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Auditorium du Conservatoire de Caen, 15 octobre 2013, par Alain Lambert ——

« Ellery Eskelin New York Trio » à l'Auditorium du Conservatoire de Caen

New York Trio

Ellery Eskelin New York Trio, un brin présomptueux pour un musicien qui a grandi à  Baltimore, et accompagné d'un batteur reconnu de Détroit ?

Non, pas du tout. New York, il y vit depuis trente ans, y jouant avec les musiciens du cru, ou ceux qui viennent s'y installer, comme le batteur Gerald Cleaver depuis dix ans, ou Gary Versace, l'organiste, depuis cinq ans...  Un melting potes du jazz en quelque sorte. New York trio donc !

Sur la scène de l'auditorium du conservatoire, un vieil orgue Hammond B3 du siècle passé, tout en bois, imposant, avec son siège pédalier, son vieil ampli « Leslie » tournant lentement, presque ronronnant. Plus loin, une batterie sur un tapis quasi invisible. Pas de micro apparent, des retours et tours de hauts parleurs  discrets. Un décor lumineux bleu pâle, propice à l'attente. On se croirait presque en club, malgré la dimension de l'auditorium.

Les musiciens arrivent et s'installent, sauf le saxophoniste ténor, long comme son instrument,  et qui cherche le meilleur endroit pour déposer un sac dont on ne saura jamais ce qu'il contient.

L'orgue balbutie, la batterie suit a minima. Le processus en cours va se construire sur presque une heure, ajoutant phrases, rythmes, accords à une structure en patchwork. Des thèmes du saxophoniste, des airs plus connus, ou des improvisations libres, promptement soutenues et relayées par ses deux complices, chuintements d'orgue, roulements brefs et éclats de cymbales. Un travail de reconstruction plus que de déconstruction du jazz, dans cette longue suite ouverte où vont s'inclurent deux longs morceaux classiques, des standards de Cole Porter et de Lionel Hampton. Où le sax sonne clair et profond, comme celui des grands anciens.

Ellery Eskelin

Peut être Ellery Eskelin l'explique-t-il dans son newyorkais nonchalant, mais il nous manque un interprète (le seul défaut de cette salle au confort et à l'acoustique remarquables, où tous les sons sonnent justes dans leur matière et leur ampleur).

On comprend que le morceau suivant sera de Thelonious Monk, We See. L'orgue et la batterie, très funkys, après avoir pulsé le sax dans ses derniers retranchements, occupent l'espace dans un duo débridé et dialogué. Puis, après un solo du batteur un peu redondant, le ténor, sans veste mais toujours en chapeau, revient pour la reprise du thème, unique et sobre.

Celui du rappel, My Ideal (?),sera lui aussi reconstruit note par note, un peu sur le principe de la première partie, avant de s'évanouir  lentement, comme une ultime mélodie.

Un beau concert entre modernité et classicisme en équilibre constant.

Du jazz newyorkais, encore, en avril et en mai prochain,  dans ce même auditorium, après un concert jazz « du » conservatoire de Caen autour de thèmes puisés dans la musique classique, en février. Sans oublier le guitariste Roland Dyens début décembre.

Plus d'infos sur le site de la saison de l'Orchestre de Caen, qui jouera, lui, le 12 novembre prochain.

plume Alain Lambert
16 octobre 2013
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Le site de l'Orchestre de Caen


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