagnatrice, mais aussi d’auteure-compositrice et de chanteuse. Elle balaie trois siècles de musique, crée des compositeurs contemporains et brosse classique autant que variétés ou jazz. Elle aime la mise en scène, la musique dans le théâtre et inversement, aussi les musiques oubliées qu’on récupère dans la poussière des greniers.

C’est ainsi qu’elle est tombée sur les œuvres de José David, né aux Sables d’Olone en 1913, où elle a créé dès 2014 un festival annuel en sa mémoire. Pour le trentième anniversaire de la mort du compositeur sablo-parisien, survenue en 1993, Magali Goimard nous offre un florilège de ses œuvres pour piano.

Fils d’un ténor renommé, José David intégra à l’âge de vingt ans le Conservatoire national supérieur de Paris où il suivit les cours d’écriture, de composition et d’orgue. Il tint l’orgue à l’occasion de cérémonies concernant des proches, donna des cours, et commença à rendre publiques ses compositions. La mobilisation dans le second conflit mondial laissa ses activités en suspens. Après guerre, il fonda avec deux de ses collègues le groupe Eurythmie, qui se donnait le but de désintellectualiser la musique. Il fut professeur dans les écoles de musique de la ville de Paris et à partir de 1967, enseigna au Conservagtoire national supérieur de Paris.

Sa musique, au moins de piano, exhale les années 1930, l’après Debussy, avec l’influence du jazz, plutôt Gershwin, tant dans les harmonies et modulations, que le traitement thématique, elle a des allures de ballade, de spontanéité, d’improvisation, thèmes ou mélismes populaires inclus. C’est très agréable à l’écoute, d’une narrativité directe qui coule de source, mais sans banalités et d’une facture habile et recherchée.

José David, Valse polifonic, plage 3 (extrait).

Jean-Marc Warszawski
19 octobre 2023
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Mardi 12 Décembre, 2023 13:50