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dimanche 20 février 2011

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« Opprimés de l'Inde levez-vous » :
le chant de révolte d'un paysan du
Pendjab

Voir les infos de musicologie.org du 19 février

Il salue le visiteur en brandissant son moignon en l'air, à la manière communiste. Bant Singh, paysan pauvre du nord de l'Inde passé à tabac pour avoir osé traîner en justice les violeurs de sa fille, chante aujourd'hui la révolution, au nom de tous les opprimés.

Ses chansons a cappella, scandées avec rage en pendjabi, dénoncent les inégalités héritées du système des castes, l'exploitation des paysans sans terre, la corruption politique et les violences policières.

"Nous, les prolétaires, voulons les même droits que les riches, nous voulons une vie de respect et d'égalité. Mes chansons sont des mots que je lance en l'air comme des gouttes de sang", dit cet homme au corps brisé de "40-42 ans".

Battu avec une barre de pompe à eau jusqu'à ce que sa chair devienne de "la pulpe" par des inconnus venus venger les puissants propriétaires terriens condamnés pour le viol de sa fille de 17 ans, il a dû se faire amputer des deux bras et d'une jambe, raconte-t-il, posé comme une marionnette sur sa paillasse.

Les sept auteurs du viol ont été condamnés à des peines de prison mais ils ont été libérés sous caution voici quatre mois. En dédommagement de son agression, il a reçu deux buffles et un million de roupies (16.200 euros). Le gouvernement lui a promis une parcelle de terre, qu'il attend toujours.

Sur le toit de sa maison partiellement recouvert de bouses de vache qui sèchent au soleil, un drapeau rouge flotte, symbole du "sang versé" par les pauvres depuis la nuit des temps.

"Je suis rentré chez moi tel un arbre mort. Mais ça m'est égal de ne plus avoir mes membres, ils n'ont pas coupé ma langue", assure ce militant du parti communiste dans le district de Mansa, à huit heures de route de New Delhi.

Son histoire a fait la une des journaux voici cinq ans mais c'est aujourd'hui sur sa voix qu'il veut miser pour toucher les ouvriers exploités.

Sa route a croisé par hasard celle de plusieurs jeunes musiciens, dont Taru Dalmia, chanteur de hip-hop et ska dont les paroles en anglais crachent son dégoût de la façon dont l'Inde se développe, au mépris des classes sociales les plus défavorisées.

"La plupart de la musique en Inde est liée au divertissement. Je voulais trouver des chanteurs révolutionnaires locaux qui puissent entrer en résonance avec moi parce qu'il doit y avoir des chansons politiques en Inde", martèle-t-il.

"On ne parle que de l'émergence d'une classe moyenne mais elle ne représente que 5% à 10% de la population. Elle permet simplement de créer un marché pour les multinationales étrangères, ce n'est pas la réalité du pays", argumente Taru, de son nom de scène Delhi Sultanate.

Il a découvert l'histoire de Bant Singh dans les journaux et vient de finir en collaboration avec deux autres artistes une maquette baptisée "Word, Sound, Power" (le mot, le son, le pouvoir), disponible sur internet (https://www.wordsoundpower.org).

Le CD composé de plusieurs titres en pendjabi sur de la musique électro, devrait sortir d'ici quelques semaines.

Pour Taru, 30 ans, rentré en Inde voici dix ans après une enfance en Allemagne et en Californie, Bant Singh est "une sorte de héros, il est un exemple de la façon dont on peut lutter contre l'adversité. Son corps est à lui seul une révolution".

Il voudrait maintenant rencontrer d'autres chanteurs révolutionnaires, notamment dans les Etats en proie à des violences comme le Cachemire ou le Chhattisgarh -- l'un des fiefs de la rébellion maoïste -- et créer un label spécifique.

Mais pour Bant Singh, "ce n'est pas seulement avec les chansons qu'on lutte, il faut prendre les armes": "Des rébellions armées se sont déjà produites dans l'Histoire, pas seulement au Pendjab mais aussi dans le reste de l'Inde et cela peut encore se produire", met-t-il en garde.

dimanche 20 février 2011

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Alexandre Desplat, compositeur
d'Hollywood

Alexandre Desplat, cité aux César et aux Oscar, est sans doute l'un des Français les plus connus et estimés d'Hollywood dont il met en musique les plus belles productions depuis une décennie.

Dans la tradition des Maurice Jarre, Georges Delerue, Michel Legrand ou Vladimir Cosma, le compositeur perpétue l'exportation d'une french note qui lui vaut simultanément une nomination au César de la meilleure musique pour "The Ghost Writer", de Roman Polanski, et à l'Oscar pour "Le Discours d'un roi" de Tom Hooper.

Déjà trois fois primé pour le premier, il a encore reçu un Bafta (le César britannique) pour le second: c'est l'Année Desplat sur les tapis rouges.

"Ce ne sont que des nominations. Mais c'est déjà énorme, avec tellement de films en compétition chaque année dans le monde, tellement de compositeurs et si peu de Français qui parviennent à se faufiler", se réjouit-il de passage à Paris - une de ses escales avec Londres et Los Angeles.

Auteur des musiques de près de 90 films, il a notamment signé les BO de "The Queen", "L'étrange histoire de Benjamin Button", "Syriana", le dernier "Harry Potter", "Un Prophète" et "De battre mon coeur s'est arrêté", de Jacques Audiard, ou le récent "Largo Winch 2".

"J'ai toujours voulu écrire de la musique de films, j'ai toujours été cinéphile, depuis l'adolescence", raconte-t-il en convoquant les films qui l'ont inspiré : "Casanova" de Fellini, "Lawrence d'Arabie, bien sûr", "Les Demoiselles de Rochefort", "Star Wars" ou "Les Misfits"...

"Il y en a des tonnes... c'est pour ça que mes musiques fonctionnent: parce que je les écris avec une passion cinéphilique, qui s'accorde vraiment à une passion musicale de toujours".

Passion nourrie dès cinq ans, au piano puis à la flûte, à la trompette, l'enfance baignée dans un univers musical importé de Californie par des parents - un père français et une mère grecque- fous d'Amérique.

Son premier film en 1992 avec Colin Firth, "L'Heure du cochon", le fait connaître en Angleterre. "Mais c'est +La Jeune fille à la perle+ qui m'a ouvert les portes d'Hollywood" - avec Colin Firth encore, le George VI du Discours d'un roi qui décidément lui porte chance.

"Ce sont des musiques, point", insiste-t-il.

Pour écrire, il "écoute" d'abord le film, plusieurs fois sans le regarder: "Cette écoute me permet de construire la tonalité, l'instrumentation, la tessiture qui vont venir épouser les dialogues. Le plus important, c'est de comprendre la dramaturgie". Il ne bâcle jamais, "par amour-propre et par amour de mon travail". Mais il peut décliner une offre qu'il "ne sent pas".

"Il faut que ça m'émeuve. Et que ça fonctionne avec le réalisateur. J'aime collaborer de près, j'ai besoin de ce rapport. Il n'y a rien de plus beau que de travailler sur un bon film. Quand en plus, les gens avec lesquels on travaille sont les bonnes personnes..."

Comme avec Polanski, "qui vous galvanise et qui vous élève. Le simple fait de travailler avec lui vous fait réfléchir et progresser", insiste-t-il. Même à distance, quand le metteur en scène était reclus dans son chalet suisse, assigné à résidence.

Avec sa haute silhouette ténébreuse, Alexandre Desplat aurait l'allure de "l'Aigle noir". Mais ce serait oublier qu'il a aussi signé "Oh mon bateau" -oh oh oh- (initialement, pour un film), immortalisé par Eric Morena. Et mis en musique quelque 600 sketches de Karl Zéro.

"J'aime bien déconner", confie-t-il sobrement.

dimanche 20 février 2011

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Berlinale: triomphe pour le film
iranien "Nader et Simin, une
séparation

Par ailleurs, l'Ours d'argent, ou Grand prix du jury, a récompensé "Le cheval de Turin", un film difficile de deux heures et demie en noir et blanc et en hongrois signé Bela Tarr, qui prend pour point de départ un incident traumatisant dans la vie du philosophe allemand Friedrich Nietzsche pour raconter l'histoire de deux paysans et de leur cheval.

Le Festival de Berlin, traditionnellement engagé, a fait un véritable triomphe samedi soir au cinéaste iranien Asghar Farhadi, attribuant les plus hautes récompenses à son film "Nader et Simin, une séparation" et à l'ensemble de ses acteurs.

"Nader et Simin, une Séparation", un poignant drame familial sur fond d'engrenage judiciaire, a remporté l'Ours d'Or de la 61e Berlinale, et son casting s'est partagé les Ours d'argent des meilleures actrices - Leila Hatami et Sarina Farhadi - et acteurs - Peyman Moadi, Shahab Hosseini et Sareh Bayat.

Asghar Farhadi, né en 1972, avait déjà reçu l'Ours d'argent du meilleur réalisateur pour "A propos d'Elly", en 2009. Diffusé mercredi "Une séparation avait aussitôt fait sensation, prenant la place du favori dans les pronostics, parmi les seize films en compétition.

"Je n'aurais jamais cru que je gagnerais le prix. La dernière fois que j'étais ici, je n'aurais pas cru que je reviendrai à nouveau sur cette scène", s'est exclamé Farhadi en recevant sa statuette.

Mais les pensées du réalisateur né près d'Ispahan, et dont le tournage avait été brièvement suspendu par les autorités iraniennes en septembre dernier, se sont aussitôt tournées vers son pays, l'Iran, et son compatriote Jafar Panahi, réalisateur lourdement condamné.

"Je voudrais en profiter pour adresser une pensée au peuple de mon pays, le pays où j'ai grandi et où j'ai appris l'histoire", a-t-il déclaré.

"Je veux avoir une pensée pour Jafar Panahi. Je pense vraiment que ses problèmes seront bientôt résolus et j'espère qu'il pourra venir ici l'an prochain", a-t-il poursuivi.

La Berlinale avait invité Jafar Panahi à siéger au sein du jury et lui avait réservé une chaise, restée vide lors des cérémonies d'ouverture et de remise des prix.

La présidente du jury, Isabella Rossellini, avait lu une lettre de Panahi en ouvrant le Festival, puis une journée d'hommage lui avait été réservée le 11 février, journée anniversaire de la révolution iranienne.

Accusé d'avoir voulu faire un film sur les manifestations d'opposants en 2009 à Téhéran, Panahi, 40 ans, a été condamné à six ans de prison et 20 ans d'interdiction de travailler par la justice iranienne. Il a fait appel de ces condamnations et attend la décision, assigné à résidence à Téhéran.

Cette soirée très iranienne à Berlin s'est déroulée alors même que deux journalistes allemands étaient libérés après quatre mois de détention en Iran. Ils devaient regagner leur pays dans la nuit avec le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle.

Par ailleurs, l'Ours d'argent, ou Grand prix du jury, a récompensé "Le cheval de Turin", un film difficile de deux heures et demie en noir et blanc et en hongrois signé Bela Tarr, qui prend pour point de départ un incident traumatisant dans la vie du philosophe allemand Friedrich Nietzsche pour raconter l'histoire de deux paysans et de leur cheval.

Ce film était apparu comme le seul challenger sérieux de celui de Farhadi: le public s'y était ennuyé ferme lors des projections, mais les critiques, singulièrement américains, avaient salué un style magnifique et une vision sans compromis.

Enfin, la Berlinale a distingué un compatriote en attribuant l'Ours d'argent du meilleur réalisateur à Ulrich Köhler pour "La Maladie du sommeil": filmé au Cameroun le film interroge la capacité d'intégration des êtres en relatant l'histoire d'un médecin allemand incapable de s'arracher à l'Afrique.

Köhler, qui a grandi en parti dans l'ancien Zaïre, devenu République démocratique du Congo, a eu une pensée pour cette enfance africaine.

"J'aimerais remercier mes parents pour nous avoir offert, quand nous étions enfants, une vie aussi libre et passionnante".

dimanche 20 février 2011

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Ceux qui font vivre le spectacle
vivant

Théâtre à l'italienne ou opéra de poche: à côté des grandes scènes parisiennes, des mordus du spectacle s'acharnent à faire vivre leur art dans des petites salles intimes et chaleureuses malgré des conditions financières parfois difficiles.

Au coeur de Paris, rue de la Gaité où l'on dénombre sept théâtres sur la centaine de salles que compte la capitale, La Comédie Italienne déploie une étonnante façade, véritable décor de scène qui change au rythme de la programmation.

Dans la salle minuscule aux murs joliment décorés, le public s'esclaffe. Sur scène, une actrice masquée, les seins bourgeonnant sur son décolleté, la bouche rougie en coeur, se dandine en proférant des "oh, oh" effarés. Son mari jaloux est pourtant prêt à partager ses charmes avec Volpone, homme richissime dont il convoite la fortune. Les masques baroques des personnages sont dans la pure tradition de la Commedia dell'arte, comme les costumes richement décorés.

La mise en scène de "Volpone", d'après Ben Jonson, est l'oeuvre d'Attilio Maggiulli, qui en fait une satire de l'argent-roi, parsemée d'allusions à l'affaire Bettencourt, dans l'esprit de ce type de comédies.

"Seul théâtre au monde à perpétuer à plein temps la tradition de la Commedia dell'arte", selon Attilio Maggiulli, La Comédie Italienne, installée dans ce lieu depuis 1980, est une émanation directe du Piccolo Teatro de Milan. Elle forme de jeunes acteurs à ce style aux règles propres, mais elle survit avec très peu de moyens depuis qu'une subvention du Ministère de la Culture a été réduite comme peau de chagrin, selon son directeur.

Autre bijou architectural, le petit Théâtre du Ranelagh, bâti en 1895 dans l'ouest de Paris, se convertit en opéra, un mardi par mois, grâce au jeune baryton David Serero qui a créé la programmation.

David Serero a grandi en banlieue parisienne avant d'être pris de passion pour l'opéra où il rencontre un vif succès. Il entend maintenant "démocratiser et populariser l'opéra" à sa façon, "avec modernité et dynamisme", en expliquant chaque fois le contenu des airs qu'il chante.

Plein d'allant, complice du pianiste invité à son dernier spectacle, Cyprien Katsaris, il alterne un air des "Noces de Figaro" avec un thème de la comédie musicale "Showboat", puis entonne une poignante mélodie yiddish chantée dans les camps de concentration.

"Je tâte un peu le public pour voir comment il réagit", assure-t-il, affirmant vouloir par cet échange "casser les codes de la musique classique".

Son coktail explosif: mêler "opéra, comédies musicales et chansons populaires du monde, le tout fait à la David Serero, c'est-à-dire avec la joie de vivre".

"Tout est entièrement financé par les cachets de mes concerts à l'étranger", explique-t-il.

La Péchiche Opéra, ancrée dans le Bassin de la Villette, dans le nord de Paris, entend elle aussi "dédramatiser le rapport à l'opéra qui est vraiment spécifique à la France", selon sa directrice artistique, Mireille Larroche.

A l'intérieur, des bancs sont alignés autour d'une scène minuscule où des chanteurs de l'ensemble Clément Janequin déclinent des airs au thème aguicheur, les "cris érotiques". Des spectateurs, ravis, dégustent un vin chaud. La péniche navigue pour des tournées en province ou même à l'étranger avec une moyenne de 180 représentations par an.

Compagnie nationale de théâtre lyrique et musical, elle est conçue comme "un lieu d'expérimentation", selon Mireille Larroche. Mais, ajoute-t-elle, "si on n'était pas subventionné, on ne pourrait pas faire ce type de spectacles", tous donnés par des professionnels chevronnés.

dimanche 20 février 2011

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Des tableaux volés au musée
d'Ajaccio mystérieusement dérobés
dans la voiture du voleur

Après une réunion avec des responsables municipaux dans la matinée, l'agent a conduit les enquêteurs à sa voiture dans laquelle il disait avoir dissimulé à l'aube les oeuvres d'art. Mais le véhicule, stationné sur la route qui mène au château de la Punta, à neuf kilomètres d'Ajaccio, avait été fracturé et les tableaux volés, selon une source proche de l'enquête.

Quatre tableaux du musée des Beaux-arts d'Ajaccio ont été mystérieusement dérobés dans la voiture d'un employé municipal qui les avait lui-même subtilisés dans la nuit de vendredi à samedi afin de faire pression, selon lui, sur la mairie au sujet de son logement.

"Cette affaire manque de clarté, les déclarations de l'employé municipal méritent d'être vérifiées", a indiqué à l'AFP le procureur de la République d'Ajaccio, Thomas Pison. L'agent a été placé en garde à vue.

L'agent du musée a subtilisé les quatre toiles lors d'une ronde samedi aux alentours de 06H00, selon le chef de la sécurité du musée, Palmiro Carta. Il a décroché une huile sur toile de Nicolas Poussin, "Midas à la source du fleuve Pactole", au premier niveau.

Il a également dérobé trois tableaux italiens au deuxième étage: une "Vierge à l'Enfant" de Giovanni Bellini, "La Pentecôte" de Mariotto di Nardo et une "Vierge à l'Enfant dans une gloire de séraphins" d'un peintre anonyme ombrien du XVIè siècle.

Samedi matin, avant la découverte du deuxième vol, l'agent avait déclaré devant les caméras de France 3 Corse avoir bien les oeuvres en sa possession et être "prêt à les rendre" à condition qu'on lui attribue un logement.

"Je demanderai au préfet de m'écrire noir sur blanc qu'il promet d'avoir mon logement au 15 mars. Je rendrai les oeuvres uniquement s'il y a ce logement", avait-il déclaré aux journalistes de la chaîne, affirmant n'être "pas un voyou" et avoir un casier judiciaire vierge. Il s'était ensuite rendu dans un commissariat, toujours devant les caméras de France 3, pour se dénoncer à la police.

Après une réunion avec des responsables municipaux dans la matinée, l'agent a conduit les enquêteurs à sa voiture dans laquelle il disait avoir dissimulé à l'aube les oeuvres d'art. Mais le véhicule, stationné sur la route qui mène au château de la Punta, à neuf kilomètres d'Ajaccio, avait été fracturé et les tableaux volés, selon une source proche de l'enquête.

L'homme, divorcé et père d'un enfant, rencontrait des difficultés financières et était menacé d'expulsion de son appartement, selon la même source.

"Ces oeuvres sont répertoriées dans le monde entier et sont invendables", a expliqué le conservateur du musée, Philippe Costamagna, qui a invité les malfaiteurs à rendre les tableaux "sans les détruire".

Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, qui avait visité le musée en juillet 2010, a fait part de sa "consternation" et indiqué dans un communiqué "suivre avec attention l'évolution de l'enquête".

Agé d'une quarantaine d'années, l'employé travaillait au musée depuis 1990 et avait déjà fait l'objet de sanctions par le passé, selon le chef de la sécurité.

"Lorsqu'un agent de nuit fait une ronde, il demande progressivement la levée des protections au chef d'équipe qui est au PC sécurité", a ajouté M. Carta qui a indiqué ne pas comprendre comment l'agent a pu quitter les lieux avec les oeuvres d'art sans être remarqué.

L'enquête a été confiée à la direction régionale de la police judiciaire d'Ajaccio ainsi qu'à l'Office central de lutte contre le trafic de biens culturel.

Le Palais Fesch, qui compte parmi les grands musées des beaux-arts français, a rouvert en juin 2010 au terme de deux ans de travaux et abrite la plus vaste collection de peinture italienne en France après celle du Louvre. Il présente près de 400 tableaux répartis sur quatre niveaux.

dimanche 20 février 2011

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Le testament de Charles Trenet
contesté en justice dix ans après
sa mort

Dix ans après sa mort, la succession de Charles Trenet reste controversée : son neveu, sa demi-soeur et un Québécois affirmant être son fils contestent devant la justice mardi à Créteil le testament ayant fait de l'ancien secrétaire personnel du "fou chantant" son seul héritier.

Après deux plaintes pénales infructueuses, Wulfran et Lucienne Trenet rejoints par Michel Paradis ont engagé une action civile devant le Tribunal de grande instance où ils demanderont mardi l'annulation du testament rédigé de sa propre main par Charles Trenet en 1999.

Selon eux, l'auteur de "Douce France", décédé deux ans plus tard le 19 février 2001 à l'âge de 87 ans, n'était alors plus en possession de ses moyens et a été floué par son secrétaire personnel Georges El Assidi qui aurait profité de son grand âge pour se faire désigner légataire universel.

"Le testament a été obtenu de manière frauduleuse, du fait d'un abus de faiblesse", soutient pour l'AFP l'avocat de Lucienne Trenet, Me Oleg Kowalski. "Nous voulons que sa nullité soit reconnue par la justice".

Pointé du doigt, Georges El Assidi s'est toujours défendu de toute action frauduleuse et dénonce aujourd'hui, par la voix de son avocate, un "acharnement" judiciaire.

"M. El Assidi a partagé pendant 20 ans le quotidien du poète. C'était le choix de M. Trenet d'en faire son héritier", fait valoir Me Hélène Bureau-Merlet, qui note que les précédentes procédures engagées contre son client n'ont jamais abouti.

Fin 2008, une première plainte pour "abus de faiblesse", "faux et usage de faux" et "extorsion" déposée par Wulfran et Lucienne Trenet contre Georges El Assidi a été classée sans suite par le parquet de Créteil, qui a jugé les accusations infondées.

Les deux parents sont ensuite repartis à l'offensive fin 2009 avec une nouvelle plainte pénale, contre X et avec constitution de partie civile. Un juge d'instruction de Créteil a bien été désigné, mais il a rendu un un non-lieu en juillet 2010.

"Il y a un certain acharnement", affirme Me Bureau-Merlet, qui voit d'abord dans toute cette affaire une histoire de gros sous. "Le patrimoine du poète intéresse beaucoup de monde...", note-t-elle.

Après plusieurs décennies de carrière jalonnées de succès ("Boum !", "Y a de la joie"), Charles Trenet a notamment légué à Georges El Assidi les droits sur l'intégralité de ses oeuvres et différents biens immobiliers, dont deux propriétés dans le Sud de la France, à Antibes et Aix-en-Provence, et un terrain à Clermont-Dessous, dans le Lot-et-Garonne.

Ce patrimoine est par ailleurs au coeur d'une autre bataille judiciaire.

En 2006, Georges El Assidi a cédé à la société danoise Nest la gestion de l'intégralité de son héritage, dont les oeuvres et les partitions de Trenet. En contrepartie, cette société s'engageait notamment à lui verser 1,5 million d'euros.

Mais l'ancien secrétaire particulier estime que cet engagement n'a jamais été respecté et que Nest l'a en fait dépossédé de son patrimoine.

Saisie, la justice française s'est déclarée incompétente en septembre 2008 et a renvoyé l'affaire devant une juridiction danoise d'arbitrage.


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