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Michel Rusquet, Trois siècles de musique instrumentale : un parcours découverte.

II. Le xviie siècle baroque.

La musique instrumentale de Marco Uccellini (v.1603-1680)

On ne le connaît guère qu'à travers quelques rares pièces, dont l'entraînante et festive Aria sopra la Bergamesca, et pourtant lui aussi fut « l'un des grands artisans de l'essor du violon solo au xviie siècle. Ce prêtre virtuose, maître de chapelle à Modène puis Parme (chez les Farnese), fut aussi homme de théâtre, mais aucune partition vocale de lui n'est conservée. Par contre, pas moins de sept recueils de pièces instrumentales (sonate, sinfonie, arias con variazioni et toccatas) sont parvenus jusqu'à nous, qui font toutes la part belle au violon. »1

Œuvres instrumentales

Echelonnées sur une trentaine d'années (de 1639 à 1669), ces œuvres, près de 300 au total, s'adressent à des effectifs variés, depuis les pièces pour violon solo et basse continue, dont les Sonates de l'opus 5 (1649), jusqu'aux pièces à 6 voix.

« Uccellini fut à la fois un délicieux mélodiste et un fin contrapuntiste. Dans ses sonates s'opposent de brèves sections aux caractères contrastés, où fourmillent les idées mélodiques et les subtilités harmoniques au sein d'un langage entre modalité et tonalité, sorte de territoire de tous les possibles. »2  Et, d'une façon générale, sa production instrumentale regorge de trouvailles et d'idées séduisantes, y compris dans le traitement harmonique : « oppositions subites de modes, dissonances sidérantes, fausses relations omniprésentes… Bref, une musique variée, en perpétuel renouvellement, qui jamais n'ennuie. D'autant que la virtuosité instrumentale est toujours de mise : les ornements, passaggi véloces et autres diminutions tourbillonnantes […] confèrent un agrément supplémentaire à ces pièces. »3

Pour ceux qui persisteraient dans l'incrédulité, nous ajouterons le commentaire suivant : « Que ne joue-t-on plus souvent la musique d'Uccellini ! Ce chant rayonnant, cet hymne au soleil, cette douceur lumineuse, réconforte, emplit le cœur de joies simples et sincères. »4

Marco Uccellini, Trois sonates opus 4, 1. « La Hortensia virtuosa », 2. «  La Luciminia contenta », 3. « La Laura rilucente, par Lucy van Dael, Bob van Asperen, Toyohiko Satoh, Jaap ter Linden.
Marco Uccellini, Sonata opus 4 no 18, pour 2 violons et basse continue, par Il Giardino Armonico.
Marco Uccellini, Sonata seconda a violino solo, par la Musica Glorifica (Jin Kim, violon).

Notes

1. JEAN-LUC MACIA, Diapason (389), janvier 1993.

2. DENIS MORRIER, Diapason (460), 1999.  

3. DENIS MORRIER, Diapason (407), septembre 1994.

4. ANDRE GUY, Répertoire (136), juin 2000.

Michel Rusquet, 2012
© musicologie.org


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