mercredi 13 décembre 2017
Concert à la Maison de l'Unesco, 125 avenue de Suffren, 75015 Paris, le 15 décembre à 19h30.
Connaissez vous le Rainbow Symphony orchestra ? L'orchestre symphonique de l'Arc-en Ciel. Quel drôle de nom ! Oui, en effet. Il renvoie au drapeau « gay » dont l'orchestre porte fièrement mais sans ostentation les couleurs. Cela du reste ne suffit pas à le définir, car tout « gay » qu'il soit, il n'est fermé à personne et il n'y a pas à fournir de certificat de « bonnes mœurs » pour y être admis.
Créé en 2002, il compte actuellement environ une centaine de musiciens. Tous amateurs.
Ces musiciens sont au moins aussi sérieux que leurs collègues professionnels. Ils concrétisent pour la plupart une vocation contrariée ou s'offrent une échappée dans une sorte de rêve collectif, celui de faire partie d'un véritable orchestre. Ils consacrent six mois par an à préparer des programmes ambitieux et accessibles. Un week-end toutes les trois semaines, on peut les retrouver à la Sirène dans le 14e arrondissement de Paris, où ils travaillent samedi comme dimanche. Le maître mot de leur devise est accueil et convivialité. Comme ils n'ont rien à gagner (financièrement) à faire de la musique car leur « vie réelle » est ailleurs et ils vont la retrouver dans la semaine qui suit, ils mettent leur passion au service de causes humanitaires.
Les recettes de leur prochain concert qu'ils donneront vendredi prochain à l'Auditorium de l'UNESCO, iront à la lutte contre la NOMA, une affreuse maladie qui attaque les muqueuses de la bouche, peut tuer, défigure affreusement ceux qui en sont atteints et fait des ravages en Afrique et en Asie.
Je les ai entendus dimanche dernier à Karlsruhe dans le même programme : Boléro de Ravel, concerto pour piano de Grieg, avec Guillaume Coppola en soliste (excusez du peu), où ils ont vraiment fait passer le souffle romantique, et Les Planètes, de Gustav Holst, un ensemble de pièces grandioses et merveilleusement évocatrices, rarement programmées, dans lequel les a entraîné leur chef attitré, le britannique John Dawkins.
Ils ont tous la foi chevillée au corps et n'hésitent pas à s'embarquer pour deux fois 9 heures heures de car en 48 heures, à aller dormir dans les auberges de jeunesse, transporter et installer eux-mêmes le lourd matériel, notamment les percussions, pour avoir le plaisir de jouer ensemble. Rien que cette performance mériterait de leur tirer le chapeau mais en plus ils se révèlent excellents, engagés et volontaires.
J'irai donc les réentendre vendredi prochain pour voir si, passé le trac, du premier concert, ils ont encore progressé sur un niveau déjà excellent. Je ne saurai trop vous encourager à en faire autant, pour deux bonnes causes, la générosité de ces musiciens et la solidarité dont ce concert témoigne.
Concert à la Maison de l'UNESCO, 125 avenue de Suffren, 75015 Paris, le 15 décembre à 19h30.
Pas de billetterie sur place, réservations en ligne : https://www.notesdespoir.com
13 décembre 2017
Par Frédéric Norac
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