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Jean-Marc Warszawski, 26 février 2010.

Musiques électroniques : des avant-gardes aux dance floors.

Kosmicki Guillaume, Musiques électroniques : Des avant-gardes aux dance floors.« Formes », Le mot et le reste, Marseille 2009 [406 p. ; ISBN 978-2-915378-83-2 ; 23 €].

Ce livre est une de ces bonnes surprises, qui, de loin en loin, nous tombent dans les mains, pour y rester fermement amarrées au fil des pages.

Cette étude, à l'heure des petites spécialités positives étriquées, peut sembler être de la démesure, dans l'ambition d'un auteur solitaire, qui a pourtant atteint son but.

Le sujet est immense, puisque l'électronique c'est l'amplification, la duplication mécanique par l'enregistrement, le retraitement et la modification des sons, elle permet de créer des instruments réels et virtuels, aux timbres nouveaux, mais encore, les ordinateurs sont aussi des outils utiles à la pensée musicale, ce qu'on appelle la musique assistée par ordinateur. Les ordinateurs familiaux d'aujourd'hui peuvent être des studios de production sonore extrêmement complets et performants.

Les compositeurs des musiques dites savantes utilisent abondamment l'électronique, mais depuis longtemps déjà, ce sont les ingénieurs du son, qui, par le disque, donnent un « son » au répertoire plus ancien. On sait aussi comment Glenn Gould montait ses enregistrements à partir de nombreuses prises, parfois de quelques mesures. C'est aussi les Ondes Martenot, ou la thérémine (théréminovox ou « antenne chantante  », de Lev Thérémine)

L'électronique c'est le Rock, le son saturé, le larsen de Jimi Hendrix, le son du piano Rhodes Fender et de l'orgue Hammond, le mini Moog (ah ! Emerson Lake & Palmer !), le mélotron (un court temps chez Michel Polnareff), mais c'est aussi en plein, le disco, la techno, le rap, hip-hop, tout l'art des D'js, et une incroyable multitude des styles et variantes.

Guillaume Kosmicki fait preuve d'un bel esprit encyclopédique, qui n'a rien à voir avec le ramassage wikipédien. Tout le livre est traversé par l'engagement des idées personnelles, qui rendent ce livre attachant, même si nous ne partageons pas nombre d'entre elles. Il sait aller chercher les informations utiles à son projet, mais aussi les problématiques.

Ainsi, part-il de l'idée de la préoccupation des musiciens pour le son, le timbre, bien avant qu'ils aient pu penser à quelque chose comme les moyens de l'électronique. Il perçoit les premiers signes de cette préoccupation chez Beethoven, on peut le contester. Mais il est vrai que les choix instrumentaux de Beethoven sont singulièrement et difficilement interchangeables. Désintérêt ou condition d'emploi des compositeurs ?

Peut-être encore n'est-on pas ici au meilleur des sources pour ce qui concerne Joseph Sauveur (le premier acousticien moderne), ou encore dans la vision d'un XVIIIe siècle musical vissé comme un seul homme derrière les conceptions harmoniques de Jean-Philippe Rameau, où il faudrait faire une bonne part aux critiques et au bon sens de Jean-Jacques Rousseau.

Guillaume Kosmicki écrit bien, et réalise le tour de force de présenter clairement et très pédagogiquement cette jungle, en une succession judicieuse, de courts paraphes bien cernés.

Jean-Marc Warszawski
26 février 2010


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