À lyon, l'ensemble baroque Les boréades rend hommage à la diva oubliée Maria-XIXe-Star

L'ensemble de musique baroque Les boréades dit être « alternatif », il est en réalité un groupe de baroque progressif qui, contrairement à ses collègues, ne se lance pas dans la chimérique et impossible reconstitution du passé, mais dans la performance contemporaine et la confrontation des sons puisés dans le passé à une esthétique d'aujourd'hui, dans une attitude théâtre musical, voire installation... Et une belle poésie underground.

Maria-XIXe-Star est la dernière partie d'une trilogie (castrats - divas - rockers) commencée en 2014 avec Hendrix-XVIIe-Ciel (quand on dit « progressif »), suivi l'année suivante par Farinelli-XXIe-Sexe.

Ici, clavecin (Adeline Cartier) et percussions (Baptiste Ruhlmann) sont au centre de l'affaire, dans une mise en scène et un texte de Pierre-Alain Four mis en œuvre par Antoine Truchi (comédien) et la voix off de Claudine Charnay, à grand renfort de vidéos (Joran Juvin) et de lumières (Xavier Davoust).

Les musiques sont fournies pas les opéras de Händel et de Vivaldi (chantée par la mezzo-soprano Majdouline Zerari), et des pièces de clavecin de Scarlatti, Geminiani, Händel encore lui.

L'argument est une histoire dans l'histoire, une sorte d'abîme en vrai faux vrai.

Maria-XIXe-Star est une diva qui évolue dans le milieu underground des années 1970 à New York (évidemment progressif), quelque peu infiltré par la mafia (ça change des banques et des grands chantiers immobiliers). Les boréades ont décidé de construire une légende, voire de porter au mythe cette diva aujourd'hui oubliée, à travers un documentaire conçu par Marianne Sedwick, compagne de Paul Emerson (ne pas confondre avec Keith), performer américain évoqué dans Farinelli-XXIe-Sexe.

Ce spectacle a été créé au Festival d'Ambronay les 7, 8 et 9 octobre 2016. Il sera au Théâtre des Marronniers de Lyon du 3 au 16 novembre 2016 (les mercredis sont complets).