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Innsbruck, dans le cadre du festival de la musique ancienne, 21-25 août, par Strapontin au Paradis ——

Souvenirs d'été (I) : retour sur le 6e Concours international de chant d'opéra baroque Pietro Antonio Cesti d'Innsbruck

La soprano française Elsa Dreisig vient de remporter le 24 octobre dernier le concours « Neue Stimmen », la nouvelle a été relayée par nombre de médias spécialisés, tandis que le premier prix du concours du chant baroque Cesti à Innsbruck, cet été, d'une autre chanteuse française, n'a pas eu autant d'échos qu'il aurait mérité. Il n'est donc pas inutile de revenir sur ce concours.

Anthéa Pichanick. Photographie © D. R.

Le nombre de candidats qui s'étaient présentés au premier tour du concours à Innsbruck s'élevait à 67 chanteurs. Après deux jours d'auditions pour le premier tour, 26 candidats ont été sélectionnés pour le deuxième tour (demi-final).

À l'issue de l'épreuve finale où ont concouru 11 candidats (3 sopranos, 3 mezzos, 1 contralto, 1 haute-contre, 1 contreténor, 1 ténor, 1 basse-baryton) de 7 nationalités, dont 2 Françaises, c'est la contralto  française Anthéa Pichanick qui a remporté le Grand prix. Elle est suivie du haute-contre ukrainien Konstantin Derri et de la soprano italienne Alice Rossi. Quant à Arianna Vendittelli, autre soprano italienne, elle a obtenu le prix du public par les votes des auditeurs.

Le contralto, dans le répertoire baroque, est une tessiture qui n'est probablement pas très facile à mener, compte tenu notamment du fait que l'alto est souvent couvert par le contreténor, et les rôles écrits pour ce genre de voix ne sont pas toujours destinés à briller. Mais Anthéa Pichanick met en valeur l'épaisseur de sa voix féminine, à la fois tout en rondeur, ayant une couleur tout à fait différente d'une voix masculine. Le public l'a constaté avec bonheur dans l'air de Flammiro « Fortuna, così mi basta » (Cesti, Le nozze in sogno) et celui d'Orlando « Sorge l'irato nembo » (Vivaldi, Orlando Fusioso) qu'elle a interprétés à l'épreuve finale. Si elle manque encore le sens dramatique, cet élément viendra naturellement en multipliant des prises de rôles dans des productions diverses. 

Konstantin Derri semble avoir tous les atouts pour remplir le rôle d'un héros. Très investi dans tous les airs qu'il a chantés tout au long des épreuves, il fait preuve de belle technique vocale, souple et ferme à la fois. C'est lui que nous avons apprécié le plus, tant pour sa voix chaleureuse que pour sa qualité d'acteur.

Le troisième prix d'Alice Rossi était pour nous une petite surprise. Nous ne contestons pas ses qualités (agilités dans les vocalises, beaux aigus…). La mezzo française Alix Le Saux et le baryton-basse italien Matteo Loi étaient, à notre sens, de sérieux concurrents face à Rossi. À dire vrai, leurs qualités et leurs défauts étant incomparables les uns et les autres, il devient presque absurde de fixer un prix à un candidat précis… D'ailleurs, Matteo Loi, sans qu'aucun prix ne lui ait été attribué, a obtenu deux engagements, au Theater an der Wien et au festival de Potsdam Sanssouci.

Arianna Vendittelli, Prix du public, s'est distinguée par la générosité, l'ouverture du timbre et surtout par une très belle prestation de « Non portà dirmi ingrata » de Haendel (Orlando, air d'Angélica).

Strapontin au Paradis
25 août- 27 octobre 2015
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Samedi 21 Octobre, 2023 14:04