Propos de Gustave Doret, suivis de la Chanson du petit chevrier (composée pour la fête des vignerons de 1927).
Né à Aigle, 20 septembre 1866, mort à Lausanne, 19 avril 1943).
Issu d'une famille protestante du Dauphiné exilée en Suisse après la révocation de l'Édit de Nantes, le grand-père de Gustave Doret, installé dans le canton de Vaud, amasse une grosse fortune comme banquier à Turin, puis revient à Aigle, où son fils Paul gère leurs biens et leurs vignes. Sa mère Marie Girard est originaire d'Yvorne un village voisin. Ils ont trois filles et Gustave.
En 1884, il s'inscrit en médecine à l'université de Lausanne, en 1887, il part étudier le violon avec Joachim à Berlin, puis à Paris avec Théodore Dubois et Jules Massenet pour la composition. Mais aussi avec Martin Pierre Marsick pour le violon.
De 1893 à 1895, il est second chef d'orchestre aux Concerts d'Harcourt (la Salle d'Harcourt se trouvait au 40 rue Rochechouart à Paris), puis succède à Gabriel-Marie comme chef à la Société nationale des concerts.
Le 22 décembre 1894, il crée l'Après-midi d'un faune de son ami Claude Debussy.
En Suisse, il dirige à Genève, en 1896, les concerts symphoniques de l'Exposition nationale.
En 1904, il dirige l'orchestre de l'Opéra-Comique, création de son opéra Les armaillis.
Il devient directeur musical de l'Opéra-Comique en 1907. Il est aussi chef d'orchestre du Théâtre Antoine.
Avec René Morax, il écrit plusieurs ouvrages pour le Théâtre du Jorat, ouvert à Mézières dans le canton de Vaud avec son Henriette en 1908. Cette œuvre a un grand succès en Suisse, en France et en Belgique.
De 1910 à 1914, il est correspondant musical à Paris du Berliner Tagblatt. En 1912, il dirige le London Symphonie Orchestra (notamment avec Paderewski au piano), l'année suivante il est à Rome (il dirigera à Rome en 1920 et 1940).
De 1914 à 1929, il donne des cours au Conservatoire de Genève.
Il est nommé professeur au Conservatoire de Paris en 1921.
En 1926, La tisseuse d'orties est créée à l'Opéra-Comique de Paris. La même année, la croix d'Officier de la Légion d'honneur lui est remise, dix ans plus tard il sera hissé au grade de Chevalier.
En 1936, Gustave Doret est membre de l'Institut et correspondant de l'Académie des Beaux-Arts.
Il écrit également dans des journaux de Lausanne et de Genève.
René Morax, Jean Morax et assis, Gustave Doret, en 1913.
Catalogue sommaire des œuvres
1891, Voix de la Patrie, cantate exécutée à l'occasion des Fêtes universitaires de 1891, à Lausanne, pour chœur d'hommes et orchestre.
1892, En prison, opéra-comique en un acte.
1893, Les sept paroles du Christ, oratorio, pour solistes, chœur, orchestre, créé à Vevey en 1895.
1897, Tristesse, mélodie, sur un poème de Daniel Baud-Bovy
1897, Sonnets païens, mélodie sur des poèmse d'Armand Silvestre, dédicacée à Sibyl Sanderson [4. Comme un grand lac].
1897, Hymne, sur un poème de Daniel Baud-Bovy, dédicacé à M. Plumhof.
1898, Recueillement, mélodie sur un poème de Charles Baudelaire, dédicacée à Paul Daraux.
1899, Hymne à la beauté.
1901, Maedeli, opéra en 2 actes sur un livret de Henri Cain et Daniel Baud-Bovy.
1901 (révision 1913), Les armaillis, drame alpestre en 2 tableaux, sur un livret de Henri Cain et Daniel Baud-Bovy.
1902 (révision 1920), Le nain du Hasli, légende féérique en 3 actes sur un livret de Henri Cain et Daniel. Baud-Bovy.
1902, Le Peuple vaudois.
1903, Nérine (La Fée d'Aï), sur un livret de Henri Gain et Daniel Baud-Bovy (1903)
s.d. (avant 1905) Cycle de trois recueils de mélodies, sur des poèmes de Baud-Bovy, Le Livre des mères, Jardin d'enfants, Airs et chansons couleur du temps.
1905, La fête des vignerons 1905, pour 2 voix de femmes, une voix d'homme, choeur et orchestre, harmonies et fanfares (1800 exécutants), poèmes de René Morax.
1905, Chansons d'Henri Warnery, pour voix et piano [1. Dans le bois qui chante, chante ; 2. Eh gai, joli mai ! ; 3. Holà, l'ami ; 4. J'ai dit a Lison ; 5. Jean, p'tit Jean ; 6. Dans la brume qui se lève ; 7. Impression d'automne ; 8. Saisons du coeur ; 9. Ell's étaient trois donzell's ; 10. Les p'tits fill's qui dans'nt en rond].
1905, Air pour violon (ou violoncelle) et orchestre à cordes.
1907, Ailleurs et jadis, chanson.
1908, Henriette, Opéra en 4 actes sur un livret de René Morax.
1908, Lied, sur un poème de Pierre Quillard.
1910, Aliénor, légende en 5 actes, sur un livret de René Moirax.
1912, La nuit des quatre temps, lpéra (légende) en 4 actes sur un livret de de René Morax.
1913, Loÿs, drame myrique en 3 actes, sur un livret de Pierre Quillard.
1913, La fille reine, chant populaire harmonisé.
1913, Chansons de la vieille Suisse (2e série).
1914, Tell, drame musicale sur un livret de René Morax.
1921, La cloche, pour choeur de femmes a cappella.
1921, 6 chansons populaires, pour choeur de femmes.
1922, Chante, Jeunesse ! Recueil publié par le Département de l'Instruction du Canton de Vaud : Chansons avec accompagnement de piano.
1923, Davel, drame musical en 5 actes sur un livret de René Morax.
1923, L'absente, pour choeur d'hommes a cappella.
1923, Chanson d'amour : Rossignolet du bois, pour choeur de femmes a cappella.
1923, Moïse.
1923, Noël, pour choeur d'hommes a cappella.
1924,
Quintette à cordes avec piano, en do mineur.
1924, Noël, pour choeur de femmes a cappella.
1924, Quand vient le crěpuscule, pour choeur d'hommes a cappella.
1924, Liturgie à l'usage du culte protestant, pour Choeur mixte et soli, ad libitum avec accompagnemet d'Orgue ou d'Harmonium.
1925, Chanson des bûcherons, Chant des moissonneurs.
1926, La tisseuse d'orties, drame lyrique en 4 actes sur un livret de René Morax.
1927, Les chansons de la fête des vignerons, avec accompagnement de piano (dont Chanson du petit chevrier)
1927, Le ranz des vaches, chant populaire de la Gruyère : solo et choeur d'hommes a capella ou avec accompagnement de piano ou d'orchestre. transcription de Gustave Doret.
1927, L'été, Invocation à Cérès.
1932, Cendrillonne, féerie musicale en 3 tableaux sur des textes de Marguerite Grange ; musique de Gustave Doret, d'après des chansons populaires et originales.
1935, Chansons et paysages, 20 poèmes de René-Louis Piachaud mis en musique.
1937, La servante d'Evolène, opéra sur un livret de René Morax.
1927, Chansons pour la fête des vignerons, sur de spoèmes de Pierre Girard.
1933, La Terre et l'Eau.
1943, 25 chansons valaisannes, sur des poèmes de René Morax..
s.d., Suite tessinoise, pour orchestre.
s.d., Quatuor à cordes en re majeur.
s.d., 10 mélodies.
s.d., La cloche, si j'étais... ( chanson d'amour).
s.d., Seigneur, écoute mon bon droit, sur un texte de Clément Marot d'après le psaume xvii.
s.d., Prière du Rütli, chant chrétien sur un texte de René Morax, pour chœur d'hommes a cappella.
s.d., Le peuple des bergers, mélodie chorale sur un poème de René Morax.
s.d., Seigneur, dans votre main, chant chrétien, sur un texte de René Morax.
s.d., La jardinière du roy, pour chant et piano.
s.d., Il est un jardin d'amour.
s.d., Chanson du coucou, pour choeur de femmes a cappella.
s.d., Foi, Amour, Espérance.
s.d., Les glaneuses, pour choeur de femmes a cappella.
s.d., Heureux celui qui prend son plaisir dans la loi de l'Eternel !
s.d., Chanson de la Mi-Eté de Taveyanne, pour chant et piano
s.d. Chanson des vendangeurs, choeur à 2 voix a cappella
s.d., La fille du vigneron, Chant et piano.
s.d., Les oiseaux de passage, choeur à quatre voix a cappella, sur un texte de René Morax.
s.d., Cantate du Centenaire, pour chœur mixte et cuivres.
s.d., Trois motets, pour chœur mixte et orchestre.
Camille Saint-Saëns, Gustave Doret (debout) et Ignacy Jan Paderewski
Musique et musiciens. Foetisch Frères, Lausanne 1915.
Lettres à ma nièce sur la musique en Suisse. Henn, Genève 1918.
Pour notre indépendance musicale, Henn, Genève 1919.
La musique en Suisse romande, trois précurseurs : Hugo de Senger, Gustave-Adolph Koëlla, Henri Plumhof. Payot, Lausanne 1930.
Temps et contretemps. Editions de la Librairie de l'Université, Fribourg 1942 [manuscrit autographe, 1941, Bibliothèque nationale suisse, cote Ms M 17-18]
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Klaus Jean-Paul,Gustave Doret, 1866-1943 : sa vie, son oeuvre, sa musique sacrée (mémoire). Territet 1992.
Hunziker André, Gustave Doret génie réévalué. Dans « Coopération. Union suisse des coopératives de consommation » (15), 1991, p. 48-49.
Pio Pellizzari (direction), Gustave Doret: catalogue [2 v.]. Bibliothèque cantonale et universitaire, Lausanne 1990.
Quartier Bertrand,Chronologie raisonnée de la vie de Gustave Doret (mémoire). École de Bibliothécaires de Genève, Lausanne 1989.
Burdet Jacques, La musique dans le canton de Vaud 1904-1939. Payot, Lausanne 1983.
Weill Henri,Une heure avec M. Gustave Doret, le plus grand musicien suisse de l'époque. Dans « Dernières nouvelles de Strasbourg » (23), 27 octobre 1933.
René Morax, Jean Morax et assis, Gustave Doret, en 1913. 
Camille Saint-Saëns, Gustave Doret (debout) et Ignacy Jan Paderewski
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