24 avril 2024, Lyon
Université Lumière Lyon 2, site des Berges du Rhône
Journée d’étude dans le cadre du Concours International de Musique de Chambre de Lyon
Le département de Musique et musicologie de l’Université Lumière Lyon 2 a établi un partenariat privilégié avec le Concours International de Musique de Chambre de Lyon. Il organise, depuis sa création en 2004, une journée d’étude annuelle qui se tient pendant le Concours, ainsi que d’autres actions de médiation pédagogique en marge des épreuves. Jusqu’en 2018, les manifestations scientifiques se sont intéressées à l’effectif mis chaque année à l’honneur par la compétition et ont permis la publication de plusieurs volumes sur les genres et les répertoires de la musique de chambre tels que le quatuor à cordes, le trio avec piano, le quintette à vent, le duo violon et piano, le duo violoncelle et piano, le duo voix et piano, etc. (éditions Symétrie, Université de Lyon et Microsillon). Les éditions des dernières années ont été organisées autour d’une thématique transversale sur l’histoire de la musique de chambre, en insistant sur les questions d’institutions et d’interprétation.
Depuis l’année dernière, et pour l’édition 2024, le comité d’organisation souhaite mener une réflexion autour de la notion d’homogénéité ou d’hétérogénéité des formations instrumentales dans la musique de chambre, à travers son développement du xviiie siècle à nos jours, en privilégiant ainsi l’approche compositionnelle du genre.
Il s’agira de questionner la manière dont nous concevons (et entendons) l’hétérogénité et l’homogénéité, du point de vue timbrique, mais aussi corrélé à l’écriture à l’intérieur d’une formation instrumentale donnée – souvent témoignage d’un genre institué.
Ainsi, si l’unique facture d’un ensemble de chambre (genre pour cordes frottées par exemple) semble faciliter l’homogénéité, la garantit-elle ? La formation pour instruments à vent, ou mêlant instruments à cordes et instruments à vent, pose-t-elle pour le compositeur d’autres enjeux et difficultés dans la gestion de l’homogénéité et de l’hétérogénéité ?
Le point de départ de ces interrogations est issu d’un questionnement sur la difficulté (ou non ?) à intégrer un piano – instrument dit « complet » – dans un ensemble de cordes frottées. Dès lors, comment, par exemple, répartir les rôles entre un ou plusieurs instruments monodiques face au piano ? Faut-il considérer l’écriture du piano scindée en deux entités, main droite plus main gauche, et les associer dans un jeu égal avec le ou les instruments partenaires ? Comment envisager l’écriture du piano entre des formules harmoniques et un traitement plus contrapuntique ? De quelles manières l’élément mélodique principal peut-il se partager entre les différents instruments et dans quelle mesure peut-on en déduire des logiques de dialogue et de style concertant ? Quelle place est parfois laissée à des interventions du piano seul et comment alors ces interventions s’insèrent-elles dans le discours musical ? L’équilibre est-il plus facile à réaliser lorsque le piano est associé à un nombre plus élevé d’instruments (trio, quatuor ou quintette avec piano) ?
Par ailleurs, il sera également possible de s’interroger sur les conséquences de la conception élargie de la musique de chambre sur le rapport à l’homogénéité et l’hétérogénéité, depuis le début du XXe siècle jusqu’à nos jours. Si la frontière entre « petit ensemble instrumental » et « musique de chambre » n’est pas toujours évidente (nous nous proposons de nous limiter à un groupe maximal de 5-6 instruments), le répertoire moderne et contemporain montre cependant la diversité des sollicitations instrumentales, avec l’intégration d’instruments inusités jusque-là (viole de gambe, flûte à bec, trombone, accordéons, etc.)
Bien d’autres questionnements pourront être soulevés et l’on pourra associer ces problématiques à des considérations sur la facture instrumentale et son évolution, ou à une réflexion sur la conception générale de la forme (plan thématique, plan tonal, syntaxe harmonique, plan expressif …). On pourra in fine s’interroger sur les avantages respectifs de l’hétérogénéité et de l’homogénéité, cette dernière qualité ayant été parfois, peut-être abusivement, érigée en modèle ultime de la perfection d’écriture pour la musique de chambre.
Au regard de l’orientation donnée à ces journées d’étude, nous accueillerons tout autant les propositions de musicologues que celles de compositeurs, ainsi que de professeurs d’instrumentation, d’orchestration, d’écriture, de composition…
Les propositions (environ 500 mots), accompagnées d’un CV, devront être envoyées avant le 1er décembre 2023 à Muriel Joubert (muriel.joubert@univ-lyon2.fr) et Denis Le Touzé (denis.le-touze@univ-lyon2.fr).
Le Laboratoire Passages XX-XXI Lettres et Arts et le Département Musique et Musicologie de Lyon 2, ainsi que le CIMCLsont partenaires de cet événement scientifique.
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Mercredi 29 Novembre, 2023