musicologie.org —— 26e année,
Les héroïnes de Händel dans leur contexteFrédéric Léolla — La supposée médiocrité des livrets d’opéra est un des lieux communs les plus tenaces et les plus répandus parmi le public. Pourtant les compositeurs que nous admirons ont écrit leurs musiques sur ces livrets et pour répondre aux enjeux que ces livrets mettaient en place.
Ce lieu commun est encore plus coriace quand on parle de l’opéra de la première moitié du xviiie siècle, l’opéra de style napolitain caractérisé para l’alternance d’airs et de récitatifs, dont les livrets sont particulièrement décriés de nos jours. Mais, de par cette conception chaque œuvre risque d’être réduite à une simple succession d’airs plus ou moins jolis…
(CGT spectacle) Retour sur les événements à la philharmonie de paris
(RFI) Israël: quand la guerre à Gaza s'invite sur la scène de l'opéra https://is.gd/f0Rfgv
(La Provence) Le conservatoire d’Orange envisage de se doter d'un orchestre
Alfred Caron
Alain Lambert
Frédéric Léolla
Frédéric Norac
Michel Rusquet
Michaël Sebaoun
Jean-Luc Vannier
Jean-Marc Warszawski
Eine Kindermusik, die gar nicht so kindlich istJean-Marc Warszawski — Le pianofortiste Florent Albrecht, et les encyclopédistes de l’ensemble l’Encyclopédie qu’il dirige, ont donné, le 20 octobre dernier, Salle Gaveau, un concert intitulé Kindermusik, qu’on prononce, une fois la frontière passée : Musique pour les enfants. Le programme, consacré à Leopold Mozart père et à Wolfgang Amadeus Mozart fils, indique bien qu’il y a un enfant quelque part, ou peut-être le titre fait-il référence à la Symphonie des jouets qui ouvre le concert, œuvre de Leopold Mozart, musicien apprécié et professeur renommé, une symphonie nommée en allemand Kindersymphonie, Symphonie des enfants. Une musique de style classique (viennois) avec des reste du passé, qui ne casse pas des
L’Iphigénie en Tauride expressionniste de Wajdi Mouawad et Louis LangréeAlfred Caron — Commençons par ce qui fâche (ou à tout le moins, agace un peu) : ce prélude théâtral que le metteur en scène a cru bon d’intercaler entre l’ouverture et la première scène, où il transpose le mythe d’Iphigénie et l’histoire de la récupération par Oreste et Pylade de la statue volée de Diane dans un musée de la Crimée actuelle sous le joug russe. Passons ! Outre qu’il n’est que d’une pertinence limitée, ce prologue a l’inconvénient de briser l’unité de l’œuvre et l’on devine que si la cérémonie funèbre qui clôt le premier
« Épisodes de la vie d’un artiste » : La Damnation de Faust vue par Silvia CostaAlfred Caron — Berlioz lui-même ne voyait pas La Damnation de Faust comme un opéra et lui donna du reste le sous-titre de « légende dramatique », la destinant au concert. Le livret n’offre pas de continuité et les scènes qui le composent jouent d’ellipses pour faire avancer l’action. Silvia Costa l’a bien compris et sa mise en scène minimale s’ancre sur une approche dramaturgique où l’on croit percevoir une sorte de vision « autobiographique » du compositeur, en quelque sorte « les épisodes de la vie d’un artiste ». Son Faust est en effet un homme jeune, presque un adolescent, un créateur impuissant qu’elle présente d’entrée de jeu dans l’univers régressif d’une chambre en désordre dont le lit restera l’élément central de la scénographie. Elle fait de Marguerite, dans le tableau final,
Sexe et opéra (XIX. 14) : Z mrtvého domu (De la maison des morts) Frédéric Léolla — ans cette succession d’instantanés sur les prisonniers d’un bagne sibérien, l’allusion à la prostitution est accidentelle, l’opéra se déroulant dans une ambiance carcérale presque exclusivement masculine. Le seul personnage féminin est en effet une prostituée de basse étoffe qui n’a que quelques répliques. Répliques assez crues, par ailleurs. La prostitution n’est donc ici qu’une touche sordide de plus dans l’ambiance sordide de ce chef-d’œuvre.
Car ce n’est pas d’une « courtisane » qu’il s’agit, c’est une des rares fois où prostitution et luxe ne vont pas de pair dans le monde de l’opéra.
Nomination de Fréderic Morando à la direction générale de l'Orchestre de chambre de Paris
(L'Écho) La première pierre du nouveau conservatoire de musique et d’art dramatique de Lucé a été posée
La pianiste Maria Joao Pires (81 ans) annonce sa retraite définitive
En Palestine, Martial et Caroline réparent les instruments et ravivent l’espoir grâce à la musique
(20 minutes) Un syndicat émet des réserves sur un concert de l’Orchestre d’Israël à la Philharmonie de Paris
Der fliegende Holländer à l’Opéra de Monte-Carlo : Bryn Terfel et Asmik Grigorian en haut de la vague !Jean-Luc Vannier — « Dans Le Vaisseau fantôme, la seule chose que je me fusse proposé principalement était de ne pas sortir des traits les plus simples de l’action, de bannir tout détail superflu et toute intrigue empruntée à la vie vulgaire… » explique Richard Wagner dans ses Écrits sur la musique (Gallimard, 2013, p. 387). Il était donc logique, dans la perspective énoncée par le compositeur, d’attendre de cette version « mise en espace » et proposée pa
À s’y méprendre : Astrophil & Stella de Patrick Ayrton Alfred Caron — Notre époque est décidément bien étrange. Non contente de ressusciter tout un pan oublié de la musique ancienne, elle suscite de nouvelles créations dans le style de ces époques révolues. Non pas des faux comme l’Adagio d’Albinoni ou le Canon de Pachelbel, mais des œuvres nouvelles qui se réclament d’un style de composition ancien et en utilisent le langage au premier degré.
« Astrophil & Stella » de Patrick Ayrton en est un exemple extrême. À l’écoute — en aveugle — on se demanderait d’un bout à l’autre de qui est la musique de cette anthologie d’airs qui convoque les poètes les plus connus de l’ère élisabéthaine, John Lyly, Ben Jonson et bien sûr William Shakespeare, à quoi s’ajoute le plus rare Philip Sydney. Et ce d’autant plus que certains des textes ne sont pas sans nous renvoyer à des œuvres connues comme Didon et Enée (Witches'song) ou the
Le temps arrêté du festival Érard Jean-Marc Warszawski — Les 10, 11, 12 octobre dernier se tenait Salle Érard de Paris, le 4e festival du même nom que celui de la salle et même de celui des pianos. « Festival » est peut-être quelque peu exagérant pour ces trois jours et cinq concerts dans ce cadre intime, un peu retiré du temps où de nombreuses belles musiques ont été jouées, pour certaines créées. La cour ouvrant sur une rue du Mail vidée depuis quelques années, comme tout le quartier, des classes populaires et de ses activités industrieuses, dont celles du grand immeuble au coin de la rue du Louvre, celui de la Sirlo, qui fabriquait le journal Le Figaro, plus loin rue Réaumur, il y avait France-Soir et Le Parisien, un peu partout on s’affairait dans de nombreuses petites imprimeries, et que dire des patisseries de chez Stohrer, rue Monorgueil... bref, la cour a un effet apaisant, une fuite
Folksongs : tour du monde, Maîtrise de Toulouse, sous la direction de Mark Opstad, 21 chants populaires du monde entier. Anima Nostra 2024 (AN 0008).
Le fil Chostakovitch à la philJean-Marc Warszawski — Il est rare que nous arrivions en avance au concert, il est tout aussi rare que nous lisions les notes de concert, malgré le fait que nous en avons rédigé beaucoup. Mais il faut bien tuer le temps, pacifiquement s’entend. Nous découvrons, malgré la signature de Nicolas Derny, que ce sont les algorithmes de ce qu’on appelle « intelligence artificielle », qui rédigent ces notes. Des algorithmes qui ramassent ce qu’ils peuvent sur le Web, Wikipédia en tête, c’est-à-dire les poncifs de l’idéologie américaine, l’idéologie atlantiste, encore métastasée de guerre dite froide.Dans le préambule nous apprenons que Dimitri Chostakovitch a « tribulé » sous le joug de Joseph Staline, puis de Nikita Khrouchtchev et Leonid Brejnev. Mais la page 9 nous rapproche de la vérité historique où on évoque le « dégel » de la
Frédéric Léolla — Magda, courtisane de luxe, est soutenue par le riche Rambaldo. N’ayant jamais connu le vrai amour, elle tombe amoureuse du jeune Ruggero et décide de vivre avec lui. Lorsque Ruggero demande à ses parents leur consentement pour épouser Magda, celle-ci s’oppose en raison de la vie qu’elle a eue avant de le connaître et le quitte.
Oui, ici elle s'assume, notre courtisane, et du coup, elle ne fait plus d'histoires. Même pas un drame. Mais un bon prétexte pour mettre en exergue Paris et la France — n’oublions pas que le dernier acte a lieu sur la Côte-d’Azur — comme haut lieu du plaisir, ce qui, dans l’imaginaire du public masculin bourgeois de l’époque était peut-être tout bonnement synonyme de prostitution.
Ce qui est aussi curieux est l’évocation de l’ennui que les trois courtisanes présentes au premier acte ont toutes trois senti dans leurs jeunesses respectives, avant de devenir des « professionnelles ». Serait-il donc « l’ennui » le seul motif pour se prostituer ?
Herman Schmerman de W. Forsythe et See You de P. Lightfoot par les Ballets de Monte-Carlo : Dance first, then music ?Jean-Luc Vannier — Pour lancer leur nouvelle saison chorégraphique, saison d’autant plus signalée qu’elle vise à célébrer en 2025 les quarante ans de leur création, les Ballets de Monte-Carlo ont invité, jeudi 23 octobre salle Garnier, William Forsythe et Paul Lightfoot. En 2014, William Forsythe nous avait
Six cédés jazzy pour ralentir la tombée des feuilles. Morpho Paradiso d’Olivier Louvel, Echoes of Answer du To Be Or Not 4tet, Live in Armenia de Thibaud Mennillo, La cloche qui résonne de Vincent Martial, Inspirations de Jean Baptiste Hardy et Il vento de Wassim Soubra
Tatiana Probst, Vox Atramentum ou l'encre de la voix, Tatiana Probst (soprano), Jeff Cohen (piano), Guillaume Vincent (piano), Alexandre Pascal (violon), Iris Scialom (violon), Violaine Despeyroux (alto), Laure-Hélène Michel (violoncelle), Hélène Diot (clavecin), Clara Fellmann (viole de gambe), Vassilena Serafimova (vibraphone), Continuo Musique 2025 (CC777.758).
Maurice Ravel, Piano Works, Philippe Guilhon-Herbert (piano), Pavane pour une infante défunte, Ondine, Sonatine, Le tombeau de Couperin (extraits), Valses nobles et sentimentales, Ma mère l’Oye (extraits), Prélude en la mineur. Indésens-Calioppe 2025 (IC 092).
Pepita Jiménez d'Albeniz mérite mieuxFrédéric Léolla — S'il est vrai qu'Isaac Albéniz est reconnu comme grand compositeur pour le piano (en ce sens Messiaen même le plaçait parmi les pères de la musique contemporaine), sa production opératique peine à s'imposer au répertoire malgré toutes ses vertus, à commencer par une écriture personnelle, assimilant l'influence wagnérienne, mais aussi vériste (Mascagni et Puccini) et française (Massenet et Bizet) et les conjuguant parfois avec un nationalisme espagnol moins basé sur les citations réelles que sur les tournures propres au folklore ibérique et particulièrement au folklore andalou.-
Quatre cédés de musiques du monde Alain Lambert — Quatre cédés de musiques du monde pour changer de saiso : Voisinages de Vent du Nord, La noche de Radio Tarifa, Les bandits manchots du duo cotentinais Lemonnier-Leprest et Tradition de Gabriel Yacoub.
Voisinages (Compagnie du Nord 2025 à paraître en cédé en France le 31 octobre — déjà disponible en digital) est le 13e album du Vent du Nord, les Québécois vus cet été au festival de Tatihou [voir notre chronique]. Sans leurs instruments, mais avec un quatuor à cordes de Cherbourg et un pianiste de chez eux, on sentait que leurs instruments leur titillaient
Résonances arméniennes : Le voyage de Komitas (et d’Artavazd Sagsyan)Alfred Caron — Vu par Artavazd Sargsyan, qui l’a imaginé, écrit et mis en scène, ce « Voyage de Komitas », est un portrait en creux, impressionniste en quelque sorte, du père de la musique arménienne. Plus que sa propre musique, on y entend les échos de la traversée de son temps. On y rencontre avec lui Saint-Saëns, , Rameau, Koechlin, Debussy, Ravel, Fauré, Poulenc et même les sœurs Boulanger, essentiellement la musique française des années parisiennes du musicien. Au-delà, bien sûr, figurent les compositeurs arméniens que son œuvre a influencés, le célèbre
Komitas : père de la musique moderne arménienne Artavazd Sargsyan — Komitas occupe une place singulière dans le paysage musical mondial. Il n’appartient à aucune école au sens strict : il a, en quelque sorte, créé la sienne.
Son parcours prend une dimension encore plus saisissante quand on se penche sur son enfance. Né en Turquie, à Kütahya, il perdit sa mère alors qu’il n’avait pas encore un an, puis son père à l’âge de onze ans. Recueilli
Wald Elijah, Bob Dylan Électrique : Newport 1965, du folk au rock : histoire d'un coup d'État (traduction d'Émilien Bernard). Rivage Rouge, Paris 2025 [544 pages ; ISBN 978-2-7436-3940-2 ; 11 €].
| L | M | M | J | V | S | D |
|---|---|---|---|---|---|---|
| 01 | 02 | |||||
| 03 | 04 | 05 | 06 | 07 | 08 | 09 |
| 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 |
| 17 | 18 | 19 | 20 | 21 | 22 | 23 |
| 24 | 25 | 26 | 27 | 28 | 29 | 30 |
Wasselin Christian, Erik Satie, « Folio biographies », Gallimard, Paris 2025 [352 p. ; ISBN 978-2-07-299389-3 ; 10,50 €].
Rochard Jean et Tenne Pierre, Le jazz en 101 citations. Éditions i, Paris 2025 [84 p. ; ISBN 978-2-37650-185-5 ; 8,50 €].
MÜLLER RETO, Rossini : profilo Biografico-cronologico, Fondazione Rossini, Pesaro, 2025 [52 p ; ISBN 973-12-80640-55-0 ]
Biographies de musiciens
Encyclopédie musicale
Analyses musicales
Cours d'harmonie et d'écriture
Articles et documents
Bibliohèque
Nouveaux livres
Nouveaux disques
Musicologie.org, 56 rue de la Fédération, 93100 Montreuil.
☎ 06 06 61 73 41
ISSN 2269-9910