Au sein de la communauté chrétienne,
contre l'étude de la philosophie et de toute
science, méfiance provoquée probablement
par les expériences fâcheuses qu'on avait
faites avec les gnostiques. Clément, le chef
de l'école des catéchètes, chercha
à rassurer les fidèles et à leur
démontrer le côté exagéré
de leurs idées [note de
bas de page : Cf. De Faye, Clément d'Alexandrie,
Paris 1898, p. 126 et ss. - On trouvera les principaux
passages (des livres I et VI des Stromata) dans lesquels
Clément réfute les idées des ennemis
des sciences cités dans la dissertation de Wilhelm
Wagner, Die griechische Bildung nach Clemens von Alexandrien,
(Zeitschr. f. wissenschaftl. Theologie, XLV, Leipzig
1902.)]
Les sciences encycliques ont, pour lui, nous l'avons
déjà dit, une valeur incontestable comme
sciences préparatoires [note
de bas de page : Stromata I, 30 ; reproduit en partie
les idées de Philon De congr. erud. 79]
La culture scientifique n'est pas seulement un «dessert
agréable» γλυχύ
rQwya?,aov (3), elle aide à éveiller
l'âme et à lui procurer un exercice utile
pour le développement de la pensée. (4)
passant en revue les différentes sciences
encycliques, Clément arrive à la musique,
et il fait preuve d'un esprit large et d'une véritable
compréhension pour les arts. Il est au courant
des termes techniques et sait en discuter à l'occasion.
Les habitants d'Alexandrie avaient la réputation
d'être très mélomanes ; si l'on
voulait exercer une influence sur eux, il ne fallait
pas paraître ignorant.
«Doit être bannie, dit-il, la musique
qui est trop artificielle, qui brise les âmes
et les entraîne à trop de sentiments divers,
tantôt larmoyante, tantôt impudique et voluptueuse,
tantôt provoquant une fureur bachique ou l'insanité.
(6) » Dans un autre traité, le Pédagogue,
il exprime les mêmes idées : « Il
faut tenir éloignés des caractères
énergiques les modes excitants et larmoyants,
qui par la courbe de leurs mélodies conduisent
à la mollesse et au manque de sérieux....
Laissons les harmonies colorées (chromatiques)
aux banquets où l'on ne rougit pas et à
la musique couronnée de fleurs et courtisanesque. ,xara;Let7rréov ovv râs ZQ(up
artxàÇ àQµoviaç raÏÇ
d%Qoiuoaç rraQoavlaas xai ri âveorpoQoliafl
xai âratQov(7) ,uovoax ."(«).
(')
(e)
(3) Strom. I, Zoo. Citation de Pindare. Philodème
de Gadare l'applique à la musique.
(*} Strom. I, 93. (') Strom. VI, go.
(') Paedag. II, 44.
|