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mercredi 31 août 2016

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Musique de chambre à Giverny : programme du 20 août 2016 après-midi

Ce programme a été joué samedi 20 août après-midi au Musée des impressionnismes de Giverny, sous le générique « Fratres ».

Francis Poulenc, Sonate, pour flûte et piano, opus 164. 1. Allegro malinconico, 2. Cantilena, 3. Presto giocoso. Composée en 1956-1957, dédicacée à la mémoire de Madame Sprague Coolidge, créée par Jean-Pierre Rampal et le compositeur au piano, le 18 juin 1957, dans le cadre du Festival de Strasbourg.

Yun Yang Lee (piano), Irina Stachinskaia (flûte).

Irina Stachinskaia et Yun Yang Lee. Photographie © Jean-Marc Warszawski.

Ce ne sont ni le père Poulenc ni les oncles qui ont ouvert les portes de leurs grands laboratoires chimiques au jeune Poulenc né un an avant le 20e siècle, c'est maman qui l'a posé sur le tabouret du piano à naissance + 5. Pas de souci pécuniaire, pas d'amours tumultueuses (sinon secrètes ou refoulées), peut être son égérie, la soprano Denise Duval (non quand même), morte l'an passé qui créa plusieurs de ses œuvres, pas de vague, pas d'écume : une vie qui ne donne pas grand-chose à croquer au biographe. Cet insouciant un peu laisser-aller, amoureux de poésie est bien le compositeur du célèbre Babar (l'éléphant). Il a pourtant composé des œuvres liturgiques et le tragique Dialogue des Carmélites. Il fut un pianiste demandé et un compositeur qui a marqué le siècle.

Cette œuvre est une commande, Jean-Pierre Rampal le raconte dans ses mémoires [allô, Jean-Pierre ? C'est Francis.] « Vous avez toujours désiré que j'écrive une sonate pour flûte et piano ? Je vais le faire, le meilleur est que les Américains vont me payer ! J'ai reçu une commande de la Fondation Coolidge… » 750 dollars, une belle somme à l'époque.

Impossible de résister à cette œuvre qui est comme une musique de film. C'est beau, distrayant, ensoleillé, ça se promène gaiement dans les rues, ça sautille en trilles, ça se confie sur les bancs, ça drague.

Arvo Pärt, Fratres, version pour violoncelle et piano, 1977-1989, créée à Hitzacker (Allemagne) le 30 juillet 1989 (cette version).

Yun Yang Lee (piano), Joris Van den Berg (violoncelle)

Joris Van den Berg et Yun Yang Lee. Photographie © Jean-Marc Warszawski.

Arvo Pärts, né en 1938, c'est donné une personnalité musicale particulière dès 1976 avec le style qu'il nomme tintinnabuli (cloches en latin).

La pièce originale de 1977 n'est pas instrumentée, au cours des années,  de nombreuses versions et variantes ont été composées, dont celle-ci.

Il y a dans cette pièce un sentiment d'inexorabilité, comme un objet inébranlable qui passe sur lequel on ne peut agir, ni gai, ni triste, étrange et envoûtant, un plain chant en voix parallèles au piano, orné et varié par le violoncelle. Conséquence de l'écriture modale, du minimalisme, de la répétition et d'un modèle mécanique de progression mis en œuvre par le compositeur. Cette version est en huit séquences répétées, séparées par un événement de percussions dans les versions orchestrales, ici par un accord très grave du piano, suivi d'une réponse en pizzicati du violoncelle et d'une conclusion à la basse du piano, formule énoncée deux fois avant chaque séquence, et qu'on entend dès les deux premières mesures de l'œuvre.

Chaque séquence est de deux fois 3 mesures asymétriques, 7, 9, 11 temps. La formule mélodique contenue dans la première mesure (piano), commence et se termine par les mêmes notes en valeurs longues (blanches),  elle s'allonge donc à chaque fois par ses valeurs courtes (noires) : 4, 6, 8 notes. Cela est répété par les trois mesures suivantes avec renversement du sens des intervalles de la mélodie, comme un reflet dans un miroir (les intervalles qui montaient descendent et inversement).

Chaque répétition de séquence est modulée d'une tierce descendante.

Carl Nielsen, 1er quatuor en sol mineur, opus 13. 1. Allegro energico, 2. Andante amoroso, 3. Scherzo, 4. Finale. Composé en 1888-1889, révisé en 1890.

Kaja Nowak (violon), Nikita Boriso-Glebsky (violon),  Xavier Jeannequin (alto), Cameron  Crozman (violoncelle).

Cameron Crozman, Xavier Jeannequin, Nikita Boriso-Glebsky, Kaja Nowak. Phoptographie © Jean-Marc Warszawski.

Carl Nielsen né en 1865, parmi 11 frères et sœurs, dans une famille très pauvre. Il joue du violon dès l'âge de 6 ans et participe à un ensemble de musique populaire. Âgé de 14 ans, il s'engage dans l'armée qui recrute un musicien. Il rencontre, dans un bar, un vieux pianiste qui lui fait découvrir non pas le blues, mais  le grand répertoire classique, fonde peu après son premier quatuor avec des musiciens de son régiment, et compose à son usage. En mai 1883, il obtient de rencontrer Niels Gade, directeur du Conservatoire, où il y est admis.

Le 1er septembre 1889, Nielsen est second violon à l'orchestre de la chapelle Royale. Il y tirera et poussera l'archet durant seize années avant de devenir une gloire nationale qui aura du mal à passer les frontières du Danemark.

Ce quatuor est une œuvre de jeunesse qui ne bénéficie pas de tout le métier et de toute la personnalité que Nielsen acquerra, mais on y entend l'habileté et l'aisance d'écriture, les influences de Brahms ou de Mendelssohn, des éléments populaires dans le scherzo, et la belle récapitulation du finale.

Thierry Pélicant, Borée, pour hautbois et quatuor à cordes (2016), création

Philibert Perrine (hautbois), Kaja Nowak (violon), Nikita Boriso-Glebsky (violon), Vladimir Percevic (alto), Anastasia Feruleva  (violoncelle).

Nikita Boriso-Glebsky, Kaja Nowak, Anastasia Feruleva, Vladimir Percevic, Philibert Perrine, Thierry Pélicant. Photographie © Jean-Marc Warszawski.

Thierry Pélicant n'est pas inconnu de « Musique de chambre à Giverny », sa Milonga y a triomphé en 2013, et ses arrangements y sont même devenus institutionnels. Comme dit l'adage local : « une année sans Pélicant c pas likant ».

Né le jour de sa naissance, Thierry Pélicant est entré en musique par l'orgue et s'est retrouvé à 18 ans, baguette en main, face à un orchestre (de musiciens). Il laisse tomber ses études de droit et se forme pendant une quinzaine d'années auprès de Jean-Claude Hartemann, directeur de la musique de l'Opéra-Comique. Il dirige aujourd'hui l'Orchestre philharmonique de l'Oise.

Compositeur, son catalogue comprend plus de 70 œuvres abordant tous les genres, avec une préférence pour la musique symphonique concertante.

Précédé et suivi d'une réputation épicurienne, il dit composer par nécessité libératrice et affectueusement pour les musiciens et le public, plutôt avec sincérité que par allégeance ou compromis esthétique, avec ses envies de musique et de partager son plaisir.

Jean-Marc Warszawski

Les concerts, programmes, photographies, extraits sonores

18 août ; 19 août ; 20 août après-midi ; 20 août au soir ; 21 août ; 24 août ; 25 août ; 26 août ; 27 août après-midi ; 27 août au soir ; 28 août ; article.

(Le démocrate Vernonnais) Musique de chambre : quel avenir pour le festival ?

Musique de chambre à Giverny.

 

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bouquetin

Vendredi 2 Septembre, 2016 1:39