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musicologie
17 mai 2017, par Alain Lambert ——

Les Petites circulations célestes d'Issachar : Le tao du jazz !

Issachar, Petites circulations célestes. Petit Label 2017 (PL kraft 054).

Enregistré en octobre 2016, au studio Télémaque.

Un nouvel opus du groupe caennais Issachar au Petit Label, le dernier paru pour l'instant, car crise du disque et des subventions... en attendant l'automne, espérons-le !

Un quartette qui trompette, clarinette, contrebasse et percute, ce qui donne dans l'ordre : Simon Deslandes (aussi au bugle et compositeur principal), François Rondel (aussi au sax alto), Nicolas Talbot et Pascal Vigier. Des morceaux conçus comme des suites et joués dans la longueur, comme en public.

Orchidée de fer décrit une sorte de voyage initiatique en plusieurs étapes, celui de la Birmane Aung San Suu Kyi — nous apprend le texte d'accompagnement — dans un contexte de tension quasi permanente, y compris au présent. Tous les instruments participent de cette aventure, mais les cymbales, la basse à l'archet, le bugle, et la clarinette, rare, y ajoutent leurs couleurs particulières.

Sucre de pastèque est un bel hommage à Richard Brautigan, avec le vibraphone invité de Maxime Guillouet, parfaitement accordé à cet univers sonore. En particulier en duo avec la batterie qui s'éclate, comme dans tout le cédé d'ailleurs.

Issachar en concert à Fleury-sur-Orne, 10 mars 2017. Photographie © Gérard Boisnel.

Dans Gardarem du saxophoniste, en écho au Larzac lointain et aux larZAD actuelles, les deux cuivres fuguent avant un bref retour à l'ordre établi et écrit, vite rompu dans l'improvisation plurielle.

Néphrostone, le plus long des titres, commence dans la douleur, avec une trompette distordue. L'histoire vécue de calculs rénaux qui font mal, qui inquiètent  aux urgences (2e moment), qui emmènent au bloc (3e moment) qui provoquent l'anesthésie (4e moment) et c'est pas fini. Un poème symphonique thérapeutique.

Ve life débute par un duo trompette batterie sur le mode méditatif qui se poursuit à quatre.

Stupide, inspiré d'un morceau du groupe pop planant Gomina, est accompagné au Rhodes et à la table sonore par Manu Piquery, autre complice du quatuor. Rêverie sidérale autour de la théorie des cordes (de la contrebasse) dont les vibrations sont à l'origine de tout, au moins dans le tao des grandes et petites balades célestes.

Un univers inventif et plein de surprises, entre écriture et improvisation très collective. Avec une chouette pochette sérigraphiée d' HubbubHum et un texte d'accompagnement. Bientôt collector !

À écouter sur le site du Petit Label, et en live à Tours le 27 mai, et à Dives-sur-Mer, le 15 juillet.

Ils seront aussi à Jazz Sous Les Pommiers le 21 mai avec leur fanfare participative (il faut s'inscrire et venir répéter en début d'après-midi!)

Alain Lambert
17 mai 2017
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