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Michel Rusquet, Trois siècles de musique instrumentale : un parcours découverte —— La musique instrumentale de Beethoven à Schubert.

La musique instrumentale d'Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (1776-1822)

Personnage aux multiples facette, magistrat, peintre, chanteur, pianiste, organiste, violoniste, harpiste, chef d’orchestre, compositeur, critique musical et écrivain, E.T.A. Hoffmann, qui vouait à Mozart une passion telle qu’il substitua au troisième de ses prénoms celui d’Amadeus, fut une personnalité phare du romantisme naissant.

C’est dans la critique musicale, où il s’illustra sous le nom de plume de Kreisler, et dans la littérature que ce perpétuel errant, cet éternel insatisfait donna en fait le meilleur de lui-même. « Il restera pour la postérité l’auteur de Contes fantastiques qui, ô dérision, devront leur célébrité « musicale » à être traduits en opéra comme Les Contes d’Hoffmann de Jacques Offenbach, et aussi à inspirer les Kreisleriana de Robert Schumann. C’est assez dire leur importance et la manière dont ils ont joué comme un déclic, ouvrant grandes les portes d’une pénétration dans l’irréel comme source de création, découverte par excellence du romantisme allemand. »1

Comme compositeur, Hoffmann a surtout jeté son dévolu sur l’art lyrique et la dernière de ses œuvres, Undine, créée avec grand succès à Berlin en 1816, conserve une certaine notoriété pour avoir, quelques années avant le Freischütz de Weber, fait entrer le fantastique à l’opéra. Il s’est également essayé à la musique instrumentale : cinq sonates pour piano, une symphonie, un trio avec piano, un quintette avec harpe, mais, là comme ailleurs, ses œuvres se révèlent le plus souvent dépourvues du génie inventif qui caractérise sa production littéraire. On comprend donc que sa musique soit largement tombée dans l’oubli, et on remarquera que l’intéressé lui-même fit preuve de lucidité, puisqu’il s’arrêta de composer après son opéra Undine, se résignant dans la douleur à enterrer son rêve de devenir un grand compositeur.

Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, Symphonie, en mi bémol, majeur (1806), IV. Finale, allegro molto, par le Concerto Bamberg sous la direction de Rolf Beck.


Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, Grand Trio avec piano, en mi majeur, I. Allegro moderato, par le Beethoven Trio Ravensburg.


Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, Sonate pour piano no 1, en la majeur, par Wolfgang Brunner.

 

plumeMichel Rusquet
8 février 2020

© musicologie.org

Notes

1. Massin Brigitte, Histoire de la Musique occidentale, Fayard, Paris 2003, p. 665.

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