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édition du 15 juillet 2023 —

La Sirène de Paris, 150 ans de pratiques musicales

21-22 novembre 2024, Paris

En 2024, La Sirène de Paris fêtera les 150 ans d’une exceptionnelle longévité. À cette occasion, en association avec l’Institut de recherche en musicologie (IReMus - UMR 8223) , le Centre d’Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines - Recherches Arts Spectacles Musiques de l’Université Paris-Saclay (RASM-CHCSC) et Musée des Instruments à Vents - La Couture Boussey, elle organise un colloque international dont l’objet consistera à situer cette institution musicale originale dans une perspective socio-historique.

La Sirène de Paris

Créée en 1874, La Sirène de Paris est l’un des plus anciens orchestres à vent de la capitale française. Comptant à l’origine une dizaine de musiciens issus des communes d’Ivry, Gentilly, Bicêtre et Paris, elle accueille au début du xxe siècle plus de 140 instrumentistes se produisant dans de nombreuses manifestations en province et à l’étranger, La Sirène de Paris jouit alors d’une renommée certaine en tant que fanfare. Toujours en activité, transformée en orchestre d’harmonie dans les années 1950, elle compte aujourd'hui 70 musiciens amateurs de bon niveau, venant d'horizons divers.

Son histoire, son répertoire et son instrumentarium, son recrutement, son public, son cadre institutionnel (statut, organisation, réseaux et relations avec d’autres institutions musicales et institutions publiques) forment l’axe central de ce colloque. Il permettra de valoriser un fonds exceptionnel et très peu exploité à ce jour, constitué d’une importante partothèque historique (partitions et matériels), d’archives administratives et comptables, de collections de programmes et d’aiches, d’instruments anciens et de divers artefacts liés à l’histoire de l’orchestre (médailles, bannières, bustes et portraits de sociétaires, photographies, etc.) couvrant les années 1874 à nos jours, et qui sera progressivement mis à la disposition des chercheuses et des chercheurs à l’IReMus (Bibliothèque nationale de France, Quai François Mauriac, 75 706 Paris Cedex 13)

Contexte historique

Fortement implanté en France depuis la fin du XVIIIe siècle, l’ensemble à vent a connu des fortunes diverses selon les vicissitudes du temps. Associé au décorum oiciel, aux commémorations mémorielles et à l’esprit festif, il est le grand témoin des changements de régime politiques et des mutations esthétiques. Musique protocolaire ou musique populaire, l’orchestre d’harmonie ou de fanfare né de l’orphéonisme au XIXe siècle s’inscrit aujourd’hui dans la notion d’un patrimoine vivant.

Dans le cadre académique, s’il fut l’objet d’études anciennes, son identifiant culturel et social l’a souvent enfermé dans une bulle fonctionnelle peu prisée de la recherche. En parallèle, les réseaux associatifs et fédératifs pourtant très actifs n’ont montré qu’un intérêt limité pour une relecture critique de leurs activités. De plus, plutôt ancrés dans une perspective historique, les travaux publiés ont souvent passé sous silence la musique elle-même ainsi que l’évolution des pratiques et des répertoires de la seconde moitié du XXe siècle à nos jours.

Les mutations des recherches historiques et musicologiques de ces dernières décennies, avec des approches plus globales, ont permis, notamment par le prisme des sciences humaines et sociales, d'appréhender cet objet musical d’une manière inédite ; en témoigne la production menée par l’Université française qui donne aujourd’hui une vision renouvelée de l’ensemble à vent. L’ouverture aux travaux menés hors des frontières nationales a également permis de proposer une lecture plurielle de l’ensemble à vent au croisement d’infuences européennes et mondiales.

Bibliographie

Sans faire preuve d’exhaustivité, citons pour mémoire les études pionnières de Danièle Pistone (1979), Paul Gerbod (1980), Philippe Gumplowicz (1984) ou Marie Claire Mussat (1986) qui, les premiers, surent réhabiliter ces ensembles et le monde des musiques populaires au sein de l’Université. À cette génération, il faut associer leurs héritiers directs qui firent du terrain régional un champ de recherche productif, notamment pour l’Alsace (Myriam Geyer-Buanic, 1999), la Normandie (Jean-Yves Rauline, 2000), la Franche-Comté (Vincent Petit, 1998 et 2004), le bassin thermal de Vichy (Christian Paul, 2006), les Pays de la Loire, (Jérôme Cambon, 2009), la Vendée (Soizic Lebrat, 2012) ou le Limousin (Yanis Arroua, 2022).

Avec une échelle différente d’autres ont tenté de saisir le phénomène dans sa longue durée (Patrick Péronnet, 2012), sa sociologie (Vincent Rouzé, 2007 ; Vincent Dubois, 2009-2013 ; Fabrice Rain, 2017 et Marion Henry, 2019), sa spécificité militaire (Mylène Pardoën, 2013 ; Thierry Bouzard, 2016), ses vertus transnationales (Laurent Martino, 2016) la technique instrumentale (Xavier Canin, 2016 ; Thomas Harrison, 2017), sans négliger les apports et contributions des chercheurs indépendants.

Hors de France, on constate un même dynamisme de la recherche sur les ensembles d’instruments à vent avec des travaux collectifs de synthèse pour la Grèce, le Portugal, la République tchèque, l’Espagne sans oublier les colloques de l’Internationale Gesellschaft zur Erforschung und Forderung der Blasmusik (IGEB) qui, depuis 1974, organise de un colloque bisannuel et publie de nombreuses études dédiées aux ensembles à vent.

Voir bibliographie établie par Patrick Peronnet disponible sur le site de l'AFEEV.

Orientations du colloque

Ce colloque organisé à l’occasion des 150 ans de La Sirène de Paris, sera l’opportunité de contextualiser la singularité de cet ensemble musical avec un éclairage renouvelé de la part de la communauté scientifique francophone et internationale, par des approches plurielles englobant des disciplines telles que la musicologie, l'ethnomusicologie, l'histoire, la sociologie ou les sciences de l'éducation. Des contributions portant sur le mouvement orphéonique, la création musicale pour ensemble à vent aux XIXe, XXe et XXIe siècles, les relations entre musique savante et populaire, civile et militaire, associations musicales, identité locale, appartenance à la nation et esprit communautaire sont particulièrement attendues tout comme celles évoquant, dans leur diversité d’approche, La Sirène de Paris d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

Sans se limiter à une étude monographique consacrée à La Sirène de Paris, ce colloque entend plus largement être le point de départ d’une réfexion sur la place de l’ensemble à vent dans la culture occidentale contemporaine et sa prise en compte par la musicologie.

Contenu des communications

Les propositions de communications, qui seront évaluées par un comité de personnalités qualifiées, pourront porter sur les axes suivants :

La Sirène de Paris, son histoire, son répertoire et son instrumentarium ; son recrutement et son public ; le cadre institutionnel dans lequel elle s’inscrit (statut, organisation, réseaux et relations avec d’autres institutions musicales et institutions publiques).

Les singularités et les dynamiques locales, nationales et internationales (fédérations, concours, échanges culturels, enseignement). La Sirène, une spécificité parisienne ? Pratiquer en amateur et en professionnel.

Les répertoires pour ensembles à vent entre tradition et mutations (transcriptions, créations, nouveaux médias, etc.)

Évolutions contemporaines des orchestres à vent (banda, big band, brass band, fanfares étudiantes, etc.)

Calendrier et format

Les propositions de communications sont à adresser par courriel à fabien.guilloux@cnrs.fr avant le 1er septembre 2023.

Votre résumé sera rédigé en français ou en anglais (3000 signes maximum). Il sera complété d’une courte biographie en français ou en anglais (900 signes maximum).

Comité scientifique et d'organisation

*membresducomitéd'organisation

Oscar Catalan (IReMus – Sorbonne Université / CRR Boulogne-Billancourt) * Louise Courant (La Sirène de Paris) *, Gilles Demonet (IReMus – Sorbonne Université) Fabien Guilloux (IReMus – CNRS)*, Philippe Gumplowicz (RASM-CHCSC – Université Paris-Saclay), Barbara Kelly (University of Leeds), Emanuele Marconi (IReMus – Sorbonne Université / Le Musée des instruments à vent) *, Louisa Martin-Chevalier (IReMus – Sorbonne Université), Patrick Péronnet (IReMus), Catherine Vallet-Collot (IReMus – BnF)

Demande consultation des archives de La Sirène de Paris

Fabien Guilloux (IReMus – CNRS) : fabien.guilloux@cnrs.fr

Partenaires

La Sirène de Paris

Institut de recherche en musicologie (IReMus - UMR 8223)

Centre d’Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines

Recherches Arts Spectacles Musiques de l’Université Paris-Saclay (RASM-CHCSC)

Bibliothèque nationale de France - Département de la musique

Le Musée des instruments à vent - La Couture Boussey



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Vendredi 14 Juillet, 2023