édition du 13 juillet 2023 —

Hommage à Maurice Jarre (1924-2009) : de Lyon à Hollywood

11-12 avril 2024, Lyon
Université de Lyon
Colloque international

Trois ans avant de mourir, Maurice Jarre donnait un concert à Lyon le 20 avril 2006 à l’auditorium Maurice Ravel. Accompagné par les musiciens de l’Orchestre National de Lyon, le compositeur retrouvait sa ville natale pour y fêter ses 50 ans de carrière.

Né dans le 5^e arrondissement lyonnais, Maurice Jarre a fait ses études au lycée Ampère avant de rejoindre Paris pour suivre des cours au Conservatoire. Il y a étudié les percussions avec Félix Passerone, l'orchestration avec Louis Aubert et la composition avec Arthur Honegger qui l'a initié à la musique de film. Il commence sa vie professionnelle en tenant les percussions dans la compagnie Renaud-Barrault, avant de rejoindre Jean Vilar en 1951 qui lui confie la direction musicale du Théâtre National Populaire. Le cinéma l’appelle dès l’année suivante en la personne de Georges Franju pour le court-métrage Hôtel des Invalides. Une collaboration privilégiée commence avec le réalisateur avec pas moins de cinq longs-métrages (LaTêtecontrelesmurs, 1958 ; Les Yeux sans visage, 1960 ; Pleins feux surl'assassin, 1961 ; Thérèse Desqueyroux, 1962 ; Judex, 1963). On y décèle déjà son goût pour les sonorités étranges (ondes Martenot, piano préparé, banjo désaccordé) et les valses. Un autre binôme se met également en place avec Henri Verneuil au début des années soixante avec trois partitions : Le Président (1961), Week-end à Zuydcoote (1964) et La Vingt-cinquième heure (1967).

Oscar du meilleur film étranger en 1963, le film Les dimanche de Villed’Avray (Serge Bourguignon) permet au compositeur de toucher une plus large audience tandis que Lawrence d’Arabie, super production britannique réalisée par David Lean lui apporte une reconnaissance internationale avec l’obtention d’un oscar – il récoltera la précieuse statuette trois fois au cours de sa carrière. Jarre s’installe à Hollywood en 1965 et, tout en continuant de travailler avec David Lean (DoctorZhivago – Docteur Jivago –, 1965 ; Ryan's Daughter – LaFille de Ryan – , 1970 ; A Passage to India – La Route des Indes –, 1984) commence une carrière américaine, collaborant avec les plus grands réalisateurs parmi lesquels John Frankenheimer (The Train – Le Train –, 1964 ; Grand Prix, 1966 ; The Fixer – L'Homme de Kiev –, 1968), Alfred Hitchcock (Topaz – L’Étau –, 1969), John Huston (The Life and Times of Judge Roy Bean – Juge et hors-la-loi –, 1972 ; The Man who would be King – L’Homme qui voulut être Roi –, 1975), Elia Kazan (The Last Tycoon – Le dernier nabab –, 1976), Fred Zinnemann (Behold a Pale Horse – Que vienne l'heure de la vengeance –, 1964), William Wyler (The Collector – L'Obsédé –, 1965). Sa collaboration avec Peter Weir l’encourage à se tourner vers des sonorités plus synthétiques dans les années 1980 (The Year of Living Dangerously – L’Année de Tous les Dangers –, 1982 ; Witness, 1985 ; Dead Poets Society – Le Cercle des Poètes Disparus –, 1989), une recherche qui culmine avec L’Echelle de Jacob (Jacob's Ladder, Adrian Lyne, 1990).

Son écriture extravertie des percussions, les recherches timbriques inouïes, les parcours harmoniques tortueux sont quelques-unes des caractéristiques du langage de Maurice Jarre que ce colloque souhaite explorer, tant dans ces travaux pour le cinéma que dans ses compositions pour la scène et le concert. Hommage à un compositeur de premier ordre, camarade de Pierre Boulez avec lequel il entretenait de profondes relations d’amitié, cet évènement souhaite se consacrer à l’héritage du musicien, l’un des rares Français à avoir fait carrière à Hollywood, traçant la voie à Georges Delerue, Michel Legrand et plus récemment Alexandre Desplat.

Les propositions de contribution sont à envoyer à Jérôme Rossi (je.rossi@wanadoo.fr) avant le 30 novembre 2023.

Musicologie.org, 56 rue de la Fédération, 93100 Montreuil. ☎ 06 06 61 73 41.

ISNN 2269-9910.

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Jeudi 13 Juillet, 2023