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Vendredi 7 janvier 2011

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« Octopus » de Decouflé, une féerie
chorégraphique et musicale

« Octopus », la nouvelle chorégraphie de Philippe Decouflé présentée au Théâtre national de Chaillot à Paris pendant un mois, déploie depuis mercredi ses tentacules multiples dans les univers féeriques de la danse, de la musique et de la vidéo.

Bras, jambes, doigts ondulent, se frôlent, se caressent, s'entremêlent en huit séquences lumineuses, poétiques, parfois déjantées et burlesques, dont les atmosphères changeantes sont rythmées par des musiques douces ou hallucinées.

Les scènes se succèdent comme les pages tournées d'un livre d'images en relief où s'assemblent et se défont des puzzles colorés et chatoyants, puis culminent dans une rosace finale où évoluent les huit danseurs de la compagnie.

Fidèle à sa réputation de chorégraphe populaire, Philippe Decouflé, qui fut le brillant metteur en scène des cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux Olympiques d'hiver d'Albertille en 1992, offre un spectacle ludique et raffiné.

« Octopus » joue sur les contrastes, la bipolarité, le noir et le blanc, l'habillé et le nu, le masculin et le féminin, la mélodie envoûtante du violoncelle ou le rythme fou du rock, et par dessus tout sur le plaisir des sens.

« Je fais des propositions à travers mes spectacles (...). Ce sont souvent des arguments simples et qui touchent tout le monde », explique Philippe Decouflé. « Mais Octopus parle également de l'intemporalité, de la beauté, de la jalousie, du genre sexuel ».

Pour fil conducteur un duo, homme noir et femme blanche qui s'effleurent, se palpent, s'entrelacent sur la large scène de Chaillot avec un écran géant pour toile de fond.

Sur les côtés, de hautes grilles en fer forgé limitent la scène où deux musiciens et leurs instruments sont installés, de part et d'autre: l'un, Pierre Le Bourgeois, avec son violoncelle, son piano et ses percussions, l'autre, le chanteur et guitariste Labyala Nosfell à la voix aux multiples facettes.

Les deux sont compositeurs et ont travaillé comme un groupe de rock sur « Octopus ».

« Nous avons travaillé comme si la danse et la musique étaient une seule forme d'art », ajoute Philippe Decouflé. Pour lui, « c'est le grand bonheur de cette création, ce rapport danse et musique ».

Les danseurs de la compagnie DCA (Diversité, Camaraderie, Agilité) évoluent parmi des projections vidéos qui démultiplient les effets. Ainsi, dans une scène, sont utilisées des cordes dont les vibrations dessinent sur l'écran de multiples figures tandis que des danseurs sont suspendus à des filets autour de l'écran.

Puis un danseur dessine en projection sur l'écran des fleurs, des oiseaux imaginaires tandis qu'une voix rit. Ou bien des langues s'étirent en gros plan comme des sortes de mollusques obscènes sortis de leur coquille. Ou s'affiche un visage dont la tête est couronnée d'oreilles.

Une danseuse déploie, quant à elle, un véritable délire verbal autour de « la métafemme à la métasensualité passionnée » dans « une métaluxure absolue ».

Vendredi 7 janvier 2011

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Josiane Cueff nommée à la
direction du Centre martiniquais
d'action culturelle

Josiane Cueff a été nommée à la Direction du Centre martiniquais d'action culturelle - scène nationale, a annoncé le ministère de la Culture jeudi dans un communiqué.

Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, et Claude Lise, président du Conseil général de Martinique, ont donné leur agrément à la proposition de confier cette direction à Josiane Cueff.

Josiane Cueff a été attachée culturelle auprès des ambassades de France au Pérou, puis en Colombie.

Auparavant, elle avait dirigé pendant six ans le Centre culturel Art et Image du Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis). Puis elle avait été chef de projet d'un établissement dédié aux musiques actuelles, avant de créer sa propre agence culturelle menant des projets pour les collectivités locales et territoriales.

« Ses propositions, résolument pluridisciplinaires, sont marquées par l'ambition de présenter des esthétiques venues de la Caraïbe, d'Europe et du continent américain en matière de spectacle vivant, d'arts visuels et de cinéma », indique le communiqué.

« Son projet fait une part importante aux actions en direction des publics sur l'ensemble du territoire martiniquais et dessine des circulations nouvelles avec la métropole, l'ensemble de la Caraïbe et l'Amérique Latine », précise-t-il.

Vendredi 7 janvier 2011

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Nomination de Vincent Eches à la
direction de la Ferme du Buisson

Vincent Eches, qui était directeur-adjoint de la Ferme du Buisson, scène nationale de Marne-la-Vallée, a été nommé directeur, a annoncé le ministère de la Culture jeudi dans un communiqué.

Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, le président du syndicat d'agglomération nouvelle de Marne-la-Vallée, Michel Ricard, et le président du Conseil général de Seine-et-Marne, Vincent Eblé, ont donné leur accord à cette nomination.

Après avoir été chargé de productions et des relations publiques à la scène nationale de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise), puis administrateur de la Comédie de Béthune, Centre dramatique national du Nord-Pas-de-Calais, Vincent Eches, avait rejoint la Ferme du Buisson en qualité de directeur administratif avant d'en devenir le directeur adjoint.

Selon le ministère, le nouveau projet s'inscrit dans le prolongement de l'action artistique menée par la Ferme du Buisson depuis 10 ans, « caractérisé par la présence d'artistes en résidence au sein d'une pépinière ».

« Il s'ouvrira plus largement sur les musiques, les nouvelles formes de cabaret contemporain, la bande dessinée ou les arts culinaires, en articulation plus étroite avec le centre d'art contemporain et le cinéma présents sur le site », précise le ministère.

« Au rythme propre à la Ferme du Buisson qui ménage des temps forts seront ajoutés davantage de rendez-vous en semaine », selon le communiqué.

Vendredi 7 janvier 2011

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Oleg Popov, 80 ans, clown pour
toujours

A 80 ans, Oleg Popov, ancienne gloire du cirque soviétique et plus vieux clown du monde en exercice, continue de partir en tournée six mois par an et n'envisage pas de ranger le nez rouge qu'il porte depuis six décennies.

« Il a fait l'Histoire et est devenu célèbre dans le monde entier, voici le vrai, le seul, l'unique Oleg Popov », lance le Monsieur Loyal en queue-de-pie crème au millier de spectateurs assis sous le chapiteau jaune du Grand cirque d'Etat de Russie, planté à La Haye.

Un petit homme à la tignasse jaune paille sous une casquette à carreaux noirs et blancs entre en piste. Il chantonne en russe, un manche de parapluie hérissé de ballons à la main. Son veston noir est trop court, son pantalon rayé lui arrive à mi-mollet. Son nez est rouge, comme son nœud papillon.

Entre les numéros de caniches savants, d'acrobates et de dompteurs, Oleg Popov fait voler des louches dans des seaux à champagne ou « regonfle » avec une pompe à vélo son partenaire de trente ans, Volodimir Visenko, un Ukrainien de 60 ans. Avec son épouse allemande Gabriela, 49 ans, il jongle et fait le magicien.

Il a commencé à être clown en 1949 en URSS et assure ne pas s'en lasser. « Le travail de clown est très intéressant car c'est un travail artistique, et l'art est une mer sans fin », dit joliment l'octogénaire, interrogé par l'AFP dans sa loge aménagée dans un conteneur encombré de costumes, ballons, valises en carton...

« Il faut toujours avoir de nouvelles idées », poursuit le vieil homme au regard bleu vif et bienveillant qui dit « aimer faire rire les gens, en privé aussi ». « Je suis très heureux, assure-t-il, si je devais recommencer ma vie, je redeviendrais clown ».

Oleg Popov, né à Moscou en 1930 dans une famille modeste sans lien avec le cirque, entre à 14 ans à l'école du cirque de Moscou où il apprend à jongler en marchant sur une corde. A 19 ans, il entame une carrière de clown.

Dès 1956, il fait de nombreuses tournées en Europe « France, Australie, Etats-Unis, Japon, Israël, Cuba... » : le clown égrène la liste des pays où il a donné des galas pendant plus de trente ans.

Après l'effondrement de l'URSS, Oleg Popov choisit de poser ses valises en Allemagne, le pays de sa seconde femme Gabriela, épousée en 1991, et travaille dans différents cirques.

Il part désormais chaque année en tournée pendant six mois avec le Grand cirque d'Etat de Russie, qui appartient à une famille néerlandaise, surtout en Allemagne mais aussi en Belgique, au Luxembourg et aux Pays-Bas.

« Je travaille six mois par an, le reste du temps je regarde les oiseaux voler dans le ciel », dit en riant l'artiste qui, quand il n'est pas au cirque, vit à une trentaine de kilomètres de Nuremberg, dans une ferme. Son épouse y élève deux chevaux, des chiens, des lapins et des rats blancs dressés pour le cirque.

Oleg Popov est resté très simple, malgré la célébrité, assure le Monsieur Loyal du cirque, Thierry Dourain. « Il ne prend pas des airs de star, même quand Vladimir Poutine lui téléphone pour son anniversaire », dit-il.

Le clown ne dit pas quand il s'arrêtera. Le directeur du cirque, Willem Smitt, a lui une petite idée. « Il pense qu'il mourra au cirque, qu'un jour Dieu l'appellera dans sa loge ou sur la piste ».

Vendredi 7 janvier 2011

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Robert de Niro, président du jury
du 64e Festival de Cannes

L'acteur et réalisateur américain Robert De Niro sera le président du jury du 64e Festival de Cannes (11-22 mai), ont annoncé jeudi ses organisateurs.

« Ayant été par deux fois président de jury dans les années 80, je sais que ce ne sera pas une tâche facile pour mes amis jurés et moi-même, mais je suis honoré et heureux du rôle qui m'est confié par le Festival de Cannes », a déclaré Robert De Niro, cité dans le communiqué du Festival.

Robert De Niro est « entré dans l'histoire du Festival de Cannes dès sa première apparition, avec Taxi Driver (de Martin Scorsese) qui remporte la Palme d'Or » en 1976, soulignent Gilles Jacob et Thierry Frémaux, respectivement président et délégué général du festival.

« Doté d'une plasticité de caméléon, il compose ses personnages sans qu'on sache s'il prend la mesure du rôle ou si le rôle s'adapte à ses mesures », ajoutent-ils.

L'acteur, réalisateur et producteur de 67 ans sera le troisième Américain en quatre ans à présider le jury du prestigieux festival, après le réalisateur Tim Burton en 2011 et l'acteur et réalisateur Sean Penn en 2008.

Vendredi 7 janvier 2011

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Ouverture d'un festival en ligne du
cinéma français

Un festival en ligne de cinéma français a été ouvert jeudi pour la première fois afin de faire découvrir la jeune création française dans le monde entier, a annoncé UniFrance, l'organisme chargé de la promotion du cinéma français à l'étranger.

Entre le 14 et le 29 janvier 2011, les internautes cinéphiles où qu'ils vivent peuvent avoir accès aux films sélectionnés et voter pour leurs œuvres préférées via le site MyFrenchFilmFestival.com, précise UniFrance qui organise le festival en collaboration avec Allociné.

La sélection compte 10 longs métrages et 10 courts métrages récents, ainsi qu'un film de patrimoine hors-compétition, « French Cancan » de Jean Renoir (1955) avec Jean Gabin.

Les films sont proposés en vidéo payante à la demande et disponibles en allemand, anglais, arabe, espagnol, français, italien, japonais, portugais et russe notamment.

Ont été retenus pour les longs métrages, « Bus Palladium » de Christopher Thompson, « Le Bal des actrices » de Maïwenn Le Besco, « Adieu Gary » de Nassim Amaouche, « Espions » de Nicolas Saada, « Complices » de Frédéric Mermoud, « La famille Wolberg » d'Axelle Ropert, « Qu'un seul tienne et les autres suivront » de Léa Fehner, « Tête de Turc » de Pascal Elbé, « Tout ce qui brille » de Géraldine Nakache et Hervé Mimran et « L'autre » de Patrick Mario Bernard et Patrick Trividic.

Les internautes sont invités à voter et à laisser leurs commentaires sur le site.

Six prix seront décernés à l'issue du festival (trois pour les longs métrages, trois pour les courts métrages) : le Prix des internautes, le Prix des blogueurs étrangers et le Prix de la presse internationale, selon le communiqué d'UniFrance.

Vendredi 7 janvier 2011

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Edouard Baer, Catherine Deneuve
et Gérard Depardieu dans le prochain
Astérix

Le comédien Edouard Baer incarnera Astérix et Catherine Deneuve jouera la « reine d'Angleterre », aux côtés de Gérard Depardieu, qui sera à nouveau Obélix, dans le prochain film inspiré des albums du petit Gaulois, a-t-on appris auprès du service de presse chargé du film.

Ce casting a été choisi pour la quatrième adaptation des aventures d'Astérix au cinéma, a indiqué ce service confirmant des informations du « Parisien ».

Selon « Le Parisien », le film, réalisé par Laurent Tirard, déjà réalisateur du « Petit Nicolas », est inspiré de deux albums, « Astérix chez les Bretons » et « Astérix chez les Normands », et jouera « sur le fossé culturel entre les Français et les Anglais ».

Provisoirement intitulée « God Save Britannia », la comédie en 3D, dont le budget est de 50 millions d'euros, sera tournée du 4 avril à la fin septembre, entre la Hongrie et l'Irlande.

Co-auteur du scénario avec Grégoire Vigneron, Laurent Tirard a confié l'avoir écrit en pensant à Edouard Baer.

« Ce sera un Astérix plus intellectuel que dans la BD, qui se pose des questions existentielles et devient du coup un peu agaçant », a-t-il déclaré au journal.

Fabrice Luchini campera César, et Guillaume Galienne Jolitorax, un officier anglais qui vient demander l'aide des Gaulois pour résister à César.

Font également partie du casting Valérie Lemercier, Vincent Lacoste et Charlotte Lebon, la madame Météo de Canal.

Vendredi 7 janvier 2011

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Fréquentation stable pour le Louvre
en 2011 avec 8,5 millions de visiteurs

Le Louvre a maintenu en 2011 sa fréquentation à 8,5 millions de visiteurs, niveau record atteint pour la troisième année consécutive, a annoncé jeudi le musée national dans un communiqué.

Premier musée au monde par sa fréquentation, le Louvre affiche depuis cinq ans un nombre annuel de visiteurs supérieur à 8 millions.

Fait notable, la fréquentation des collections permanentes a progressé de 2,5% à plus de 7,8 millions de visiteurs, record jamais atteint depuis l'inauguration de la Pyramide de Pei en 1989, souligne l'établissement public dans un communiqué.

Les expositions temporaires comme « Sainte-Russie » (mars-mai), « Routes d'Arabie » (juillet-septembre) et « L'Antiquité rêvée » (qui a démarré le 2 décembre) ont accueilli près de 420.000 visiteurs. Ce chiffre est en repli par rapport à 2009, année marquée par l'exposition « Titien, Tintoret, Véronèse. Rivalités à Venise » qui avait attiré à elle seule 400.000 visiteurs.

Les moins de 26 ans, qui ont accès gratuitement aux collections permanentes, représentent 36% des visiteurs (soit plus de 3 millions).

Le site internet du musée, www.louvre.fr, a attiré plus de 10,7 millions de visiteurs en 2009, en hausse de 8,3%.

La fréquentation du musée national Eugène-Delacroix, rattaché à l'établissemente public, a bondi de 44%, à 68.000 visiteurs, grâce notamment au succès de l'exposition « Une passion pour Delacroix. La collection Karen B. Cohen » (décembre 2009 à avril 2011), qui a accueilli 34.000 visiteurs.

Plus de 70.000 personnes sont titulaires d'une carte du musée (Société des Amis du Louvre, carte Louvre familles, carte Louvre jeunes, carte Louvre professionnels).

Vendredi 7 janvier 2011

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Des livres à disposition dans la rue
enchantent les lecteurs viennois

Des romans, des livres pour enfants, des ouvrages techniques ou encore des guides de voyage - on trouve de tout dans les armoires à livres publiques de Vienne, un projet au succès grandissant lancé par un artiste local.

Deux armoires, chacune pouvant contenir 250 livres, ont été installées en 2011, l'une dans le quartier « bobo » de Neubau, l'autre sur le populaire et cosmopolite marché du Brunnenmarkt, avec ce principe simple: tout le monde peut venir prendre ou déposer des livres, à toute heure et sans engagement d'aucune sorte.

Le succès de l'initiative pourrait se confirmer avec l'installation d'une troisième armoire début 2011.

L'artiste Frank Gassner, un Viennois de 37 ans, a voulu rendre une partie de l'espace urbain aux citoyens: « Ce qui m'intéressait, c'était de faire quelque chose dans l'espace public qui serve à tout le monde, sans visée commerciale. Ca n'existe presque plus », explique-t-il dans un entretien à l'AFP.

Sous la neige, Anna, une infirmière de 59 ans qui fuit les bibliothèques, leur cotisation et leurs délais de retour, inspecte les étagères du Brunnenmarkt à la recherche d'ouvrages médicaux. « Je viens à chaque fois que je vais au supermarché, je lis énormément », raconte-t-elle.

Stefan, étudiant de 24 ans, jette lui aussi régulièrement un coup d'œil à chaque fois qu'il passe au Brunnenmarkt: « Je ne cherche rien de particulier, je me laisse surprendre », s'amuse-t-il, en se rappelant du jour où il a trouvé un manuel d'utilisation pour un logiciel des années 1990.

Chaque armoire a son design particulier, adapté à son emplacement: située à un coin de rue, l'armoire de Neubau ressemble à une bibliothèque aux portes vitrées, qui penche comme pour attirer le piéton curieux. Au Brunnenmarkt, trois caissons tenus à des hauteurs différentes par des pieds métalliques occupent une petite place, près de bancs pratiques en été pour feuilleter les ouvrages.

L'idée « parle à toutes les couches de la population, du jeune issu de l'immigration à la retraitée qui habite le quartier depuis des décennies », explique Irene Prieler, une architecte qui a contribué au design de l'armoire du Brunnenmarkt et s'occupe régulièrement de son entretien.

Frank Gassner a financé le projet de sa poche, préférant l'action aux longues négociations nécéssaires à l'obtention de subventions; il s'est étonné de voir que certains utilisateurs triaient et rangeaient spontanément les livres: « Les gens sont plus raisonnables qu'on ne le croit », plaisante-t-il.

Et de fait, malgré les craintes de vandalisme, les deux armoires ont été épargnées par les dégradations: un seul graffiti en dix mois, un bilan qui montre le respect que suscite l'initiative. « Il n'y a de vandalisme que quand un objet ne convient pas ou ne fonctionne pas », affirme Irene Prieler.

Les armoires à livres semblent en effet bien convenir aux Viennois, car les ouvrages qu'elles contiennent se renouvellent en quasi totalité d'une semaine sur l'autre, selon Frank Gassner, la notoriété du projet dépassant désormais le cadre de la capitale autrichienne.

« Un jour, j'ai vu une dame âgée arriver avec deux valises pleines de livres à déposer. Elle était venue en bus exprès de Klosterneuburg » (à 15 km de Vienne), se souvient Friedrich Ploeckinger, qui tient une boutique de disques vinyles dont la vitrine donne sur une des armoires.

Témoin de premier ordre de la « réaction positive » des riverains, il compte « entre 10 et 30 personnes par jour qui s'y arrêtent ».

Vendredi 7 janvier 2011

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Henri IV fait la tête

L'authentification de la tête d'Henri IV, retrouvée après de multiples mésaventures chez un couple de retraités, fait l'objet d'une vive querelle entre un journaliste-historien et une équipe de scientifiques.

L'annonce de l'authentification de la tête momifiée du bon roi Henri, réalisée grâce à des moyens dignes d'une enquête médico-légale par des scientifiques en collaboration avec des historiens, a été faite à la mi-décembre. L'enquête a été validée par le British Medical Journal.

Dans un article publié mercredi par l'Express, le journaliste-historien Philippe Delorme, auteur d'un ouvrage sur le Vert-Galant (« Henri IV, les réalités d'un mythe ») et d'une enquête historique sur le cœur de Louis XVII, conteste cette découverte.

Il s'étonne notamment que le crâne examiné ne soit « ni scié, ni trépané comme cela se pratiquait systématiquement pour les embaumements royaux ». Et fait état de témoins ayant déclaré que le crâne était ouvert, lors de la profanation de la nécropole des rois à l'abbaye de Saint-Denis, en 1793.

Ce que réfute avec force Philippe Charlier, le médecin légiste qui a dirigé l'équipe de 20 spécialistes français, danois, italiens et américains, à l'origine de la découverte.

« Il est bien mentionné dans notre article du British Medical Journal que le sciage du crâne n'est pas systématique à la Cour de France : Agnès Sorel (Normandie, 1450) et Henriette d'Angleterre (Saint-Cloud, 1670, petite-fille d'Henri IV et mariée au frère de Louis XIV) en sont deux exemples pour lesquels les Rois ont expressément demandé de ne pas ouvrir le crâne ! », explique-t-il à l'AFP.

Stéphane Gabet, un des deux journalistes - avec Pierre Belet - ayant retrouvé la trace de la relique en 2008, s'insurge à propos des témoignages avancés par Philippe Delorme.

« L'analyse précise de ces témoignages révèle qu'ils sont à prendre avec beaucoup de circonspection. C'est ce qui ressort des conclusions de Bruno Galland, directeur scientifique des archives nationales, le seul à avoir étudié dans le détail ces écrits », souligne-t-il.

Philippe Delorme s'interroge également sur le fait que les généticiens n'aient pas été en mesure de « reconstituer une empreinte génétique complète ».

« L'enquête sur l'ADN a été réalisée par deux des meilleurs laboratoires mondiaux, habitués à travailler sur les ADN archéologiques. Il s'agit d'un ADN ancien probablement contaminé. Si les laboratoires n'ont pas trouvé d'ADN, c'est qu'il n'y en a pas », rétorque le Dr Charlier. « Même sans ADN, nous avons réuni tellement d'arguments ! », insiste-t-il.

De fait, correspondances anatomiques (âge, sexe, cicatrice, naevus à l'aile du nez, trou de boucle d'oreille), analyses toxicologiques, scanners, superpositions faciales, ont été systématiquement recoupés par des recherches historiques.

« Entre 30 preuves scientifiques qui s'accumulent les unes aux autres sans aucune preuve scientifique contradictoire, le tout validé par un comité de lecture international, et une vieille archive dont on ne sait pas trop comment elle a été écrite, il y a juste deux poids et deux mesures », s'indigne encore Stéphane Gabet.

La tête d'Henri IV, qui aurait été séparée du corps en 1793 pendant la Terreur, n'est réapparue qu'au 19e siècle dans la collection privée d'un comte allemand, avant d'être acquise en 1919 par un antiquaire de Dinard, puis revendue à un couple de retraités. Ceux-ci l'ont léguée au chef actuel de la maison de Bourbon, Louis de Bourbon.


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