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Sauveur Joseph
1653 - 1716

Né le 24 mars 1653 à la Flèche ; mort le 9 juillet 1716.

On connaît sa biographie par l'Éloge que fit de lui Bernard le Bovier de Fontenelle (1657-1757), à l'Académie des royale sciences en 1716.

Joseph Sauveur est né de Renée des Hayes et de Louis Sauveur, notaire.

Muet jusqu'à l'âge de sept ans, il entre au célèbre collège des Jésuites de la Flèche, où il est dans un premier temps un élève moyen, avant de se passionner pour les sciences.

Destiné à la prêtrise par sa famille, l'un de ses oncles le pensionne pour lui permettre de suivre des études de philosophie et de théologie à Paris. Mais il préfère suivre des cours de médecine, d'anatomie et de botanique.

Grâce à un lecteur du dauphin, M. de Cordemoi, il est présenté à l'évêque de Condom, futur évêque de Meaux, qui lui déconseille de continuer la médecine, au profit des mathématiques. D'autre part, son oncle décide ne ne plus lui verser la pension. Sauveur se tourne alors vers les mathématiques qu'il peut enseigner pour subvenir à ses besoins.

Selon de Fontenelle, il devient alors le « Géomètre » à la mode, et obtient des élèves de la haute aristocratie.

Il pense concourir pur la chaire de Ramus au collège royal, laissée vacante, il y renonce en raison du discours qu'il faut prononcer, mais il gagne encore en notoriété en calculant des formules pour les jeux de hasard, à la mode dans la bonne société (Bassette, Quinquenove, Hocca, Lans-quenet).

En 1680, il est professeur de mathématique des pages de la dauphine, et donne des cours d'anatomie à la cour à Fontainebleau.

Eb 1681, il collabore avec Mariote, sur les questions d'hydraulique à Chantilly (des tables pour les dépenses des jets d'eau), et fait partie des conseillers scientifiques du prince de Condé. Il travaille à un traité des fortifications.

En 1686, il a une chaire de mathématiques au collège royal (collège de France). Il n'écrit pas ses cours, mais ils sont pris en note et imprimés.

En 1691, il est au siège de Mons, visite les fortifications des Flandres. Ses travaux lui valent l'amitié de Vauban, qui aurait recommandé Sauveur pour le remplacer à son grade de maréchal.

Joseph Sauveur est membre de l'Académie royale des sciences en 1696.

Il a le titre de lecteur et professeur de mathématiques du roi (1692).

Il a été marié deux fois. Les deux fils issus du premier mariage sont ingénieurs aux armées. De son second mariage, un fils sera abbé et conseiller au parlement de Paris, amateur de calcul. De sa fille, De Fontenelle ne dit rien.

On le reconnaît Joseph Sauveur, comme le fondateur de l'acoustique en tant que science particulière et phénomène vibratoire. Avec ses élèves, il détermine le nombre exact des vibrations sonores en comparant les différences de battements émis par les tuyaux d'orgue.


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Écrits relatifs à la musique

Application des sons harmoniques à la composition des jeux d'orgues. Tiré des Mémoires de 1702 de l'Académie royale des sciences. Par Mr. Sauveur.

Principes d'acoustique et de musique, ou système général des intervalles des sons, et de son application à tous les systèmes et à tous les instrumens de musique. Inséré dans les mémoires de 1701 de l'Académie Royale des Sciences. Par Mr. Sauveur.

Autres écrits

Explication des échelles pour les calculs de marine, pour servir d'introduction aux cartes marines gravées par ordre du Roy, par M. Sauveur... L. Sevestre, Paris 1692

Géométrie élémentaire et pratique de feu M. Sauveur de l'Académie Royale des Sciences. Revue, corrigée et augmentée de plusieurs suppléments, notes et observations par M. Le Blond, Maître de Mathématiques des Enfants de France, des Pages des la grande Écurie du Roi etc., Rollin, Paris 1753

Bibliographie

Sur le contenu de l'œuvre

Ainsi le son qui monte, passe par les intervalles d'une première, d'une seconde, d'une troisième etc. Lorsqu'il fait 2, 4, 8, 16 etc. vibrations contre le premier, et ce son passe par des semblables octaves en descendant lorsqu'il ne fait que 1/2, 1/4, 1/6... des vibrations du premier son. (Système général, 1701)

Il divise l'octave en 43 parties égales qu'il nomme mérides, puis chaque méride en 7 eptamérides. C'est à dire que l'octave est divisée en 301 parties. Il peut dès lors exprimer tous les intervalles de tous les systèmes en mérides et eptamérides. Il fixe un son de référence de 100 vibrations par seconde, contre les variations constantes du ton (ton de l'Opéra, de la Chapelle Royales etc.)

Je pris en 1696 le parti de trouver une mesure commune à tous les intervalles, capables de les mesurer dans leurs différences les moins sensibles, de donner des noms et des caractères à tous ces sons, qui fussent tels qu'on pût prendre ceux qui seraient nécessaires à la musique ordinaire et qui renfermassent d'une manière simple et aisée toutes les propriétés qui regardent cet art, sans néanmoins avoir dessein d'exclure les notes auxquelles les musiciens sont accoutumés depuis si longtemps. (Système général, p. 300)

Application des sons harmoniquesà la composition des jeux d'orgues (1702)

De tout ce que nous avons dit des orgues, nous en pouvons tirer les conséquences suivantes.1- La composition des jeux d'orgues est harmonique, comme il parait for les nombres que nous avons mis dans la table des jeux d'orgue. 2- Le mélange des jeux est harmonique, et si l'on s'en écarte, c'est une espèce de dissonance dans les sons harmoniques, qui a du rapport avec les dissonances qu'on emploie dans la musique.3- L'orgue ne fait qu'imiter par le mêlange de ses jeux, l'harmonique que la nature observe dans les corps sonores, qu'on appelle harmonieux, car on y distingue les sons harmoniques 1, 2, 3, 4, 5, 6 comme dans les cloches et la nuit dans les longues cordes du clavecin. Cette harmonie paraît surtout dans les cornets. 4- L'orgue sert à nous faire distinguer le son le plus grave et le son le plus aigu, l'étendue de tous les sons et enfin ceux que l'on distingue le plus nettement. Jusqu'à l'intervalle diatonique, 85e ou 4096e son harmonique.

 

Système général (1701)

Préface

Personne n'a fait jusqu'ici, de la musique une science supérieure, qui détachée, lui convienne particulièrement. J'ai donc cru qu'il y avait une science supérieure à la musique, que j'ai appelé acoustique, qui a pour objet la son en général, au lieu que la musique a pour objet le son en tant qu'il est agréable à l'ouïe.

Un son de référence

Les musiciens prennent pour son fondamental le C sol, ut, ton de la chapelle et de l'Opéra. Milieu du clavecin. [Ce son n'est pas assez déterminé]. Nous prenons pour son fondamental le son fixe, qui fait cent vibrations dans une seconde de temps dont j'ai déjà parlé ci-dessus

Mérides et eptamérides

C'est avec ces parties que nous exprimerons son seulement les intervalles ordinaires de musique, mais encore tous les intervalles qu'on peut imaginer dans l'acoustique. T, Ton majeur, 7 mérides et 2 eptamérides. 7'' ; t, Ton mineur, 7 mérides moins 3 eptamérides. 7'''. S, Semi-ton majeur, 4 mérides.

 

Jean-Marc Warszawski
Novembre 1995
révision 30 juillet 2008
Remise en page et liens 18 juillet 2011
Refonte du miroir de page 19 novembre 2016


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Jeudi 12 Octobre, 2023